Centrafrique : vers une révision constitutionnelle, de crainte d'un report de la prochaine présidentielle
French.china.org.cn le 11-04-2020 par LIANG Chen
Quelque 110 députés centrafricains se déclarent favorables à une révision constitutionnelle de crainte que l'élection présidentielle, programmée fin 2020, ne soit reportée, a indiqué à la presse vendredi le deuxième vice-président du Parlement centrafricain, Mathurin Dimbélé Nakoué.
Cette initiative entend combler une carence qui n'avait pas été prévue par la Constitution centrafricaine, selon le parlementaire. Si par exemple, la présidentielle ne se tenait pas à la date prévue à cause de l'épidémie de COVID-19, dans le cadre de la loi constitutionnelle actuelle, un vide présidentiel de facto serait provoqué.
Il ne s'agit nullement de rallonger le mandat du président, encore moins d'augmenter le nombre de mandats fixé par la Constitution, a affirmé M. Dimbélé Nakoué.
Un projet de modification est déjà sur la table du parlement et que de façon imminente, les députés vont se rassembler pour donner leur avis, a-t-il ajouté.
L'Assemblée nationale centrafricaine compte 140 députés. En vertu de la Constitution centrafricaine, la révision constitutionnelle intervient lorsque le projet a été voté par l'Assemblée nationale à la majorité des trois quarts des membres. Le nombre et la durée des mandats présidentiels sont expressément exclus de la révision.
La République centrafricaine compte actuellement onze cas positifs d'infections au nouveaux coronavirus, selon le dernier bilan établi par les autorités sanitaires du pays.
Fin
Source: Agence de presse Xinhua
Centrafrique : prorogation du mandat présidentiel, la pilule ne passe pas pour l’opposition démocratique
Corbeaunews 9 avril 2020
Bangui (République Centrafricaine) -Il est clair aujourd’hui que les députés proches de la majorité présidentielle sont dans la dynamique d’offrir une prorogation d’un mandat d’une ou deux années à Touadera sous prétexte de lutte contre le coronavirus qui bouleverserait le calendrier électoral. Vent debout, la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD 2020) met en garde la Touadera de dans sa volonté de tripatouiller la Constitution. Position exprimée lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Bangui.
La COD 2020 ne cache plus son inquiétude sur l’illisibilité du processus d’une part et d’autre part sur la volonté de la Touadera de de tripatouiller la Loi fondamentale afin de se maintenir au pouvoir en raison d’un bonus de deux ans.
A en croire les partis politiques de l’opposition, il existe une pétition sur initiative de Mathurin Dimbelet Nakoe, 2e vice-président de l’Assemblée Nationale, signée par les députés à la solde du pouvoir en vue d’offrir deux années de plus au mathématicien de Boy-Rabe si les élections n’étaient pas organisées pas dans le délai constitutionnel.
Se basant sur l’article 153 de la Constitution du 30 mars 2016, « sont expressément exclus de la révision : le nombre et la durée des mandats présidentiels les dispositions du mandat actuel », ont-ils cité.
Sans tergiverser, la COD 2020 met en garde Faustin Archange Touadera et les pétitionnaires tentés par cette périlleuse et hasardeuse aventure qu’ils sont passibles au crime de haute trahison même après la cessation de leurs fonctions.
Cette prise de position n’altère pas la dynamique des députés acquis à coup de billets de banque par le pouvoir de Bangui. Mathurin Dimbelet Nakoe, déterminé plus que jamais, à faire passer par tous les moyens cette tentative anticonstitutionnelle.
Des avis des juristes, cela ne passera pas et viole la constitution de la République Centrafricaine. Des juristes avisés l’attendent de pied ferme pour saisir la Cour Constitutionnelle.