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21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 23:47
A Bangui, le sous-secrétaire américain plaide pour la stabilité

 

Centrafrique: Plaidoirie du sous-secrétaire américain en faveur de la stabilité

 

Bangui (© 2020 Afriquinfos)-Le sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, Tibor P. Nagy, est actuellement en visite en Centrafrique. En prélude à cette visite, le président centrafricain M. Nagy avait déjà rencontré  le sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines à Washington en avril 2019.

Les deux hommes ont abordé plusieurs sujets dont celui des élections prévues pour la fin de l’année, lors de la rencontre qui  a duré une heure. « Je souhaite exprimer mon soutien à son excellence le président et son gouvernement, encourager le processus démocratique qui va se poursuivre avec les élections qui se dérouleront plus tard cette année, plaider pour un processus équitable et transparent. Et dire que nous nous opposons à toutes les forces qui voudraient déstabiliser les élections ou continuer à déstabiliser le pays que ce soit des individus, des groupes ou même des États », a déclaré Tibor Nagy, sous-secrétaire d’État américain aux Affaires africaines.

Une pique à peine cachée envers la Russie qui a initié son retour en RCA en 2018 à travers l’envoi notamment d’instructeurs pour l’armée centrafricaine. « Ce que nous demandons à tous les États, c’est d’opérer dans la transparence, ouvertement, et non pas de faire les choses derrière le rideau. La période actuelle est cruciale dans l’histoire de la Centrafrique. Avec ces élections, nous avons l’opportunité d’aller réellement de l’avant mais il y a aussi le danger de retourner en arrière. »

La coopération économique entre les deux Etats a été également mentionnée. Un sujet sur lequel le sous-secrétaire d’État n’hésite pas à critiquer sous couvert. Il dénonce les entreprises chinoises qui font venir leur propre main d’œuvre dans le pays. Il a assuré pousser les entreprises américaines à investir en Centrafrique mais à insister sur la nécessité de créer un climat propice pour cela.

S’agissant de la rumeur persistante selon laquelle, un retour de l’armée américaine est possible,  Tibor Nagy a réfuté cette information. Les Américains avaient une base à Obo où ils avaient pour mission officielle de traquer le chef de la LRA Joseph Kony. Ils se sont retirés du pays en 2017.

Il est à noter qu’il s’agit de la visite américaine la plus importante depuis la venue en 2016 de l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Samantha Power.

 

Xavier-Gilles CARDOZZO

 

 

Lu pour vous

 

Centrafrique: à Bangui, le sous-secrétaire américain plaide pour la stabilité

 

Par RFI Publié le 20-01-2020 Modifié le 20-01-2020 à 21:54

 

Le sous-secrétaire d'État aux Affaires africaines, Tibor P. Nagy, effectue actuellement la visite américaine la plus importante depuis la venue en 2016 de l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Samantha Power. Le sous-secrétaire d'État aux Affaires africaines a déjà rencontré le président centrafricain à Washington en avril 2019. Cette rencontre en RCA a permis la poursuite des discussions, a-t-il expliqué.

L’audience a duré une heure. Plusieurs sujets ont été abordés, notamment les élections prévues pour la fin de l’année. « Je souhaite exprimer mon soutien à son excellence le président et son gouvernement, encourager le processus démocratique qui va se poursuivre avec les élections qui se dérouleront plus tard cette année, plaider pour un processus équitable et transparent. Et dire que nous nous opposons à toutes les forces qui voudraient déstabiliser les élections ou continuer à déstabiliser le pays que ce soit des individus, des groupes ou même des États », a déclaré Tibor Nagy, sous-secrétaire d'État américain aux Affaires africaines.

Une pique à peine cachée envers la Russie qui a initié son retour en RCA en 2018 à travers l’envoi notamment d’instructeurs pour l’armée centrafricaine. « Ce que nous demandons à tous les États, c’est d’opérer dans la transparence, ouvertement, et non pas de faire les choses derrière le rideau. La période actuelle est cruciale dans l’histoire de la Centrafrique. Avec ces élections, nous avons l’opportunité d’aller réellement de l’avant mais il y a aussi le danger de retourner en arrière. »

Autre aspect important, la coopération économique. Là encore le sous-secrétaire d’État n’hésite pas à critiquer sous couvert. Notamment les entreprises chinoises qui font venir leur propre main d’œuvre dans le pays. Il a assuré pousser les entreprises américaines à investir en Centrafrique mais à insister sur la nécessité de créer un climat propice pour cela.

Autre rumeur persistante à Bangui : le retour possible de l’armée américaine. Tibor Nagy a réfuté cette information. Les Américains avaient une base à Obo où ils avaient pour mission officielle de traquer le chef de la LRA Joseph Kony. Ils se sont retirés du pays en 2017.

 

 

Bangui, principale étape de la tournée africaine de Tibor Nagy

 

https://mondafrique.com/ By  Aza Boukhris 19 janvier 2020

 

Pour la première fois depuis son investiture, le 30 mars 2016, le président Touadera va accueillir, du 19 janvier 2020 au 21 janvier 2020, Tibor Nagy, un haut responsable américain du Département d’Etat.

Tibor Nagy, Sous-Secrétaire d’Etat chargé des affaires africaines, a placé Bangui au début de sa nouvelle tournée en Afrique qui se poursuivra avec l’Ethiopie, le Kenya, le Soudan et le Soudan du sud. Tibor Nagy y restera plus de 24 heures ce qui montre, à l’ évidence, l’importance de sa première visite en terre centrafricaine.

Une tournée très politique

Cette tournée en Afrique centrale et orientale est probablement la plus importante que Tibor Nagy a jusqu à maintenant effectuée sur un continent qu’il connaît probablement le mieux des diplomates en charge de l’Afrique. L’Ethiopie, où il a été ambassadeur, connait un regain de tensions avec la question des Oromo tandis que le Premier ministre, dernier prix Nobel de la paix, connaît des difficultés qui obèrent son action diplomatique régionale, soutenue par les Etats-Unis d’Amérique. Quant au Kenya, l’attaque du 5 janvier 2020 de la base americano-kenyane de Lamu, avec ses victimes et notamment trois citoyens  américains, confirme l’expansion des Shebabs qui ont notablement élargi leur rayon d action depuis la Somalie.

Evidemment, les Etats-Unis d’Amérique sont aussi très impliqués dans l’évolution de la situation au Soudan de l’après Omar Al- Bechir. Tibor Nagy, avec son envoyé spécial Donald Booth, est à la manoeuvre depuis la chute du despote pro-russe et il peut se satisfaire de la nouvelle gouvernance du pays qui reste néanmoins encore très fragile, notamment au Darfour. Quant au Soudan du sud, Tibor Nagy n’a pas assez de mots pour mettre dos à dos  les deux rivaux, le chef de l’Etat, Salva Kiir, et son opposant, Riek Machar, et leur ordonner de respecter l’accord de paix du 12 septembre 2018 afin de cesser de se complaire dans un statu quo, dévastateur pour les populations.

La situation à Bangui n’en est pas très éloignée. L’accord de paix et de réconciliation de Karthoum, signé le 6 février 2019, avec quatorze groupes armés, ne ressemble t-il pas à l’accord de paix d’Addis Abeba du 12 septembre 2018, signé entre les deux rivaux sud-soudanais, qui est resté lettre morte ?

Le président Touadera joue gros

Les multiples voyages du président Touadera aux Etats Unis, ponctués par des rencontres avec les principaux responsables de l’ONU, du FMI, de la Banque mondiale et du Département d’État, attendent encore des retombées positives pour les demandes multiples que le chef d’Etat centrafricain ne cesse de solliciter à chacun de ses voyages. On ne peut pas dire que la récente décision de l’ONU de priver de vote la République centrafricaine, pour défaut de paiement de ses deux dernières années de contributions, soit un signe de confiance envers la gouvernance du président Touadera

Dans une interview accordée à RFI, le 17 janvier 2020, Tibor Nagy a diplomatiquement évoqué sa mission à Bangui. Comme pour la communauté internationale, Washington attend des initiatives des autorités centrafricaines afin de retrouver le chemin de la paix et de la réconciliation nationale. Nul doute que Tibor Nagy s’enquérera de l’évolution des stipulations de l’Accord de Khartoum, de la situation des parties du territoire occupées par les groupes armés, de la présence du groupe Wagner et des Russes dans l’entourage présidentiel, de la lutte contre la corruption, des dispositions prises par le président Touadera pour assurer des élections libres, transparentes et conformes à la volonté du peuple et du traitement réservé aux anciens présidents Bozizé et Djotodoa

Un très grand oral

Dans son interview à RFI du 17 janvier 2020, Tibor Nagy a glissé cet avertissement :  » nous voulons nous assurer que chacun ne tire pas la couverture à soi ». Comme Tibor Nagy l’a maintes fois exprimé, que ce soit pour le Cameroun ou le Soudan du sud, les discours et les dialogues nationaux comptent peu devant les actions concrètes, ayant un impact sur la réconciliation nationale et le retour à la paix.

 
Aidé par Stanislas Moussa-Kembe, son conseiller diplomatique américanophile et très introduit aux Etats-Unis où il a été ambassadeur, le professeur Faustin-Archange Touadera passera probablement le plus grand oral de sa carrière. Le statu quo n’a que trop duré et l’impatience de la communauté internationale pourrait bien avoir comme interprète le principal responsable de la politique africaine du président Donald Trump.

 

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