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26 novembre 2019 2 26 /11 /novembre /2019 17:17
«Вагнер» - «Wagner» : les mercenaires du Kremlin

 

Lu pour vous

 

Par Veronika Dorman — https://www.liberation.fr/ 21 novembre 2019 à 21:11 (mis à jour le 22 novembre 2019 à 12:08)

 

Petit glossaire de la réalité russe à travers des mots qui n’ont pas toujours une traduction exacte, ni même d’équivalent, dans la réalité française.

 

«Вагнер». «Wagner». Les Russes sont mélomanes, mais le célèbre patronyme renvoie moins ces derniers temps aux accords épiques de la Walkyrie qu’à ces hommes sans noms ni insignes qui font la guerre au nom du Kremlin là où il assure ne pas la faire : en Ukraine, en Syrie, en Centrafrique, en Libye… «Wagner», c’est l’alias de Dmitri Outkine, un ancien officier du GRU (le renseignement militaire russe), qui a fondé une société militaire privée, dont les combattants participent à l’annexion de la Crimée au printemps 2014, puis aux combats dans le Donbass ukrainien, et sont présents sur le sol syrien depuis 2015.

Sur le continent africain, ils protègent les intérêts des alliés de Moscou, qu’ils soient des acteurs étatiques ou non. En Russie même, le mercenariat est interdit. Ce qui n’empêche pas Outkine de poser au côté de Vladimir Poutine sous les ors du Kremlin, en décembre 2016, avec d’autres combattants, à l’occasion d’une cérémonie pour les «héros» russes de la Syrie.

Il s’avère pourtant que certains de ces «héros» sont plutôt de sanguinaires criminels de guerre. En juin 2017, commence à circuler une vidéo sur laquelle on voit quelques combattants, le visage couvert et en tenue informelle, massacrer à coups de masse un homme à terre. On les entend parler russe, sans accent, les prémices rappellent une friche industrielle dans le désert syrien. La suite sordide de l’exécution - trois vidéos insoutenables et une photo posée - a été mise en ligne ce mois-ci : les tortionnaires coupent la tête de la victime avec un couteau et les bras à coups de pelle. L’ayant suspendue par les jambes, ils mettent le feu à la dépouille, le torse barré de l’inscription «За ВДВ», «pour les paras»…

Ces nouvelles images ont permis au journal indépendant Novaya Gazeta d’identifier l’un des Russes, qui apparaît à visage découvert. Un certain Stanislav D., simple policier de la ville de Stavropol, devenu «grenadier-éclaireur» au sein du groupe «Wagner». Selon le site d’opposition Jesr Press, la victime est Mohammed Taha Ismail Al-Abdoullah, un Syrien né à Deir el-Zor en 1986, mobilisé de force dans l’armée syrienne, qu’il aurait tenté de déserter. L’exécution se déroule, selon les sources syriennes, sur le site pétrolier d’Al-Chaer, dont les unités de «Wagner» ont chassé Daech en 2017…

Sans surprise, le Kremlin, qui nie aussi bien l’existence des groupes militaires que leurs diverses interventions, ne semble pas inquiet. «Je suis sûr que cela n’a aucun lien avec l’opération militaire en Syrie, a balayé le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov. En l’occurrence, il n’y a aucun risque pour notre réputation.» Pour sûr, la renommée de menteur du Kremlin n’a rien à craindre.

 

Veronika Dorman

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