Lu pour vous
https://www.cameroon-tribune.cm Par Sainclair MEZING 29 Mars 2019 12:19
L’entrée des mouvements armés au sein de l’appareil étatique n’est pas du goût de l’opposition et de la société civile
Le président centrafricain vient de signer trois décrets portant nomination de personnalités dans son cabinet. Le premier rappelle aux affaires son ancien Premier ministre, Simplice Mathieu Sarandji, débarqué il y a quelques semaines au profit de Firmin Ngredaba, qui devient ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République.
Alors que le deuxième texte porte Madame Senga née Renazou Diane Prisca au poste de conseiller en matière de Genre et des Affaires sociales à la présidence de la République. Le troisième décret quant à lui fait d’Aboulkassim Algoni, coordonnateur politique du mouvement patriotique pour la Centra frique (MPC) de Mahamat Alkatim, conseiller spécial. Plusieurs autres responsables des groupes armés sont également promus.
Mais, ces promotions intervenues quelques jours seulement après celles au sein des Services du Premier et dans certains départements ministériels sont loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion. Pour Jean-Serge Bokassa, ancien ministre de l’Administration du territoire et coordonnateur principal d’un cercle de réflexion politique opposé au pouvoir, cette large ouverture accordée aux mouvements armés est loin de convaincre.
«Le choix de Touadera de nommer les groupes armés ne respecte pas la Constitution. Ce choix est une compromission», souligne-t-il. «Ce gouvernement n’est pas inclusif en ce sens qu’il n’est pas représentatif des forces politiques et sociales du pays», dénonce Me Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre et président de la Convention républicaine pour le progrès social (CRPS).
Quant à Gervais Lakosso, coordonnateur du groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine, plusieurs auteurs présumés des crimes, aujourd’hui promus, pourraient se soustraire de la justice. Le régime centrafricain semble plutôt serein, d’autant plus que le chef de l’Etat a fait savoir qu’il est hors de questions que la signature de l’accord de paix de Khartoum soit synonyme d’impunité.