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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:34

 

 

BANGUI, 7 février 2019 (RJDH)—L’accord de paix signé le 6 février 2019 présente plusieurs points forts, selon des informations RJDH, même si son contenu n’est pas encore officiellement connu. Mais le discours du Chef de l’Etat s’est révélé être une balise aux grandes lignes que contiennent cet accord. Décryptage du RJDH qui part des revendications des groupes armés et du discours réponse du président Centrafricain.

 

Le premier résultat attendu de cet Accord est la cessation de toutes les violences et de toutes les exactions sur les populations civiles. Au vu des revendications des groupes armés, le discours du président Centrafricain répond déjà à plusieurs points de leurs préoccupations.

 

Sur le plan de la justice, les groupes armés n’ont pas exclu la lutte contre l’impunité, un point qui a trouvé sa réponse dans le discours du Chef de l’Etat.  A en croire le Président Touadéra, on retient que sans attendre, il sera mis en place une commission inclusive qui sera le dispositif approprié pour offrir aux compatriotes les instruments d’une justice qui promeut la vérité, la réhabilitation des victimes et la réconciliation nationale. Ses conclusions alimenteront le travail de la Commission  Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation qui sera opérationnelle avant la fin du premier semestre 2019. Ceci est l’une des exigences des groupes armés qui souhaitaient l’accélération de cette commission.

 

Pour le Président Touadéra, son gouvernement va interagir avec les associations des victimes ainsi qu’avec tous les partenaires afin de mettre sur pied de manière concertée un système de réparations consensuel.

 

La majorité des groupes armés étaient réticents au processus du DDR avant ce dialogue. Après discussions, il est convenu que tous ces groupes vont y participer. Selon le chef de l’Etat, « le Gouvernement travaillera d’arrache–pied avec les autres parties à l’Accord pour que soient mises réellement en œuvre toutes les dispositions concernant la cessation des violences et l’effectivité du Programme National de DDRR dont nous allons revisiter les organes de gestion et de mise en œuvre », a-t-il souligné pour répondre aux préoccupations de ces groupes qui réclamaient aussi l’inclusivité des organes dans la gestion de ce dossier.

 

S’agissant de la question de la gestion de transhumance source des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs et qui débouchent parfois  sur des affrontements armés, question soulevée par les groupes armés à la table des discussions, elle a aussi trouvé une réponse. Des informations RJDH indiquent qu’une brigade mixte serait mise sur pied après les opérations du DDR pour sécuriser les pistes de transhumance.

 

«Cette heureuse cérémonie m’offre l’heureuse opportunité de me réjouir du fait que, pour la première fois, l’Accord de paix donne une solution à la situation d’insécurité liée aux mouvements de bétail du fait de la transhumance qui générait de plus en plus des violences dont sont victimes les populations civiles. Avec les partenaires et les pays voisins, cette question sera dorénavant prise en charge de manière appropriée », a déclaré le chef de l’Etat Centrafricain.

 

L’accélération du plan de relèvement et de la consolidation de la paix dans les zones occupées par les groupes armés, le développement des zones dites « abandonnées », aussi relevé dans les revendications des groupes armés trouveront aussi des réponses dans cet accord. Le gouvernement prévoit alors l’organisation de 4 foras pour le développement régional à Birao, Bangassou, Bouar et Mbaïki dans un bref délai.

 

Sur le plan politique, il est convenu de redynamiser le cadre de fonctionnement des partis politiques afin qu’ils soient aussi des vecteurs de promotion des droits de l’homme et de la culture de la paix. «C’est dans ce sens que nous lancerons le travail de réflexion sur la manière d’offrir aux dignitaires une place décente dans la société centrafricaine, notamment, en mettant en place le statut qu’il sied de conférer aux anciens Chefs d’Etat », a confié le président pour répondre aux revendications des groupes armés.

 

Dans le projet des revendications des groupes armés, il était aussi question de la mise en œuvre effective de la politique de la décentralisation et du développement local. C’est ainsi que le président Touadéra n’a pas manqué de souligner ce programme. « … de manière concrète, il sera mis en avant, notamment, la conduite diligente du processus d’adoption du code sur les collectivités locales dont la mise en œuvre va nous permettre d’élargir la base de participation aux affaires publiques de toutes les parties prenantes à l’Accord, en assurant que la décentralisation participe davantage à affermir le rêve d’une nation plurielle, d’un pays uni et d’un peuple solidaire partageant une communauté de destin. », répond le président Touadera.

En ce qui concerne toujours la question politique, le chef de l’Etat souhaite, ensemble avec les parties-prenantes, poser les bases solides d’une nouvelle gouvernance inclusive à tous les niveaux. « Et pour ce faire, nous allons nous investir pour garantir des niveaux élevés de capacités, de compétences et d’intégrité des acteurs », déclare le chef de l’Etat Centrafricain.

 

Les groupes armés avaient aussi posé des revendications allant dans le sens d’une vaste réflexion sur la citoyenneté et les principes de laïcité portés par la Constitution. «Cette discussion sur les sujets de la citoyenneté, de la laïcité et de la protection des minorités constitue une opportunité pour que les acteurs de tous les horizons s’accordent sur les actions et autres mesures à mettre en œuvre pour améliorer le cadre légal et réglementaire en s’assurant que les lois régissant le fonctionnement des institutions en République », soutient le président Touadera.

 

Cet accord dont le processus a été plus long et inclusif présente les caractéristiques d’un accord de paix qui soit juste et équilibré, un accord qui réhabilite les victimes et répare les cœurs, un accord qui soit une véritable Charte de réconciliation en Centrafrique.

 

Fridolin Ngoulou

Centrafrique : Les points forts de l’accord de paix et de la réconciliation nationale
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