Lu pour vous
VISITE D'EMMANUEL MACRON AU TCHAD : A quelle sauce Touadera va-t-il être mangé ?
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Chacun voit midi devant sa porte. Pour que le jeune président français quitte la France, en pleine crise des « Gilets Jaunes », un samedi, où on risque d'avoir de la casse lors des manifestations, pour se rendre, dans les tropiques, plus précisément, au Tchad, montre que le dossier pour lequel il se déplace, ne peut attendre. C'est vrai que celui que ses détracteurs appellent « l'ancien banquier de l'Elysée » n'a rien d'un barbouzard, on n'a qu'à regarder son beau visage pour s'en convaincre (encore que...), mais, n'est-il pas au pouvoir pour défendre les intérêts de son pays ? Le voilà donc chez Idriss Déby Itno (surnommé le sultan pour sa manie à considérer le Tchad comme une propriété privée, un vrai sultanat), le faiseur de basses besognes dans la sous-région, le bras armé de Paris dans la zone sahélo-sahélienne. De quoi vont-ils parler ? Si j'étais Faustin-Archange Touadera, je commencerais par déménager pour faire chambre commune avec le conseiller russe chargé de sa sécurité. Car le président centrafricain (ou ce qu'il en reste son pays étant envahi à plus de 80% par les milices), forcément, sera au centre des discussions à N'Djamena.
La fin de l'année en zone CEMAC est toujours synonyme de soubresauts. Qu'on se rappelle que l'année dernière, le 24 décembre, le doyen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale, avait failli être décapité, lui, son fils et successeur, Teodorin Obiang Nguema Mangue, la première dame, Constancia Mangue de Obiang, et plusieurs autres dignitaires de la République venus passer les fêtes de Noël aux côtés de leur président (bien aimé) à Mongomo, le village natal présidentiel. Tout devait se passer pendant la messe de minuit. Mais Dieu, dans sa magnanimité, a évité un véritable carnage à ce petit pays, petit de taille et en population, mais prospère et très riche. Avec un chef d'Etat qui reste l'un des rares à pouvoir encore dire la vérité en face aux Occidentaux, maîtres de l'univers. Malabo, jusqu'à maintenant, accuse Idriss Déby Itno d'avoir été l'exécuteur de cette opération pensée à Paris, mais le brave Idriss a, toujours, nié farouchement. Passons !
Touadera dont l'arrivée à la tête du Centrafrique a été une surprise pour beaucoup, est un chef d'Etat « illisible ». Même pour ses ministres dont son ancien chef de la diplomatie, Charles Armel Doubane, qui venait d'être limogé pour accumulation d'incompréhensions avec le président, sur insistance de Moscou qui le trouve très proche des Français. Bref, très peu de dignitaires centrafricains savent où veut les conduire leur président. C'est suffisant pour inquiéter tout un peuple.
Les Russes sont venus livrer des armes et aider les Centrafricains à construire une armée digne de ce nom en Centrafrique. Sauf que l'appétit venant en mangeant et Touadera voyant qu'il est encerclé par des ennemis à l'intérieur et hors de ses frontières, a trouvé protection chez Vladimir Poutine, les Chinois ne sachant pas encore faire ce job. La France qui avait pris la poudre d'escampette fin 2016 en rapatriant son armée malgré les supplications du nouveau président Touadera, a été doublée sur son flanc droit par les Russes. Non seulement Touadera contrairement à ce que croyait la France ne va plus tomber. Les Russes étant à ses côtés, l'aideront (même) à truquer les élections dans trois ans pour se maintenir au pouvoir comme ses homologues de la sous-région, ce qui est inquiétant pour les Français d'autant plus que les Russes deviennent de distingués opérateurs miniers, forestiers et bientôt pétroliers. Et Comme Poutine a de la vision, lui qui avait permis au doyen Obiang de déjouer le coup d'état (très sanglant) du 24 décembre 2017, à Mongomo, il ne se limitera pas au seul Centrafrique d'autant plus que le géant au pied d'argile rdcongolais, considéré comme un scandale géologique, lui tendra les bras de l'autre côté du fleuve Oubangui.
On ne sait pas très très bien ce que le jeune président français dira à son homologue tchadien. Mais, on l'imagine aisément. La France, très bousculée dans la sous-région, cherche à préserver ses atouts qu'elle perd au jour le jour, à cause du comportement de ses dirigeants, qui fait qu'elle n'est plus la bienvenue chez les Bantu.
Les dessous de la visite de Macron au Tchad
https://www.dw.com 24.12.2018
Pour l’opposition tchadienne et bon nombre d’observateurs, la visite président français au Tchad vise à chercher l’appui de Deby pour contrecarrer la montée en puissance de la diplomatie Russe en RCA.
Malgré les plaintes de l’opinion nationale et internationale sur les manœuvre de Paris d’utiliser le Tchad pour contrecarrer la diplomatie Russe en Centrafrique, le sujet n’a pas été abordé en détail lors de la conférence de presse entre le président Deby et son homologue français. Si le président Deby n’a pas du tout évoqué le sujet centrafricain. Son homologue Emmanuel Macron reconnait tout de même que la crise Centrafricaine préoccupe le Tchad et la Centrafrique, mais sans plus de détails.
"Nos échanges ont permis d’évoquer tout à la fois la relation bilatérale et les sujets régionaux. Sur les relations bilatérales, nous avons d’abord, un axe en matière de sécurité. Au-delà de cela, nous avons beaucoup discuté des sujets de gouvernance politique avec le président Deby. Sur les sujets plus régionaux, le président Deby a rappelé en effet, les principaux sujets sur la Libye et la République centrafricaine en particulier avec Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union Africaine donc de l’Union A africaine", a annoncé le président français.
La visite d’Emmanuel Macron a été largement critiquée par la société civile, mais aussi par les opposants au régime du président Deby, qui estiment que le président Macron est venu au Tchad chercher le soutien d’Idriss Déby pour contrer l’influence grandissante Russe en République centrafricaine. Laoukein Kourayo Medard, est le président de la CTPD, la Convention tchadienne pour la paix et le développement, un parti d’opposition.
"La présence des Russes en République Centrafricaine embarrasse la France. Monsieur Emmanuel Macron vient rendre visite à Idriss Deby Itno afin de lui donner des injonctions pour déstabiliser la République Centrafricaine. Par ce que depuis un certain temps, les troupes de la Séléka se sont regroupés à Sarh, chef-lieu de la Province du Moyen Chari au Sud du Tchad et c’est justement avec la bénédiction de nos dirigeants."
Laoukein Kourayo Medard affirme que "des centaines de chars ont traversé le Sud du Tchad pour aller au niveau de la frontière centrafricaine. Il faut que la France sache qu’avec cette attitude, elle risque de perdre le Tchad comme elle a perdu le Rwanda, comme elle est en train de perdre la République centrafricaine face aux Russes."
Selon certaines sources, les deux Chefs d’États se sont également appesantis sur la situation sécuritaire au Tchad. Les mêmes sources indiquent que le président français Emmanuel Macron a exprimé son soutien total au président Deby, dans le conflit qui oppose l’armée tchadienne au comité d’auto-défense de Miski, dans le Tibesti. Mais aussi face aux mouvements rebelles dans la partie méridionale de la Libye.
NDLR : Selon les investigations menées par la rédaction de CAP auprès de la présidence et dans l'entourage du Président TOUADERA, les allégations distillées sur le WEB et certains réseaux sociaux ces derniers temps faisant état d'un "violent" entretien téléphonique entre le Président centrafricain et celui de la Commission de l'Union Africaine ne sont que des "fake news" ou de simples affirmations fantaisistes donc sans fondement. Il en de même de celles prétendant que selon le classement du magazine FORBES, le Président TOUADERA serait détenteur de la plus grosse fortune de son pays. Purs et simples mensonges