Centrafrique : Plusieurs dégâts à Batangafo suite à l’attaque des groupes armés sur les sites
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 3 NOVEMBRE 2018
BANGUI, 3 novembre 2018 (RJDH)—Une structure humanitaire pillée, trois camps des déplacés incendiés, le marché et l’espace temporaire d’apprentissage et de protection de l’enfant, partis en fumée, laissant environ 27.000 personnes dans la nature, c’est le bilan provisoire des attaques du 31 octobre au 1er novembre dans la ville de Batangafo.
Des violents affrontements entre groupes armés ont entraîné plusieurs dégâts dans la ville de Batangafo au nord du pays. Des informations RJDH indiquent que trois personnes, présentées comme des voleurs des bœufs ont été tuées par des éleveurs, entraînant des représailles sur un peulh. A l’annonce de sa mort, son camp a lancé un assaut sur la population civile tuant et blessant plusieurs personnes avec des dégâts collatéraux.
« Nous ne connaissons pas la vraie mission des soldats de l’ONU ici. Les hommes armés sont venus incendier tous les sites des déplacés devant eux, d’autres sont allés prendre des renforts et munitions à Kabo pour revenir achever leur plan le lancement, c’est-à-dire le 1er novembre. Là, les ONG ont suspendu leurs activités parce que leur personnel est en danger et la population est laissée pour son compte », a témoigné un leader religieux dans la région.
Selon les informations RJDH, l’église catholique a été aussi pillée par des hommes armés.
Plus de 10.000 personnes se sont réfugiées dans les enceintes de l’hôpital soutenu par MSF, tandis que plusieurs centaines d’autres ont pris la fuite vers la brousse.
« MSF a pu prendre en charge vingt blessés, dont dix nécessitant une opération chirurgicale d’urgence. Parmi ces victimes, on déplore 2 décès à l’hôpital de Batangafo des suites de brûlures », indique un communiqué de presse des MSF au 2 novembre 2018.
La situation sécuritaire à Batangafo se détériore et des habitants souhaitent la présence des forces nationales.
Centrafrique : Paris promet la livraison d’armes et une aide de 24 millions d’euros
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 2 NOVEMBRE 2018
BANGUI, 2 novembre 2018 (RJDH)—Le ministre français des Affaires Étrangères Jean Yves Le Drian, en visite de 48 heures à Bangui a annoncé la livraison prochaine d’armes aux Forces Armées Centrafricaines (FACA) et une aide d’environ 24 millions d’euros.
Cette visite s’inscrit dans le cadre du réchauffement des relations diplomatiques entre la France et la Centrafrique, en froid depuis la présence russe dans le pays pour former, équiper et soutenir le redéploiement de l’armée nationale.
« La France va accorder à la Centrafrique une aide de 24 millions d’euros et livrer des armes à ce pays en proie à la violence et à l’instabilité », c’est en ces termes que Jean-Yves Le Drian a annoncé ce vendredi l’aide de son pays à la Centrafrique.
Au moins 1.400 fusils d’assaut seront destinés à équiper les Forces Armées Centrafricaines (FACA).
Le chef de la diplomatie française a soutenu que la France souhaite continuer son partenariat historique avec la République centrafricaine. C’est dans cette logique que la France a signé des conventions d’aides de 24 millions d’euros pour contribuer ai paiement d’arriérés de salaires et de retraites, développer les territoires proches du Cameroun touchés par d’importants déplacements de populations et installer des ponts afin de désenclaver plusieurs régions.
C’est depuis 2013 que la situation sécuritaire s’est détériorée dans le pays. Après le retrait de l’opération française Sangaris en 2016 alors que le pays retrouvait à peine sa légalité constitutionnelle, cette situation s’est dégradée jusqu’au déploiement des FACA avec l’appui des instructeurs russes pour reprendre le contrôle de certaines villes.