Bangui : 95 députés sur 140 déposent une motion en destitution contre le président de l'Assemblée nationale
https://www.radiondekeluka.org jeudi 18 octobre 2018 13:14
95 députés ont déposé mercredi 17 octobre en fin de journée sur la table de l'Assemblée une motion en destitution contre le président de l'Assemblée nationale l'honorable Abdou Karim Meckassoua.
Les députés l'accusent de manquement à ses devoirs conformément l'article 70 de la Constitution et de l'article 12 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Accusation portée par Mathurin Dimbélé Nakoé, député de Sosso Nakombo et 2e vice président du bureau Exécutif de l'Assemblée nationale.
L'article 70 de la Constitution stipule que "le Président de l’Assemblée Nationale peut faire l’objet de procédure de destitution pour manquement aux devoirs de sa charge sur la demande motivée du tiers (1/3) des Députés. La destitution n’est prononcée que si le vote recueille la majorité des deux tiers (2/3) des Députés composant l’Assemblée Nationale. L’Assemblée Nationale procède alors à l’élection d’un nouveau Président dans les trois (3) jours francs qui suivent cette destitution".
Le cabinet du président de l'Assemblée Abdou Karim Meckassoua qui a accusé réception du document dispose de trois jours au regard de la loi pour que cette question soit débattue en plénière. D'ores et déjà, selon les informations de Radio Ndeke Luka, la conférence des présidents prendra acte du document demain 19 octobre.
Abdou Karim Meckassoua lors de l'ouverture de la deuxième session ordinaire le 1er octobre passé a évoqué le problème demandant à ses détracteurs de respecter la constitution s'il s'agit de le démettre.
La réaction de la Société civile à cette question ne s'est pas faite attendre. Paul Créscent Béninga porte-parole du groupe de Travail de la Société Civile dit suivre de près ce qu'il qualifie des agitations politico-politiciennes. "Nous suivons de près les agitations politico-politiciennes des alliés d'hier devenu des frères ennemis. Nous demandons que cette crise n'affecte pas la stabilité des Institutions et la stabilité économique et sociale" a insisté le porte-parole du GTSC.
Cette procédure en destitution d'un président de l'Assemblée nationale deuxième institution du pays est une première dans l'histoire de la démocratie en Centrafrique.
CNHUB : 957 cas de troubles mentaux dont 323 adolescents en 10 mois
https://www.radiondekeluka.org jeudi 18 octobre 2018 13:34
Le Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui (CNHUB) a enregistré de janvier à octobre 2018, 957 cas de malades mentaux. 323 adolescents de moins de 15 ans sont répertoriés selon les responsables sanitaires. Le Ministère de la santé tire la sonnette d'alarme.
"Nous enregistrons au niveau de nos formations sanitaires notamment au service de la psychiatrie, un nombre grandissant de personnes souffrant de troubles mentaux, particulièrement les adolescents. En 2018, sur 957 cas enregistrés attribuables à la toxicomanie, 323 sont des adolescents", précise Docteur Pierre Somsé, ministre de la Santé Publique et de la Population.
La consommation des produits toxiques et des stupéfiants est principalement à l'origine d'après les spécialistes de santé de la montée croissante des malades mentaux dans la capitale centrafricaine et les localités avoisinantes. Et pour le membre du gouvernement "cet aspect fait du problème un vrai fléau social, un danger, une menace à la santé publique et au développement de la République Centrafricaine".
Les drogues telles que le cannabis, le tramadol, la cocaïne, la nicotine, le valium et le chakapain sans oublier les boissons alcoolisées frelatées comme chef, lion d'or sont vendues anarchiquement sur les marchés de Bangui et aux abords des avenues.
"Nous savons que la société est inondée de faux médicaments, de psychotropes auxquels se livrent toutes les couches sociales et particulièrement les jeunes en quête de distraction. On a aussi la consommation de l'alcool qui prend de l'ampleur", a expliqué le ministre Pierre Somsé, mentionnant que le gouvernement attache une importance particulière à la santé mentale.
"Je voudrais déclarer l'engagement du gouvernement à travers le Ministère de la santé à appuyer cette initiative qui consiste à sensibiliser la population sur les danger de la toxicomanie".
Une piste de solutions à la toxicomanie
Selon les responsables du service de la psychiatrie au Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui, 70% des jeunes consultés, présentent des troubles mentaux et sont pris en charge.
Mis en place en octobre 2018, les Frères de la Charité Fracarita ont formé 40 jeunes leaders sur la prévention des conséquences de la toxicomanie. Pour le directeur du centre d’écoute psychosociale de Bimbo, Séraphin Tshijika Mbumba, « quand les jeunes utilisent des drogues et l'alcool, ils n'arrivent plus à se contrôler, c'est une perte pour les familles et le pays ».
Le point focal de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie au Ministère de la santé publique, Docteur Abel Namsenmo, a indiqué que « si les jeunes se livrent à la consommation des stupéfiants et autres, il faut s’attendre aux conséquences sur leur santé ».
La consommation abusive de produits toxiques et de stupéfiants reste un problème de société en Afrique.