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1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 23:57
Centrafrique. Les journalistes assassinés enquêtaient sur des mercenaires russes
Centrafrique. Les journalistes assassinés enquêtaient sur des mercenaires russes
Centrafrique. Les journalistes assassinés enquêtaient sur des mercenaires russes

 

 

 

Le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le cameraman Kirill Radtchenko ont été tués dans la nuit de lundi à mardi près de Sibut, en Centrafrique, par des hommes armés. Ils travaillaient sur la présence dans ce pays de la société paramilitaire russe Wagner.

 

Ce mardi 31 juillet, trois journalistes russes ont été tués à Sibut, à 200 km au nord de Bangui, la capitale de la Centrafrique. Le trio se rendait dans cette ville, car un bataillon centrafricain y est équipé par les Russes. Au retour du reportage, ils auraient été attaqués à un barrage dressé par des assaillants inconnus.

 

On apprend aujourd’hui que les journalistes enquêtaient sur la présence en Centrafrique de la société paramilitaire russe Wagner. Comme l’expliquait en février notre journaliste spécialistedes questions liées à la défense, cette entreprise est loin d’être inconnue.

 

Des mercenaires en Syrie, en Ukraine…

 

Composée de plusieurs milliers de mercenaires, la société a été créée en 2014 par le lieutenant-colonel Utkin, un ancien des forces spéciales russes. Même si elle s’affranchit parfois de l’armée russe au profit d’intérêts privés, Wagner sert le plus souvent les intérêts de Moscou et de ses services spéciaux en fournissant des milliers mercenaires.

 

Ses Kontraktniki (employés sous contrat) ont déjà été engagés en Crimée, au Soudan, dans l’est de l’Ukraine… Elle s’est surtout illustrée en Syrie, agissant en parallèle de l’armée russe qui y intervient depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad. Wagner a notamment contribué à la reprise de Palmyre.

 

L’existence de sociétés comme Wagner et l’externalisation de certaines fonctions militaires, font débat en Russie depuis 2008. Il ne s’agit plus de savoir s’il faut légaliser de telles sociétés mais plutôt comment en réguler les activités. D’où des dépôts à répétition - sans succès pour l’instant - de projets de loi pour préciser le champ d’action de ces sociétés et établir le statut des Kontraktniki.

 

Wagner s’est trouvé au centre de l’attention en février quand Washington a annoncé avoir tué plus de 100 combattants pro-régime dans la région de Deir Eezzor. Après quelques jours de silence, Moscou a reconnu la mort d’au moins cinq de ses concitoyens « allés en Syrie de leur propre initiative ». D’autres bilans évoquent cependant plus de 200 morts.

 

La Russie en Centrafrique depuis début 2018

 

Le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le cameraman Kirill Radtchenko collaboraient avec le Centre de gestion des investigations, un projet lancé par l’ex-oligarque et opposant en exil Mikhaïl Khodorkovski. Les trois hommes « se sont envolés le 27 juillet pour la Centrafrique pour filmer des images sur les activités de la société militaire privée Wagner dans ce pays », a expliqué cet organisme sur sa page Facebook.

 

Depuis début 2018, la Russie a déployé des formateurs militaires en Centrafrique, livré des armes à l’armée nationale et assure la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra, dont le conseiller à la sécurité est un Russe.

 

Des enquêtes dangereuses

 

Reporters sans Frontières (RSF) a réclamé ce mercredi aux autorités centrafricaines et russes « une enquête sérieuse et approfondie » pour identifier les auteurs de l’assassinat de trois journalistes russes dans la nuit de lundi à mardi en Centrafrique.

« Plus de quatre ans après la mort de la photojournaliste Camille Lepage, ce triple assassinat vient rappeler à quel point il reste extrêmement dangereux pour les journalistes de témoigner du conflit en République centrafricaine », estime Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, qui condamne « avec la plus grande fermeté ces assassinats ».

 

RSF rappelle que les assassins de Camille Lepage, photojournaliste française de 26 ans tuée le 12 mai 2014, n’ont toujours pas été identifiés et a critiqué « plusieurs dysfonctionnements dans l’enquête ».

 

 

Centrafrique. Le patron des trois journalistes tués promet de retrouver les meurtriers

 

Le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le cameraman Kirill Radtchenko ont été tués dans la nuit de lundi à mardi près de Sibut, en Centrafrique, par des hommes armés. Ils travaillaient sur la présence dans ce pays de la société paramilitaire russe Wagner. Leur patron a promis de retrouver les meurtriers.

 

Mikhaïl Khodorkovski a déclaré mercredi 1er août qu’il s’efforcerait de retrouver les responsables des meurtres en République centrafricaine de trois journalistes salariés de son site d’information Investigation Control Centre (TsUR). Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois hommes enquêtaient sur les activités du groupe Wagner, une organisation de sécurité privée russe connue pour avoir envoyé des mercenaires combattre en Ukraine et en Syrie pour le compte du Kremlin.

TsUR, qui a publié de nombreuses enquêtes sur la corruption dans l’entourage de Vladimir Poutine, est financé par Mikhaïl Khodorkovski, un ancien magnat du pétrole devenu l’un des plus grands détracteurs président russe. Plusieurs médias locaux et internationaux ont signalé la présence de Wagner sur le territoire centrafricain depuis que Moscou a livré des armes légères aux services de sécurité du pays et envoyé des centaines d’instructeurs militaires et civils pour les former.

« Je ferai tout ce qui est nécessaire pour identifier ceux qui sont responsables », a déclaré Mikhaïl Khodorkovski sur les médias sociaux. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part écrit sur Facebook avoir reçu des informations selon lesquelles les trois journalistes ont ignoré les mises en garde des autorités selon lesquelles « ils quittaient la zone contrôlée par les forces de l’ordre ».

AFP

 

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