Centrafrique : trois journalistes russes meurent en tournant un documentaire
31/07/2018 à 19h08
Le journaliste Orkhan Djemal, le réalisateur Alexandre Rastorgouïev et l’opérateur Kirill Radtchenko sont morts en République centrafricaine alors qu’ils y tournaient un documentaire, informe Dojd, se référant au Centre de direction des enquêtes de Mikhaïl Khodorkovski.
31 juil. 2018, 19:47 (AFP)
Une équipe de tournage composée de trois journalistes russes a été tuée en Centrafrique au cours d'un vol, selon la police locale. D'après leurs confrères, ils étaient en train de tourner un documentaire sur des mercenaires dans ce pays.
Trois Russes qui portaient sur eux des cartes de presse ont été assassinés dans la nuit du 30 au 31 juillet près de Sibut, dans le centre de la Centrafrique, l'un des pays les plus pauvres et les moins sûrs au monde. Selon les informations recueillies par l'AFP, leurs corps ont été retrouvés à 23 kilomètres de Sibut. «[Les trois ressortissants russes] ont été assassinés par des hommes armés non identifiés», a déclaré à l'AFP une source judiciaire, précisant qu'ils auraient été tués à un barrage dressé sur une route.
Les trois hommes seraient le réalisateur Alexandre Rastorguyev, le caméraman Kirill Radchenko et le journaliste Orkhan Jemal. Ce dernier était un correspondant de guerre renommé qui avait notamment exercé en Syrie. Des membres du corps diplomatique russe sont en route pour procéder à l'identification formelle des victimes.
D'après la police centrafricaine citée par l'agence de presse russe Interfax, le mobile serait un vol.
Selon un journaliste qui serait un ami proche d'Ohran Dzhemal, celui-ci était en train d'enquêter sur le groupe Wagner, une société militaire privée russe.
Les corps des trois hommes ont été déposés ce 31 juillet au matin à la base de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca) de Sibut. Leur chauffeur est porté disparu. «Ils rentraient de Kaga Bandoro [nord du pays] par la route», a précisé une source religieuse de Sibut. Ni l'ambassade russe à Bangui, ni le conseiller russe à la présidence centrafricaine n'avaient connaissance de la présence de ces journalistes en Centrafrique, selon l'AFP.
Trois Russes porteurs de cartes de presse assassinés en Centrafrique
https://francais.rt.com 31 juillet 2018 à 16h37 | Mis à jour à 17h03
Trois Russes porteurs de cartes de presse ont été assassinés dans la nuit de lundi à mardi près de Sibut, dans le centre de la Centrafrique, ont déclaré des sources centrafricaines et les autorités russes.
«Selon des informations reçues de la République centrafricaine, le 30 juillet, non loin de la ville de Sibut - à 300 km au nord de la capitale Bangui - trois personnes ont été tuées qui portaient des cartes de presse émises aux noms de Kirill Radtchenko, Alexandre Rastorgouïev et Orkhan Djemal», a déclaré le ministère des Affaires étrangères russes dans un communiqué.
«Leurs corps sont déjà parvenus à Bangui», selon cette même déclaration.
Les trois hommes morts «ont été retrouvés à 23 km de Sibut, ils ont été assassinés par des hommes armés non identifiés», avait déclaré auparavant une source judiciaire centrafricaine, précisant qu'ils auraient été tués à un barrage dressé sur une route. Leur chauffeur est porté disparu, selon des sources concordantes.
«Ils rentraient de Kaga Bandoro par la route», a précisé une source religieuse de Sibut.
«L'ambassade de Russie en Centrafrique n'a malheureusement pas été informée de la présence de journalistes russes dans le pays», indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères, ajoutant que Moscou veut «déterminer les circonstances exactes de la mort des citoyens russes et organiser le retour de leurs corps dans leur pays.»
Les autorités fédérales russes ont également déclaré avoir lancé une enquête criminelle sur ces meurtres survenus dans un pays en proie à l'anarchie depuis plusieurs années.
Depuis début 2018, la Russie a déployé des formateurs militaires à Bangui, livré des armes à l'armée nationale et assure la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra, dont le conseiller à la sécurité est un Russe.
Moscou avait réussi à obtenir une exemption afin de vendre des armes au gouvernement centrafricain.
En décembre 2017, la Russie a ainsi livré un important stock d'armes, incluant des armes de poing, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et des lance-roquettes. La Russie a également obtenu l'autorisation de l'ONU pour dispenser une formation militaire à deux bataillons - environ 1300 hommes - des Forces armées centrafricaines.
Neuf avions se sont posés à Bangui fin janvier et début février chargés d'armes et de munitions russes, qui ont été distribuées aux soldats centrafricains formés par l'Union européenne dans le cadre des efforts pour restaurer la stabilité dans le pays.
La livraison d'armes par la Russie à l'armée centrafricaine a déclenché une course à l'armement chez les rebelles de l'ancienne alliance pro-musulmane Séléka, qui se tournent vers les trafiquants au Soudan pour s'approvisionner, selon un rapport d'experts des Nations unies publié mardi.
«L'acquisition récente d'armements par le gouvernement a incité les factions ex-Séléka à opérer un réarmement actif», souligne le rapport, constatant un «durcissement des positions» de ces groupes.
Les groupes armés ont indiqué au groupe d'experts que puisque le gouvernement avait choisi l'option militaire (formation, réarmement et offensive) au lieu du processus politique, les groupes armés devaient se préparer», poursuit le document.
Officiellement, le programme russe vise à renforcer une armée en grande difficulté dans un pays où la majeure partie du territoire est contrôlé par des groupes armés.
Mais par cette mission, Moscou vise également à renforcer son influence dans un État stratégique, riche en ressources telles que les diamants, l'or, l'uranium et le bois.
La Russie a vainement tenté d'organiser début juillet une rencontre entre le gouvernement centrafricain et des groupes armés dans la capitale soudanaise Khartoum.
La livraison d'armes par la Russie à l'armée centrafricaine a déclenché une course à l'armement chez les rebelles de l'ancienne alliance pro-musulmane Séléka, qui se tournent vers les trafiquants au Soudan.