13 MAI 2018 Mise à jour 13.05.2018 à 21:45 par Laure de Matos Avec Pacôme Pabandji
Il y a moins de deux semaines, une vingtaine de fidèles de l'église Notre Dame de Fatima, à Bangui, a été tuée par des hommes armés, en pleine cérémonie religieuse. Ce dimanche, les survivants de l'attaque ont assisté à une messe, donnée par le cardinal Nzapalainga.
Les jeunes du quartier de Fatima, à Bangui, sont en colère.
Il y a deux jours, c'est le Président Touadéra qu'ils ont tancé ici même, alors qu'il venait saluer les forces de l'ordre, postées près de l'église du même nom.
Ce dimanche, ils refusent l'accès des lieux au cardinal Nzapalainga.
Le prélat a dû abandonner sa voiture et être escorté, à pied, jusqu'au bâtiment.
Ces jeunes qui conspuent l'archevêque de Bangui se sentent abandonnés par les autorités qu'elles soient religieuses ou politiques.
Le traumatisme est encore trop prégnant. Il y a moins de deux semaines, une vingtaine de personnes a été tuée ici, par des hommes armés, en pleine cérémonie religieuse.
“Ce qui est arrivé, c’est le diable qui l'a fait, ce n’est pas un enfant de Dieu.
Le diable entre dans le coeur d'une personne pour la pousser à faire du mal à son prochain, à tuer son prochain. Toi qui a fait cela, ne t’en glorifie pas, ce que tu as fait est mal. Dieu n’aime pas le mal. Notre Dieu est un Dieu de bonté.", déclame le cardinal Dieudonné Nzapalainga, dans son homélie.
Beaucoup de ces fidèles étaient là le 1er mai dernier. Ils sont heureux de retrouver leur église, même si l'atmosphère reste lourde. A l'extérieur, des miliciens présumés se font entendre...
"Nous avons peur parce que nous sommes sans armes et donc si nous sommes ici, c'est par la grâce de Dieu et nous savons que c'est par la grâce de Dieu que nous sommes aujourd'hui en vie.", raconte Bienvenu Gustave Dalé, fidèle de l'église.
"Dieu est amour, l'amour c'est Dieu, martèle le cardinal Nzapalainga. Nous voulons que cet amour gagne le coeur de tous les croyants, de tous les Centrafricains pour que nous recommencions à nous aimer les uns les autres et faire renaître ce pays, la République centrafricaine.". Et pour rappeler cet amour divin, un coeur, de sable, dessiné sur le sol va servir de lieu de recueillement, en mémoire des victimes de l'attaque.