Centrafrique : Le flux des armes en provenance de Bria menace la paix
PAR JEAN FERNAND KOENA LE 29 AVRIL 2018
BRIA, le 30 Avril 2018(RJDH)—Plusieurs armes en provenance du Soudan sont entrées dans la ville de Bria au profit des groupes armés proche du FPRC. Information confirmée au RJDH par plusieurs sources bien informées de la localité.
Ces armes sont arrivées entre mercredi et jeudi dans la ville de Bria alors que les leaders du FPRC et de l’UPC se regroupent à Ndélé dans le Bamingui Bangoran. Ces cargaisons d’armes convoyées par véhicule sont arrivés à Bria en provenance du Soudan. Alors que les Antibalaka multiplient la fabrication des armes artisanales. Ce flux d’arme vers cette localité contrôlée par les groupes armés de Bria intervient dans un contexte où les combattants armés ont restitué une partie de leurs armes au bénéfice du processus pré DDR lancé dans la ville.
Joint par le RJDH, certains cadres du FPRC n’ont pas voulu commenter le flux des armes « nous n’avons pas de réponse à donner à votre question, nos leaders sont à Ndélé quand ils seront de retour à ce moment-là ils vous diront » a dit un élément du FPRC dans la ville de Bria.
Cette situation est une menace pour la paix dans la région selon la société civile dans la région « le calme que vous observez ici, est un calme temporel et imprévisible. Il suffit d’un rien pour que ça bascule. Nous avons enregistré des incidents qui peuvent conduire à des affrontements. Les éléments du chef Dagboucha ont perpétré des violences sur un individu et c’est comme ça que commence les violences ici. Mais Dieu merci la situation s’est stabilisée » a expliqué au RJDH un membre de la société civile sous couvert de l’anonymat.
Les affrontements armés entre les groupes actifs dans la région ont contraint plusieurs personnes à vivre sur le site des déplacés dont 44 318 sur le site de pk3 selon l’ONG Coopi et plusieurs centaines dans certains sites des déplacés de Bria.
La Haute Kotto est une zone minière et les groupes armés qui ont l’emprise sur l’exploitation de ces minent ne favorisent pas le retour de l’autorité de l’Etat malgré les sanctions du processus de Kimberley infligées aux diamants du nord-est considérés diamant du sang.
Centrafrique : Geneviève Chour Gbadin rejette son implication dans l’assassinat de 12 Anti-Balaka par les soldats congolais de Brazzaville à Boali
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 30 AVRIL 2018
BANGUI, 30 avril 2018 (RJDH)—Trois soldats congolais de la Misca ont été jugés à Brazzaville le 26 avril pour crime commis à Boali en RCA. Dans son intervention, le commandant congolais Abéna a relevé que c’est le sous-préfet Geneviève Chour Gbadin à l’époque en poste à Boali qui leur a donné l’ordre de commettre l’acte. Une accusation rejetée par Geneviève Chour Gbadin, actuel sous-préfet de Nola à l’ouest du pays après son poste de Damara.
Le crime jugé a été commis le 24 mars 2014 à Boali, une localité située à 80 km de la capitale centrafricaine, Bangui. Dans cette ville, il était affecté un contingent de cent quatre-vingt-seize militaires, pour s’interposer entre les deux fractions rebelles en présence, les anti-Balaka et les Séléka.
Geneviève Chour Gbadin, contactée ce 30 avril par RJDH rejette toute son implication, « j’étais en mission à La Mbi, je suis revenue tard et le lendemain, j’ai reçu un coup de fil comme quoi les Anti-Balaka voulaient se battre avec les soldats congolais. Je suis allée intervenir comme l’abbé de Boali qui a donné conseil aux deux groupes. De mon retour, j’ai entendu des coups de feu, c’était parti », a-t-elle expliqué.
Pour la sous-préfète, son intervention était veine auprès des soldats congolais, « personne ne pouvait m’écouter. Les tirs étaient denses, les soldats congolais m’ont exfiltrée. Tout Boali voyait ce qui se passe car je criais à haute voix qu’il y’a des civils. Ni les Anti-Balaka, ni les Congolais pouvaient m’entendre », insiste Geneviève Chour Gbadin.
La sous-préfète a confié au RJDH qu’elle ne pouvait pas donner l’ordre aux militaires en mission dans la ville « ils demandaient l’ordre à leur hiérarchie, pas aux civils comme moi. Ils étaient des rois à Boali, c’est du n’importe quoi »a déclaré Geneviève Chour Gbadin.
Une fosse commune découverte près d’une base des forces de maintien de la paix à Boali et exhumée le 16 février 2016 a révélé les restes de 12 personnes identifiées comme celles ayant été détenues par les soldats de maintien de la paix en mars 2014.
Les troupes congolaises de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique, (MISCA), une mission de l’Union Africaine, dirigée par le général Congolais Jean Marie Michel Mokoko aujourd’hui en prison à Brazzaville.