Centrafrique : La démission du Premier Ministre revient dans les débats à l’Assemblée Nationale
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 4 MAI 2018
BANGUI, 04 mai 2018 (RJDH)—Le départ du Premier Ministre Mathieu Simplice Sarandji est réclamé dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale lors d’un débat parlementaire.
Alors que le gouvernement est interpellé par rapport à l’attaque de l’église de Fatima, le débat dans l’hémicycle est resté concentré sur la démission de Mathieu Simplice Sarandji. Il est certes vrai que la question du départ du Premier Ministre a toujours agité et divisé l’Assemblée Nationale mais depuis quelques semaines, elle semble de plus en plus faire unanimité. Comme a confié sous anonymat, un député de la majorité présidentielle, « nos points de vu s’accordent de plus en plus sur la question de son départ ».
Cet accord de vue est observé lors du débat de ce matin à l’Assemblée Nationale. Déjà dans une déclaration, le bureau de l’Assemblée Nationale dominé par les députés de la majorité présentielle, a promis prendre ses responsabilités à la fin de cette interpellation.
Lors des débats, même si le Cœur Uni, (groupe parlementaire de la majorité présidentielle), a évité le mot « démission » la quasi-totalité des groupes parlementaires et plusieurs députés ayant pris la parole, l’ont prononcé à maintes reprises. La principale raison avancée par les députés est l’incapacité du gouvernement de trouver des solutions à l’épineuse question sécuritaire, « je vois que vous n’êtes pas capable de porter cette question, je pense qu’il faut partir », a lancé un député à la tribune.
La démission du Premier Ministre, selon l’honorable Thiery Vackat, président de la commission défense sera un service rendu au président de la République, « si vous aimez votre peuple, je vous demande de démissionner. Si vous voulez aider le chef de l’Etat, je vous demande de démissionner », a résumé ce député à qui la parole a été retirée à la tribune.
Ce n’est pas pour la première fois que la démission du Premier Ministre est évoquée lors des débats à l’Assemblée Nationale mais, ce 04 mai 2018, le sujet semble faire davantage unanimité dans les deux camps.
Centrafrique : Le bilan de l’attaque de Fatima revu à la hausse par la Croix-Rouge Centrafricaine
PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 4 MAI 2018
BANGUI, 04 Mai 2018 (RJDH) – Environ trente personnes ont trouvé la mort et 99 blessés ont été transférés dans différents centre de santé de Bangui, suite à l’incident perpétré par des hommes armés du Km5. Ce bilan est rendu public ce vendredi 4 mai par le président de la Croix Rouge Centrafricaine (CRCA), Antoine Mbao Bogo.
Dans l’attaque de l’église catholique de Fatima le 1er mai dernier, environ 18 personnes ont été tuées dont le prêtre Albert Toungoumale-Baba. Plus 99 blessés ont été transférés à l’hôpital alors que le nombre total des blessés aurait atteint 170 selon d’autres sources humanitaires.
Le Président de la Croix Rouge Centrafricaine parle de « 30 personnes mortes. D’autres victimes ont encore succombé de leur blessure, malgré les soins intenses administrés dans les différents centres de santé de la ville de Bangui. Ce bilan est toujours provisoire, tandis que des cas graves sont encore sensibles », a précisé le Pasteur Antoine Mbao Bogo.
Plusieurs barricades érigées dans les artères des quartiers environnants de Fatima, empêchent les volontaires de la Croix Rouge Centrafricaine de mieux couvrir certaines zones, « il peut y avoir d’autres cas isolés, mais nous ne pouvons pas, parce que des barricades nous empêchent de circuler librement. Ceci constitue des difficultés constatées au
15 personnes ont été tuées en mai 2017 toujours à la paroisse notre Dame de Fatima
Centrafrique : Aide de la Banque Mondiale pour assister les réfugiés Centrafricains du Cameroun
PAR FLEURY AGOU LE 4 MAI 2018
BANGUI, 4 mai 2018 (RJDH)–Dans le cadre du financement des quatre projets d’appui aux réfugiés et aux populations d’accueil du Cameroun sur l’accès à la santé, l’éducation, la protection sociale et les infrastructures économiques et sociales, la Banque mondiale a accordé le 01 mai 2018 un crédit de 274 millions de dollars à l’Association Internationale De Développement (IDA).
Le Cameroun est le pays d’accueil de plus de 350.000 réfugiés de la République Centrafricaine et du Nigeria et, il continue d’en accueillir toujours. Ces personnes et leur pays hôte sont confrontés à de multiples problèmes.
Par ce don, le Cameroun est « le premier pays à bénéficier de ce nouveau sous-guichet régional de 2 milliards de dollars créé par l’IDA pour aider les pays à faible revenu, confrontés à un flux important de réfugiés, à répondre aux besoins des réfugiés et des populations d’accueil grâce à une source de financements spécifiques ».
Selon Elisabeth Huybens, directrice des opérations pour le Cameroun à la Banque Mondiale, « ces ressources sont vitales pour aider le gouvernement à fournir des services adaptés aux réfugiés et aux communautés d’accueil. La plupart des réfugiés cohabitent avec les Camerounais dans les régions les plus démunies et les plus fragiles du pays, y compris dans la zone subissant les attaques de Boko Haram ». Elle a indiqué que « ces quatre projets seront menés de manière intégrée afin de trouver des solutions plurisectorielles aux problèmes complexes des réfugiés et des communautés d’accueil ».
Cette aide permettra « d’améliorer l’accès à la santé et à l’éducation des réfugiés et des communautés d’accueil, offrir une protection sociale aux ménages les plus vulnérables et veiller à ce que les plans de développement municipal soient élaborés en concertation avec les communautés hôtes et les réfugiés pour fournir des travaux publics de faible envergure, cruciaux pour ces deux groupes ».
Cette aide de la Banque Mondiale est saluée par le HCR et surtout son approche, a témoigné le responsable de cette organisation onusienne. «Cette nouvelle approche montre que la présence de réfugiés peut également contribuer au développement des communautés hôtes », a indiqué Kouassi Lazare Etien, représentant du HCR au Cameroun.
Centrafrique : La société civile se félicite de l’observation de la ville morte par la population
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 4 MAI 2018
BANGUI, 04 Mai 2018(RJDH) — Le Groupe de Travail de la Société Civile sur la Crise en Centrafrique(GTSC) se dit satisfait à 80% de l’observation de la ville morte par la population de certains arrondissements. Il appelle les autres à s’aligner pour le concert de casserole prévu ce soir à 18 heures. Un appel de Paul Crescent Beninga porte-parole dudit mouvement.
Le mot d’ordre de la société civile prévu ce vendredi 4 mai 2018 est une manière d’interpeller les autorités du pays et la communauté internationale sur la situation qui prévaut depuis quelques jours à Bangui. Paul Crescent Beninga, porte-parole de la société civile se dit satisfait à 80% de l’observation de cette journée malgré la résistance dans les quartiers nord.
« Nous sommes satisfaits à 80%, car la ville morte est observée seulement dans les quartiers du Sud de Bangui, Fatima, Castors, Petevo, Bruxelles, Lakouanga, Sica et autres mais dans les quartiers nord comme Combattant, Pk12, et autres, c’est le contraire. C’est pourquoi nous appelons les autres à entrer dans la danse », souhaite-il.
Les barricades ne sont pas prévues dans l’observation de la ville morte, selon les organisateurs, « nous n’avons pas prévu les barricades mais nous pouvons comprendre la détermination de certains jeunes qui veulent empêcher les gens qui voulaient se rendre ce matin à leur travail. Mais aucun incident ni violence exercée sur la population n’est enregistrée», souligne-t-il.
La société civile reste déterminée quant à l’organisation du concert de casserole ce vendredi 04 Mai à 18heures dans les quartiers, « nous appelons les habitants à rester à la maison pour le concert de casserole. Ils ne doivent pas sortir dans les rues », a appelé Paul Crescent Beninga.
L’observation de la ville morte ce 4 Mai initialement prévue sur toute l’étendue du territoire intervient 3 jours après l’attaque de la paroisse notre dame de Fatima où près d’une vingtaine de personnes y compris un prêtre sont morts.