Centrafrique : Jean Serge Bokassa limogé du gouvernement
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 13 AVRIL 2018
BANGUI, 13 avril 2018 (RJDH)–Jean Serge Bokassa, ministre de l’administration du territoire et de la Décentralisation vient d’être limogé du gouvernement Sarandji 2. Le Decret est tombé dans la soirée du 13 avril 2018. Son remplaçant n’est pas encore connu.
Absences répétées du ministre Jean Serge Bokassa au bureau, au conseil de cabinet, aux cérémonies officielles et aux conseils des ministres, c’est ce que révèle une enquête du RJDH. Dans les couloirs du ministère de l’administration du territoire, plusieurs cadres affirment n’avoir pas vu le ministre depuis plusieurs semaines, « il ne s’est pas présenté au bureau depuis quelques semaines », a confié sous l’anonymat, un cadre de ce département.
Jean Serge Bokassa, selon plusieurs ministres interrogés par le RJDH, n’a pas pris part à plusieurs réunions de cabinet sans que son absence ne soit justifiée, « il est rare ces derniers temps mais aucune information est partagée à ce sujet », explique un membre du gouvernement.
L’absence du ministre de l’administration du territoire est enregistrée à la commémoration du 59ème anniversaire de la mort du père fondateur de la RCA. Il a été absent à la cérémonie de dépôt de gerbes au rond-point Boganda, cérémonie pendant laquelle le chef de l’Etat a inauguré le monument réhabilité. Le même jour à Bobangui où était tout le gouvernement, Jean Serge Bokassa était encore absent.
Le 30 mars 2018, date anniversaire de l’investiture du chef de l’Etat, le ministre de l’administration du territoire n’était ni au palais ou étaient réunis tous les barons du régime ni au stade pendant le matche dont le coup d’envoi a été donné par Faustin Archange Touaédéra. Le 31 mars, il était toujours absent A Bérengo à la cérémonie de remise officielle des soldats centrafricains entrainés au maniement des armes russes. Le RJDH a tenté en vain d’entrer en contact avec le ministre accusé de s’être mis à l’écart des activités du gouvernement.
La tension entre Jean Serge Bokassa et le gouvernement a commencé depuis septembre lorsqu’en faveur d’un remaniement, le portefeuille de la sécurité lui a été retiré. Un mois durant, le ministre était resté à la maison. La situation a été décomptée après un tête à tête avec le chef de l’Etat. L’occupation de la résidence impériale de Bérengo par les instructeurs russes sur ordre de la présidence serait à l’origine de ce second froid qui pourrait déboucher, de sources autorisées, sur sa révocation du gouvernement ce qui signerait le divorce entre Touadera et Bokassa./
Centrafrique : Un casque bleu gabonais arrêté par la gendarmerie pour vente illicite des munitions de guerre
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 13 AVRIL 2018
BANGUI, 13 avril 2018 (RJDH)—Un casque bleu du contingent gabonais de la Minusca est arrêté cet après-midi pour vente illicite de munitions de guerre. Le soldat de paix tentait de vendre des munitions aux autodéfenses du Km5 au 3ème arrondissement de Bangui.
Le casque bleu aurait été arrêté alors qu’il tentait de rejoindre le km5 à bord d’une moto-taxi. Selon une source bien introduite, les éléments de la gendarmerie basés sur un check point à l’entrée de km5, ont été alertés par le chauffeur de la moto-taxi qui transportait le soldat, « la gendarmerie a mis des check-points à toutes les entrées du 3ème arrondissement. Nos éléments ont été alertés par la bagarre entre le chauffeur de la moto qui transportait ce casque bleu. C’est sur le coup que nous avons su qu’il avait des munitions sur lui », explique cette source qui a requis l’anonymat.
Le soldat de la paix a été transféré à la gendarmerie où les reporters du RJDH l’ont vu avec plusieurs munitions. Selon un membre de la Direction Générale de la gendarmerie, « le paquet ferait plus de 1.100 munitions. C’est une caissette », confie ce dernier.
Après de longues discussions avec le ministre de la sécurité publique, le Directeur Général de la gendarmerie, Aimé Banda a tenté de jouer au diplomate, « c’est un homme qui a été arrêté avec les munitions que vous voyez. Une enquête est en cours et je ne peux vous dire plus parce que vous savez, nous avons une convention avec la Minusca sur des cas pareils », dévoile le DG. Notons que le ministre des Affaires Etrangères Charles Armel Doubane est aussi descendu sur le terrain.
Le Directeur de la communication stratégique de la Minusca contacté par le RJDH se dit surpris par l’information dont il n’avait pas visiblement connaissance. Vladimir Montéiro, porte-parole de la mission onusienne a ausi promis revenir vers le RJDH.
Les soupçons de vente des munitions et armes de guerre par des casques bleus pèsent sur la Minusca depuis plusieurs mois. En octobre dernier, lors de sa visite à Bangui, le Secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres a été interpellé sur la question par des parlementaires. Ce casque bleu est arrêté pour vente illicite de munitions au moment où Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général adjoint de Nations-Unions, patron des casques bleus est en visite en République Centrafricaine.