Centrafrique : Le gouvernement déclare ignorer à ce jour les tenants et les aboutissants du conclave des Séléka à Kaga-Bandoro
PAR VIANNEY INGASSO LE 18 AVRIL 2018
BANGUI, le 18 Mars 2018 (RJDH)—Le gouvernement centrafricain déclare ne pas connaitre encore le mobile réel du regroupement d’hommes en armes à Kaga-Bandoro. Position affichée ce matin par le Ministre, porte-parole, Ange Maxime Kazagui, lors de la traditionnelle conférence de presse conjointe avec la Minusca à Bangui.
Voilà trois jours que la ville de Kaga-Bandoro dans la préfecture de Nana-Gribizi est sous tension et fait l’objet d’inquiétude. Cette inquiétude est due au rassemblement insolite d’hommes en armes dans cette ville au centre de la RCA.
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, dans cette rencontre avec la presse dit ne pas connaitre les motivations de ces groupes armés. «Nous avons observé depuis quelques jours bien entendu un regroupement d’hommes en armes à Kaga-Bandoro. Selon nos observations, nous ignorons encore le mobile de cette rencontre», s’inquiète-t-il.
Mais il tient à rassurer l’opinion sur la position du gouvernement qui est prêt à prendre des dispositions avec ses partenaires, «A l’heure actuelle, des dispositions très claires sont prises par les partenaires de la Centrafrique de manière à ne permettre, en aucun cas, que quelques groupes armés puissent entamer une descente folle ou inutile sur Bangui », a-t-il prévenu.
Position partagée par Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca, «si jamais il y a des actes de belligérance, la Minusca dans le cadre de son mandat prendra des mesures qu’il faudra. Nous demandons à ces groupes armés de cesser immédiatement de remettre en cause les acquis légitimes en faisant obstacle à la restauration de l’autorité de l’Etat», a-t-il fait savoir.
Depuis plusieurs années, les autorités dirigeantes peinent à restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire.
Centrafrique : L’OCDH s’indigne de l’interpellation du casque bleu de trafic illicite de munitions de guerre
PAR NINA VERDIANE NIABODE LE 18 AVRIL 2018
BANGUI, le 18 Avril 2018 (RJDH) —L’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) a dans un communiqué critiqué la Minusca dont l’un des éléments a été pris la main dans le sac pour trafic de munitions de guerre en quantité importante. Il est resté perplexe de l’issue de l’enquête conjointe ouverte à cet effet selon le communiqué et l’interview accordée au RJDH sur la question.
L’Observatoire suit de près l’évolution de la situation sécuritaire du pays. Outre sa prise de position contre la vente illicite de munitions de guerre, il trouve normal que les groupes armés se retrouvent pour un conclave mais précisent cependant que si l’objectif est de marcher sur Bangui comme laisse entendre les médias et les réseaux sociaux, c’est malsain.
Loin de faire confiance aux enquêtes de la Minusca, l’OCDH demande une enquête qu’il veut indépendante pour faire la lumière sur cette affaire. D’ores et déjà, l’OCDH se constitue partie civile dans cette affaire rocambolesque en saisissant le Procureur de la République près le Tribunal de grande Instance de Bangui.
Il réitère cependant sa demande afin que la dite enquête devienne effective et qu’à l’issue, il y ait démantèlement de tout le réseau de trafics des munitions et armes de guerre avec les forces négatives qui sèment la désolation au sein de la population. L’OCDH emboite le pas aux autorités politiques qui ont critiqué cette pratique de vente illicite d’armes aux groupes armés.