Le correspondant de RFI et de France24 au Mali, Anthony Fouchard n’est plus sur le territoire malien. La suspension de son accréditation par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication a été suivie le surlendemain de son expulsion vers la France sur instruction du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Pour une fois, les autorités maliennes ont pris leurs responsabilités face aux frasques d’un récidiviste qui avait déjà bravé le gouvernement sur fond de mensonges grotesques à sa hiérarchie. L’affaire avait été “arrangée” par l’ancien ministre en charge de la Communication, Me Mountaga Tall, sous la forme d’une réponse du gouvernement à une lettre de protestation des employeurs de Fouchard. Cette fois-ci, le ministre Arouna Modibo Touré a frappé, imposant à la fois l’autorité de l’Etat et le respect du peuple et de la nation malienne.
Suite à des commentaires sur les réseaux sociaux (Tweeter) de Monsieur Anthony Fouchard, s’assimilant à une provocation inacceptable, relative à l’attaque kamikaze ce dimanche 28 janvier 2018 survenue à Ménaka et qui a coûté la vie à 4 de nos vaillants soldats, le Ministre de l’Economie numérique et de la Communication informe l’opinion publique nationale et internationale, que l’accréditation dudit journaliste comme correspondant de RFI et de France 24 au Mali, qui avait été auparavant plusieurs fois averti, est suspendue jusqu’à nouvel ordre”. Ce communiqué rendu public en fin d’après-midi du 28 janvier et signé du ministre de tutelle de la Communication se répand comme une trainée, accueillie très favorablement par l’opinion nationale auprès de laquelle la cote du ministre Arouna Modibo Touré monte en flèche. Surtout quand fut révélé plus clairement ce qui est reproché à Anthony Fouchard. Commentant sur sa page Tweeter l’attaque terroriste de Ménaka qui a couté la vie à 4 soldats maliens et qui faisait suite à celles survenues l’avant-veille à Boni ayant fait 26 morts (civils) et la veille à Soumpi ayant fait 14 morts (soldats), le correspond de RFI a écrit ceci : “Véhicule suicide contre Barkhane, kamikaze contre FAMa, ça prend une tournure sympathique ici”. Intimé, selon nos sources, par les services du ministère de la Communication de rectifier son tweet et de présenter ses excuses à la nation malienne, endeuillée, l’écervelé Fouchard s’exécute à moitié. Le ministre Touré prend ses responsabilités et toutes ses responsabilités : il suspend, avec effet immédiat, “l’accréditation dudit journaliste comme correspondant de RFI et de France 24 au Mali”.Il en informe son collègue des Affaires étrangères qui, à son tour, fait ce qu’il faut. L’effronté Anthony Fouchard quitte le sol malien, sans doute pour toujours.
Par cette décision, le ministre Arouna Modibo Touré confirmait sa détermination à organiser le secteur de la presse et de la communication au Mali, fondamentalement en ce qui concerne les correspondants des médias étrangers qui semblent jouer le jeu de puissances étrangères aux mains invisibles. L’institution de la carte de presse ; l’arrêté interministériel fixant les nouveaux montants et les modalités de paiement de la redevance annuelle pour l’exploitation des services privés de communication audiovisuelle et les nouveaux montants et les modalités de paiement des frais de délivrance de l’autorisation d’établissement et l’exploitation des services privés de communication audiovisuelle ; la loi portant Régime de la publicité etc. procèdent de cette volonté du ministre de mettre de l’ordre dans un secteur, complètement “pourri”. Avec l’exemple de Fouchard, Arouna Modibo Touré entend désormais faire respecter l’Etat et les institutions de la République ainsi que le peuple malien. Depuis, le ministre s’est attiré encore plus la sympathie des Maliens surtout que Fouchard avait déjà bravé les autorités par ses insinuations.
A titre de rappel, le mercredi 17 août 2016, Anthony Fouchard a alerté sa hiérarchie, France Médias Monde, que, lors la manifestation pour la libération de l’animateur Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath, lui et son collègue de France 24 ont été pris pour cibles dans l’exercice de leur métier par deux hommes en uniforme. Ces deux hommes ont tiré des grenades lacrymogènes avant d’ouvrir le feu sur eux alors qu’ils s’identifiaient clairement comme journalistes.
En réaction, les directions de RFI et France 24 sont entrés en contact avec les autorités maliennes, ont exprimé leur vive inquiétude et condamné les faits, avant de demander aux autorités maliennes de “faire toute la lumière sur cette affaire et de prendre toutes les mesures pour que cela ne se reproduise plus et que leurs correspondants puissent travailler en sécurité et librement à Bamako”. Convoqué et entendu par le ministre de la Communication de l’époque, Me Mountaga Tall, en présence de hauts responsables de la police nationale, Fouchard a affirmé avoir fait l’objet de tirs tendus de grenades lacrymogènes suivis de tirs à la Kalachnikov par deux hommes en uniforme qui étaient à environ 50 m de lui. Il n’aurait, a-t-il dit, échappé au pire qu’en se jetant dans un fossé avant de prendre la fuite.
Pis, dans son reportage, Fouchard fait état de tirs sans discernement sur une foule avec un bilan que lui-même dresse. Coincé, le journaliste revient sur ses déclarations en mettant en doute tout ce qu’il a dit au début de l’audition. Aberrant ! D’autant plus qu’après cet entretien, le gouvernement s’était juste fendu d’un communiqué de riposte à celui de France Médias Monde. Anthony Fouchard n’a nullement été inquiété jusqu’à ce qu’arrive Arouna Modibo Touré.
Dorénavant, la règle est établie : “Qui casse, paie cash !”
La Rédaction
Source : Aujourd’hui-Mali