Centrafrique : Plusieurs civils restituent des armes à Baboua
PAR JOB MOHOUNA LE 15 MARS 2018
BABOUA, le 15 Mars 2018(RJDH)–Les armes traditionnelles, automatiques et explosives ont été récupérées auprès des habitants de la ville de Baboua et ses environs par le comité de sensibilisation sur le Désarmement Démobilisation et Réinsertion.
Quelques mois après les opérations du Pré-DDR menées par le gouvernement et la Minusca, des civils détenteurs illégaux d’armes à Baboua emboitent les pas en restituant volontairement les armes. Cette opération intervient alors que le processus de restitution des armes acquises par des civils pendant la crise n’a pas encore commencé.
«C’est après une campagne de sensibilisation intensive pendant laquelle les habitants de cette localité ont remis volontairement les 106 armes dont 21 Kalachnikov et 6 Grenades», a indiqué Guy Roger Dansio, Sous-préfet de Baboua lors d’une réunion le 12 février dernier.
Cet acte de bravoure intervient en prélude à la formation des leaders des groupes conformément au projet DDRR qui sera bientôt opérationnel. Toutes les armes récupérées sont en état de fonctionnement mais la plupart de ces armes sont de fabrication artisanale.
Ceux qui ont remis ces armes sont tous des civils et n’appartiennent pas aux groupes armés de la localité. Ils ont remis volontairement ces armes pendant la campagne de sensibilisation menée par le comité. Quant aux groupes armés, ils ont une structure spécifique et par conséquent connaitront un désarmement différent par d’autres comités.
Trente-sept millions, cinq cent mille francs CFA sont prévus pour le désarmement à Baboua.
Cette somme sera utilisée pour la mise en œuvre de l’élevage du petit bétail. C’est pourquoi cent personnes dont trente femmes sont retenues pour la formation sur différentes activités. Ces personnes formées seront appelées à former à leur tour les membres de leurs groupements respectifs.
Centrafrique : Un pas vers la mise en place de la Commission Vérité Justice et Réparation et Réconciliation
PAR FLEURY AGOU LE 15 MARS 2018
BANGUI, 15 mars 2018 (RJDH)– Le Décret de désignation des membres du Comité de pilotage du processus de mise en place de la Commission Vérité- justice- réparations et réconciliation a été entériné par le Président de la République Centrafricaine le 08 mars 2018.
Pour mener des enquêtes et fournir un rapport détaillé sur les formes de violences commises pendant la crise centrafricaine, combattre l’impunité et réconcilier le peuple, le Forum National de Bangui tenu du 4 au 11 mai 2015 avait recommandé la création de la Commission Vérité-justice- réparation et réconciliation.
C’est à cet effet que des personnalités ont été désignées par le Chef d’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadera, pour siéger au Bureau du comité de pilotage du processus de mise en place de la commission composé de 23 membres issus de la Présidence de la République (01), de l’Assemblée Nationale (01) du Gouvernement (02), des associations et partis politiques (02) de la Société Civile (08), de la Communauté Internationale (04), des experts nationaux et internationaux (05).
Ces personnalités réfléchiront sur les domaines de compétence de la Commission Vérité-Justice-Réparation et Réconciliation notamment son but, ses pouvoirs et ses limites. Puis, elles élaboreront l’avant-projet de loi qui sera soumis au Conseil des ministres avant d’être examiné et adopté par l’Assemblée Nationale.
La Commission Vérité Justice et Réparation et Réconciliation en Afrique :
A l’instar de l’Ouganda, de l’Afrique du Sud, du Rwanda, etc., d’un pas lent lié peut être au manque de moyens financier, la République Centrafricaine s’achemine vers la création de sa Commission Vérité Justice et Réparation et Réconciliation. Il s’agit de «rendre justice par une approche extrajudiciaire». Il s’agit «d’ organismes publics non juridictionnels d’investigation, créés après une période de troubles politiques, de dictature ou de répression, afin d’éclaircir cette période de violence interne, afin d’aider les sociétés à affronter de manière critique leur passé, à formuler des recommandations et à éviter que de tels faits ne se répètent ».
L’Ouganda a été le premier pays africain à innover par la création de la Commission de Vérité en 1974: La « Commission of Inquiry into the disappearance of People in Uganda » (Commission d’enquête sur les disparus en Ouganda). Ensuite, l’Afrique du Sud en 1995 par la « Truth and Reconciliation Commission » qui a octroyé l’amnistie aux auteurs de violations en échange de la confession de leurs crimes.
Ensuite, le Rwanda a aussi sa Commission Vérité appelée «Gacaca» (prononcer GATCHATCHA). Il s’agit de promouvoir les valeurs humaines de vérité, de justice et de solidarité, entre autres, en vue de la réconciliation et du maintien intégral de la dignité humaine dans la Communauté rwandaise. La revue du Programme de Communication sur le génocide au Rwanda a souligné que «». Plus de 12.000 tribunaux communautaires ont effectué plus de 1,2 millions de jugements à travers le pays.
La RCA s’inspirera-t-elle du Rwanda ?
En octobre 2016, une mission gouvernement-société civile constituée de représentants des Victimes de la République Centrafricaine avait séjourné à Kigali (Rwanda). L’objectif de cette mission était de s’inspirer de l’expérience de ce pays pour accélérer la mise en place de la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR) en Centrafrique.