Par RFI Publié le 19-02-2018 Modifié le 20-02-2018 à 00:54
En République centrafricaine (RCA), l'installation d'instructeurs militaires russes, en janvier, sur le domaine impérial de Berengo, à 65 km de Bangui, continue de provoquer des remous dans le pays. Au-delà de la bataille entre la famille Bokassa et le gouvernement pour savoir à qui appartient le domaine, et au-delà du manque de concertation dénoncé par certains héritiers, comme le ministre Jean Serge Bokassa, la polémique ne désenfle pas et met au jour des dissensions au sein même du gouvernement centrafricain.
Depuis le début, le ministre de l'Administration du territoire, Jean Serge Bokassa, lui-même un héritier de Bokassa 1er, ne cesse de clamer qu'à aucun moment il n'a été prévenu ni concerté de cette décision, prise au sommet de l'Etat, d'installer des instructeurs russes à quelques mètres de la tombe de son père.
Il n'est pas le seul, au sein du gouvernement, à avoir été tenu à l'écart. D'autres ministres de premier plan ont eux aussi été placés devant le fait accompli.
On aurait pu croire à un couac, comme il en arrive parfois, mais selon un observateur avisé au sein de l'appareil d'Etat centrafricain, il y a « une ligne de fracture entre les ministres proches du président ainsi que du Premier ministre et les autres ».
Dans les semaines qui ont suivi l'éclosion de la polémique, fin janvier, la gestion exclusive du dossier s'est poursuivie. Le 6 février, lorsque Flavien Mbata, ministre de la Justice et ministre résident de la Lobaye, organise une réunion de sensibilisation avec les autorités locales, Jean Serge Bokassa l'apprend et s'invite à la dernière minute « comme un cheveu sur la soupe », selon son expression.
Il dénonce alors, publiquement, la méthode, à savoir « l’hypocrisie, les mensonges », et dit sa déception d'avoir soutenu le président Touadera. Il dénonce aussi l'audience donnée par Faustin-Archange Touadera à l'un de ses frères, comme une tentative de division de la famille.
Ce lundi, sur son compte Twitter personnel, il fustige encore « l’indifférence, le mépris, l’absence de dialogue » mais veut croire que « la raison et le bon sens » finiront par triompher.
NDLR : Comme dirait l'autre, "un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne" !