Centrafrique : Un personnel de l’Unicef et cinq travailleurs de l’Education nationale tués vers Markounda
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 28 FÉVRIER 2018
MARKOUNDA, 28 février 2018 (RJDH)— Un travailleur de l’Unicef et cinq autres travaillant pour l’Education nationale en Centrafrique ont été tués le 25 février par des éléments des groupes armés encore non identifiés à Markounda dans l’Ouham, près de la frontière avec le Tchad. L’Unicef condamne ces tueries.
Certains Centrafricains continuent de faire montre d’hostilité vis-à-vis des humanitaires. Cette tuerie intervient dans un contexte où le procès des ex-Séléka se poursuit à la Cour criminelle de Bangui. Les circonstances exactes de ces tueries ne sont pas encore élucidées.
Marie-Pierre Poirier, Directrice Régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre se dit attristé. «Nous sommes profondément attristés et choqués par la mort de notre collègue, ainsi que celle de cinq autres travailleurs de l’Education nationale, qui ont été attaqués le 25 février alors qu’ils voyageaient dans le Nord-ouest de la République centrafricaine, près de Markounda, dans une région difficile d’accès, proche de la frontière avec le Tchad», a-t-il déploré dans un communiqué de presse.
«Nous condamnons fermement cet acte insensé contre des travailleurs humanitaires qui étaient là pour améliorer la vie des populations les plus vulnérables. Nous présentons nos plus sincères condoléances aux familles et aux collègues des victimes», a lancé Marie-Pierre Poirier.
Selon les informations recueillies par le RJDH, ces personnes étaient tombées dans une embuscade tendues par des éléments des groupes armés qui fuyaient vers le Tchad. «Ils tuent les gens qu’ils rencontrent, villageois, commerçants, et nos collègues humanitaires et ceux de l’Education nationale sont tombés dans leur filet », confie une source locale.
Le personnel de l’Unicef serait un inspecteur de l’enseignement primaire, à la retraite, expert national recruté pour la formation des formateurs. La mission était destinée au recyclage des enseignants de la région.
Le député de Markounda, Emilie Beatrice Epaye en mission dans sa circonscription condamne cet acte et confie au RJDH que plusieurs personnes sont victimes des exactions des groupes armés dans la région.
Centrafrique : Les nouvelles recrues de la police et de la gendarmerie entrent en formation le 12 mars 2018
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 28 FÉVRIER 2018
BANGUI, 28 Février 2018 (RJDH)—Après un an de procédure de recrutement de 250 policiers et 250 gendarmes, les résultats définitifs sont tombés ce 27 février, fixant ainsi la rentrée de ces recrues pour le 12 mars 2018.
Le gouvernement centrafricain avec l’appui de la Minusca a lancé depuis le 9 février 2017 l’ouverture du dépôt des dossiers pour le recrutement de 250 élèves policiers et 250 élèves gendarmes, dans la dynamique de la restructuration des forces de sécurité. C’est ainsi qu’après un an, un Arrêté interministériel a fixé la rentrée au 12 mars de l’année en cours.
Selon cet Arrêté, la formation qui aura lieu à l’Ecole de police et à l’Ecole de la gendarmerie va durer 7 mois et demi s en régime internat, «la rentrée se fera à 7h précises. Les recrues se muniront de 2 cartes photos 4×4 et d’une pièce d’identité. Après un mois, les absents seront considérés comme démissionnaires», souligne l’Arrêté.
Jean Sosthène Dengbe, Directeur de Cabinet au ministère de la Sécurité publique, a relevé que les résultats de ce concours ont été très satisfaisants et transparents. Il a par ailleurs présenté les données y relatives comme suit : « Parmi les admis à la police, nous avons 24,00% de femmes contre 22,40% à la Gendarmerie. Pour dire que les femmes représentent 23,20% contre 76,80% d’hommes dans ce recrutement».
Un long processus nécessaire
C’était en janvier 2017 que les sensibilisations ont commencé pour le recrutement de ces agents de la police et de la gendarmerie. L’ouverture des dossiers s’est effectuée le 9 février 2017. 13.649 dossiers ont été enregistrés et 10.370 éligibles (8.087 de Bangui et Ombella M’Poko) dont 2.868 dossiers des femmes, ce qui représente 27.70%.
Les candidats ont composé les épreuves écrites le 20 mai, puis les épreuves sportives du 21 au 27 mai 2017. Cette étape fut couplée avec la correction des épreuves écrites. Une enquête de moralité a été faite sur les candidats retenus avant la phase de la visite médicale vers la fin de janvier 2018.
Selon les informations du RJDH, 45 candidats ont été déclarés inaptes et remplacés par d’autres qui figuraient sur la liste d’attente. Les cas de fraude seront passibles de poursuites judiciaires.
Ces résultats mettent un terme à la phase d’un long processus de ce recrutement, qui vient corriger celui des Forces Armées Centrafricaines (FACA) qui a entrainé le 2 aout 2012 des manifestations violentes dans la capitale.