Centrafrique : Le Gouvernement met en garde contre un acharnement médiatique contre la France
PAR JEAN FERNAND KOENA LE 15 FÉVRIER 2018
BANGUI, le 15 Février 2018(RJDH)—Le gouvernement a dans un communiqué mis en garde les éditeurs des journaux qui alimentent dans leurs colonnes les informations selon lesquelles la France serait contre la formation des FACA et la dotation des armes par la Russie. Mise en garde lue par le ministre porte-parole du gouvernement ce jour sur la station nationale.
Ce communiqué fait office de recadrage des relations diplomatiques diversifiées entre la République Centrafricaine et les Etats tiers et intervient dans un contexte où la France est indexée comme la cause de la mise à l’écart des FACA lors de la douloureuse crise que le pays a connue. L’enjeu de cette réaction est de taille. D’abord le gouvernement Sarandji qui hérite d’une situation économique difficile ne veut pas se livrer à une confrontation par médias interposés même si les uns et les autres pensent que la diplomatie russe qui revient devant la scène est la plus pragmatique et opte pour le gagnant-gagnant par rapport à la diplomatie française.
Ensuite, le rendez-vous avec l’histoire du pays constitue un facteur d’analyse des médias «l’orientation vers le bloc de l’Est par les anciens présidents Dacko et Bokassa ayant pour conséquences leur chute continue d’alimenter les commentaires faisant ainsi de la France un opposant à la stabilité de ce pays ». Ces faits sont autant de points que le gouvernement ne partage pas non plus.
Loin de présenter un profil bas sur les commentaires agités sur les réseaux sociaux et dans les journaux de la place, le ministre porte-parole du gouvernement fait la précision suivante «il est utile de faire connaitre à tous que nos partenaires traditionnels dont la France ont appuyé notre pays pour la formation de nos forces armées directement et indirectement à travers l’EUTM et mieux encore pour la formation, pour les équipements par la Russie comme les autres partenaires ont donné leur plein accord lors de la discussion sur la question au Conseil de Sécurité de l’ONU», a indiqué le ministre Ange Maxime Kazagui.
Pris entre deux feux le gouvernement met en garde en ces termes : « Le gouvernement attire l’attention des journalistes et des organes de presse sur les effets négatifs sur les relations avec les pays amis et profite de cette occasion pour réaffirmer la qualité de ses relations avec les partenaires traditionnels et plus particulièrement la France ».
La France est un partenaire stratégique du pays et continue de jouer un rôle prépondérant pour le relèvement du pays à travers le RCPCA dont une prochaine table ronde est attendue à Paris selon Félix Moloua, ministre du Plan et de l’économie. Elle contribue au développement du pays, intervient économiquement dans le pays à travers l’Agence Française du Développement (AFD).
Toute la question est de savoir si la réaction du gouvernement peut soigner l’image de la France affectée par l’impopularité depuis la crise ?
Un coup d’œil dans les journaux de la place laisse une nostalgie russe eu égard à son soutien au président Syrien Bachar El Hassad et qui continue de donner de l’espoir qu’avec l’arrivée russe, la sécurité principale, sujet de préoccupation de la population, sera enfin revenue malgré la présence des troupes françaises à travers Sangaris, Eufor, EUTM et même la Minusca.
Centrafrique : La Cour criminelle a décidé de la comparution des 16 éléments proches d’Abdoulaye Hissène
PAR JUDICAEL YONGO LE 16 FÉVRIER 2018
BANGUI, le 16 Février 2018(RJDH)—Les juges ont autorisé la comparution des 16 éléments d’Abdoulaye Hissène et ont rejeté la demande des avocats d’un second renvoi. Ce procès commence ce matin par l’audition des prévenus poursuivis pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat.
Dès l’ouverture de l’audience, le conseil des 16 prévenus, Me Giraud Paterne Nelo Tanga, a soulevé l’insuffisance dans l’enquête préliminaire qui, selon lui, pèche par l’absence de l’enquête de moralité des accusés. Une manœuvre que la Cour a estimé de procédé dilatoire susceptible de nuire aux intérêts des accusés. Après leur retrait, les juges ont décidé de la poursuite du procès à la grande joie de la partie civile.
Présents dans le box des accusés, 12 éléments répondent des chefs d’accusations relatifs à la rébellion, à la détention illégale d’armes et de munitions de guerre, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sureté de l’Etat, de destruction d’édifices publics. Abdoulaye Hissène, l’un des leaders de la Séléka opérant encore dans le Nord et le Centre Est du pays sera jugé par contumace.
Dans l’ordonnance de Juge d’Instruction, les faits qui sont reprochés aux présumés auteurs remontent au mois d’Aout 2016 où Abdoulaye Hissène, à la tête d’un convoi, a franchi les barrières de PK 12 et de Nguerengou aux environs de 20 heures en partance pour la ville de Kaga-Bandoro. Il a été stoppé à Sibut par la Minusca et a réussi à lui échapper. Les six autres véhicules bourrés d’armes et qui transportaient ses éléments ont été confisqués par la Minusca puis transférés à Bangui.
Sur demande du juge d’instruction, la Cour a prononcé un jugement de non-lieu en faveur 4 personnes soupçonnées dans cette affaire. Les raisons évoquées relèvent que leurs dossiers sont vides. Le jugement des autres accusés est attendu dans les jours à venir.
Centrafrique: La cour criminelle s'intéresse à Abdoulaye Hissène et autres
http://www.radiondekeluka.org vendredi 16 février 2018 16:14
Le procès de l'ancien ministre de la jeunesse et des sports Abdoulaye Hissene ainsi que 15 autres membres du Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), s'est ouvert ce 16 février à Bangui. Aussitôt ouvert, aussitôt suspendu à la demande de Me Giraud Paterne Athanase Nelo Thanga qui estime que "la procédure judiciaire avant le procès n'était pas bien menée", faisant ainsi référence aux "enquêtes de moralité des accusés" qui, selon lui, n'aurait pas été faite.
Encore en cavale, l'accusé Abdoulaye Hissene qui sera jugé par "contumace" est poursuivis pour "association de malfaiteurs, détention illégale d'armes et munitions de guerre, atteinte à la sureté intérieure de l'état et rébellion".
Pour ce procès qui concerne 15 accusés, la Cour a décidé de libérer trois d'entre eux arguant que " les charges qui pesaient contre eux ont abouti à un non lieu".
Qui est Abdoulaye Hissène ?
Ancien ministre en charge de la jeunesse et des sports, Abdoulaye Hissène est à ce jour le Coordonnateur militaire du FPRC, mouvement rebelle dirigé par Nouredine Adam. Fin septembre 2015, il était impliqué dans les violences qui ont fait "77 morts et plus de 550 blessés à Bangui". Ne voulant pas se rendre à la justice centrafricaine, Abdoulaye Hissène et plusieurs autres rebelles avaient fui Bangui à bord de véhicules lourdement armés.
"Nous avons connu des actes massifs de violation des droits de l’homme, lesquels ne sauraient rester impunis. Raison pour laquelle des enquêtes ont été ouvertes et que le nom d’Abdoulaye Hissène est apparu ", déclarait à l'époque le Procureur de la République Ghislain Grézenguet après cette évasion.
Sous sanction internationale notamment des Nations-Unies, des Etats-Unis et de la France, Abdoulaye Hissène, recherché par la justice Centrafricaine est également dans le viseur du Tchad. Ce pays avait annoncé au mois de juin 2017, le gel des avoirs du chef rebelle du FPRC et lui a interdit toute circulation sur son territoire.
Le pays de Idriss Déby Itno a également lancé un mandat d'arrêt international contre Abdoulaye Hissène lui reprochant « des trafics d’armes à partir du Tchad pour des visées déstabilisatrices contre le Centrafrique ».