Centrafrique : Le député de Paoua s’indigne du pouvoir limité de la justice
PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 20 DÉCEMBRE 2017
PAOUA, 20 Décembre 2017 (RJDH) – Le député de Paoua, Lucien Mbaïgoto, se dit indigné de la présence massive des groupes armés handicapant le fonctionnement des services judiciaires à Paoua, au nord du pays. Il a exprimé son inquiétude au RJDH ce mercredi 20 décembre en se basant sur la recrudescence de l’insécurité dans la ville.
Le DDR pilote a été effectué à Paoua, des armes ont été ramassées. De nos jours, les autorités de cette localité dénoncent une circulation massive des armes. C’est dans ce contexte que le député de Paoua, a fustigé la limitation du fonctionnement des magistrats, parce que les enquêtes menées par les OPJ ne se limitent qu’au centre urbain.
Lucien Mbaïgoto député de Paoua, a souligné que le fonctionnement du tribunal de grande instance de Paoua ne se limite qu’en ville, «toute l’équipe travaille, mais l’insécurité ambiante freine l’extension des enquêtes en dehors de la ville. Après la mort d’un leader des groupes armés, nous avons constaté un renforcement en effectif et en armes », a témoigné le parlementaire.
Sa suggestion s’est orientée vers le déploiement de la garde républicaine, «les forces de l’ordre et de sécurité sont en nombre insuffisant et il leur manque des équipements adéquats, alors que les groupes nuisibles sont lourdement armés », a-t-il constaté.
Une source proche du tribunal de grande instance de Paoua, a confirmé le fait de la limitation des tâches des magistrats confinés au centre urbain «c’est vrai que les services judiciaires fonctionnent à Paoua. Les enquêtes ne sont pas menées au-delà des cinq kilomètres. Notre indépendance est menacée. Il nous manque des gardes rapprochées pour notre sécurité. L’accès aux zones sensibles pour traquer les présumés auteurs des infractions est difficile », a affirmé cette source judiciaire.
La semaine dernière, malgré la présence régulière des hommes armés, le tribunal de grande instance de Paoua a jugé et transféré à Bouar et à Bangui des personnes condamnées
Centrafrique : Les Banguissois dans la fièvre de Noël
PAR CHRSITELLE ADRISSE-KOMESSE LE 20 DÉCEMBRE 2017
BANGUI, 20 décembre 2017 (RJDH)—La ville de Bangui vit depuis une semaine au rythme de la fête de Noël qui sera célébrée le 25 décembre. Cette fête chrétienne qui commémore la naissance du Christ profite aux jeunes évoluant dans le secteur informel. C’est une occasion en or pour ces jeunes de se faire un peu d’argent à travers la vente de jouets divers depuis la crèche jusqu’aux poupées pour terminer par des jouets dangereux tels des pétards, des fusils mitrailleurs pour ne citer que ceux-là. Les parents se bousculent dans les supermarchés et les points de vente improvisés pour la circonstance pour s’approvisionner faisant vibrer la ville dans une fébrilité digne d’un immense arbre de Noël. Un constat fait par le RJDH ce matin dans les marchés de Bangui.
Il est 10 heures du matin. Nous sommes au carrefour du Pk0 où le soleil brille de pleins feux. La route est saturée par la circulation des voitures ainsi que celle des piétons. Une ambiance folle s’empare de la ville qui, pour cette circonstance, a revêtu ses beaux atours.
Bien que les jouets pullulent dans les points de vente, les prix galopent et contrairement à l’année dernière connaissent une surenchère, ce qui fait dire à une mère de famille : «Je suis là pour les achats des jouets pour mes enfants mais hélas, je suis dépassée par le prix qui est deux fois plus élevé que l’année dernière. Je ne sais que faire. J’espère qu’ils me feront une remise».
Des enfants animés à l’idée d’acheter leurs jouets comme cette petite fille rencontrée avec sa maman au supermarché Rayan qui déclare : « je suis très contente d’être là avec maman, je vais enfin choisir les jouets qui me plaisent»
Un jeune commerçant de jouets installé juste au carrefour de PK0 nous parle également de ces préparatifs: «les préparatifs se passent à merveille, je vends toutes sortes de jouets tels des poupées, des ballons et plein d’autres jouets. Il y’a beaucoup de monde aujourd’hui, mais le marché est un peu dur. On espère que tout ira pour le mieux une fois que les fonctionnaires et agents de l’Etat sans oublier les travailleurs du secteur privé et ceux de l’informel disposeront de leur salaire avant Noël, ce qui nous fera faire des bonnes affaires».
La fête de Noël qui se célèbre chaque année constitue à n’en point douter une occasion de réjouissance car on la célèbre en famille et l’on fait honneur aux enfants. Mais là où le bât blesse est que les dépenses que l’on y engage font grincer des dents et le réveil de l’après-fête est souvent douloureux. Il est certes très louable de fêter ses enfants en leur achetant des jouets mais faut-il pour ce faire se ruiner pour ensuite se plonger après la fête dans des dettes? Aussi la qualité des jouets importe beaucoup pour l’éducation des enfants car les jouets représentant les armes peuvent les prédisposer à une propension à la violence. Des jouets instructifs ne manquent pourtant pas dans les lots de jouets. Réfléchissons-y et Joyeux Noël à tous!
Centrafrique : Le RJDH-RCA dans la dynamique du lancement d’une radio FM à Bangui
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 20 DÉCEMBRE 2017
BANGUI, 20 décembre 2017 (RJDH)—A l’occasion de son 7e anniversaire ce 20 décembre 2017, le coordonnateur du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme en Centrafrique (RJDH-RCA), Thierry Khondé a annoncé dans une interviews le lancement prochain d’une station Radio FM à Bangui. Cette radio, qui est une exigence des auditeurs est appuyée par le gouvernement américain à travers l’ONG Internews RCA.
Le RJDH-RCA, crée le 20 décembre 2010 totalise 7 ans ce 20 décembre 2017. C’est dans ce contexte que Thierry Khondé, coordonnateur de cette structure de la promotion des droits de l’homme a annoncé la fréquence RJDH avant de brosser les perspectives de cette organisation.
« 7 ans pour nous, c’est comme un enfant qui connait déjà le feu, le miel et beaucoup de choses. Nous sommes fier pour le travail d’équipe et l’accompagnement des partenaires qui nous ont conduit aujourd’hui à vouloir lancer notre radio », a signifié Thierry Khondé.
Cette station Radio FM s’inscrit dans le cadre du projet Connect qui consiste à connecter les communautés aux réformes nationales après les élections afin d’inciter les réfugiés à revenir volontairement au pays. «C’est sur financement de l’USAID que l’ONG Internews met à notre disposition des matériels pour la radio afin de nous aider à amorcer le véritable processus d’autonomisation, après 7 ans d’accompagnement. Les détails sur la radio seront donnés après la réponse du Haut Conseil de la Communication en ce qui concerne l’attribution de la fréquence. Mais je tiens à vous dire que c’est une radio thématique, d’intérêt public et les émissions seront animées beaucoup plus par des organisations gouvernementales et non gouvernementales», a précisé le Coordonnateur du RJDH.
Thierry Khondé, n’a pas manqué de souligner d’autres projets avec des partenaires qui soutiennent son organisation, « avec Cordaid, il s’agit du projet partenariat stratégique autour des victimes de la crise. Nous favorisons l’accès à la justice des victimes et la lutte contre les violences basées sur le genre. Avec l’ONG IRI, c’est pour accompagner l’installation des nouvelles autorités après les élections et l’explication de leurs rôles à la population. Nous avons aussi un projet avec la Division des Droits de l’Homme de la Minusca, qui a négocié avec le gouvernement pour nous donner un terrain afin de construire notre siège. Là, nous allons créer un centre pour l’enregistrement des discours haineux afin de proposer les émissions d’apaisement. Nous travaillons d’une manière spontanée et parfois régulière avec plusieurs organisations humanitaires, de défense des droits de l’Homme et le gouvernement», a-t-il souligné.
Plusieurs reformes ont été menées, selon le coordonnateur du RJDH, notamment la mise en place du premier Conseil d’Administration en octobre dernier mais aussi des perspectives relatives à la création de l’application RJDH-RCA et la radio web.
Quelques difficultés ont été aussi évoquées par le Coordonnateur du RJDH-RCA Thierry Khondé qui a dit en substance :« D’abord le manque des ressources financières en dehors des projets qu’on pilote avec les partenaires et surtout l’insécurité qui empêche certains correspondants à faire convenablement leur travail ou qui souvent sont contraints à quitter leurs villes. On se bat avec Internews pour créer un modèle économique à travers un consultant qu’on attend d’ici là et nous faisons tout pour que la radio qui va naître soulage aussi le RJDH-RCA»
Le RJDH-RCA, créé en 2010 compte aujourd’hui 20 journalistes et plus de 30 correspondants dans les communautés et dans les radios communautaires. Il a pour mission d’assurer la promotion des Droits de l’Homme par l’information et la communication.