Centrafrique : Quatre groupes armés signent un accord de cessation d’hostilité à Ippy au centre du pays
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 9 OCTOBRE 2017
BANGUI, 09 octobre 2017 (RJDH)— Un accord de cessation d’hostilités est signé ce matin à Ippy, entre quatre groupes armés opérant dans la région. Il s’agit d’une initiative entreprise par Abdoulaye Hissene, cadre du FPRC dont la présence est signalée dans la localité depuis plus d’une semaine.
Cet accord a été signé, selon nos sources par des représentants du FPRC aile Abdoulaye Hissene, du MPC de Alkhatime, de l’UPC de Ali Daras et du RDR, la nouvelle branche des Antibalaka créée dans la Ouaka.
Le porte-parole du RDR Christ Junior Kenguemba contacté par le RJDH parle d’un accord consensuel dont l’objectif est de mettre fin aux violences que connait la région depuis des mois, « tous les groupes armés signataires ont donné leur parole pour qu’à partir de cet accord, aucun différend ne soit résolu par les armes afin de permettre aux populations civiles de reprendre la vie normale », explique-t-il.
L’accord signé prévoit aussi le démantèlement des barrières érigées par les groupes armés, « dans le document, nous avons aussi décidé que toutes les barrières soient levées dans un bref délai pour montrer notre bonne volonté à faire la paix », confie le porte-parole du RDR joint depuis Ippy.
La signature de cet accord a été confirmée par plusieurs sources indépendantes contactées dans la ville de Ippy où plusieurs groupes armés se voient en chien de faïence. Toutes les sources contactées, se disent réservées par rapport à la sincérité de ces groupes armés, « comment croire à ces groupes armés lorsque nous savons qu’ils ne respectent jamais leur engagement ? Nous savons qu’ils ont signé un accord mais attendons de voir », explique sous l’anonymat, un notable.
La signature de cet accord dit de cessation d’hostilités entre les groupes armés, intervient huit jours après l’arrivée de Abdoulaye Hissene dans la ville de Ippy. Le chef de cette tendance du FPRC, dès son arrivée, a initié des rencontres intergroupes armés pendant lesquels les questions du retour des peulhs et des déplacés ont été discutées.
Cet accord ne semble pas déjà faire unanimité au sein de certains groupes signataires. Des leaders du MPC contactés depuis Kaga Bandoro affirment ignorer cet accord tandis que l’aile FPRC dirigée par Azore et opposée Abdoulaye Hissene, rejette les conclusions qui selon elle, n’engagent que ceux qui les ont signées.
Centrafrique : Un plan quinquennal chiffré à 38 milliards pour le relèvement de l’élevage
PAR RJDH LE 9 OCTOBRE 2017
BANGUI, 09 octobre 2017(RJDH)— Le gouvernement centrafricain a validé sa feuille de route en matière de l’élevage ce 9 octobre à Bangui. La feuille de route prévoit les mécanismes de lever de fond pour le financement de la filière élevage. Une action portée par le gouvernement et soutenue par la FAO.
C’est un plan quinquennal qui comprend quatre axes inclus dans le plan de relèvement soutenu par le gouvernement lors de la table ronde de Bruxelles en novembre dernier. Il s’agit du relèvement du secteur industriel, la formation, la production et la santé animale. Objectif fixé, redynamiser le secteur élevage et booster l’économie. Le coût global de ce plan quinquennal est de 38 milliards de Fcfa.
Selon Youssoufa Yérima Mandjo, ce plan validé est stratégique pour le développement et la réconciliation « le relèvement du secteur institutionnel, la formation des jeunes, la production, la santé animale nous permettront de remettre en place les voies et moyens pour que l’élevage puisse se relancer dans le pays. Que les éleveurs reviennent, que notre élevage se réinstalle comme par le passé afin que nous acteurs de l’élevage puissions participer au processus socio-économique du pays» a-t-il projeté.
La première étape étant finie, le gouvernement doit encore convaincre la communauté financière internationale à s’adhérer à ce plan quinquennal pour son financement.
Le plan quinquennal du secteur élevage est validé dans un contexte où la croissance du pays se stabilise à 4% et des efforts encouragés par le FMI.
Centrafrique : Le gouvernement amorce le redéploiement de l’Autorité de l’Etat post-élection
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 9 OCTOBRE 2017
BANGUI, 9 octobre 2017 (RJDH)–A la tribune du conseil des Droits de l’Homme, le président Faustin Archange Touadéra a exprimé la détermination de son gouvernement à ramener l’Etat un peu partout sur le territoire pour rassurer les populations, explique-t-il. Plusieurs nominations ont déjà été faites et le processus de redéploiement ne saurait tarder.
Le redéploiement de l’Etat est l’une des priorités que le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra avait identifiée lorsqu’il prenait les commandes de l’appareil étatique. Dans son discours d’investiture le 30 mars 2016, le nouveau président de la République avait promis tout mettre en œuvre pour rapprocher l’Etat des citoyens.
Les préfets et les sous-préfets censés représenter à haut niveau l’autorité de l’Etat dans les provinces, viennent d’être nommés par décrets présidentiels. En effet, Faustin Archange Touadéra a procédé à la nomination des 16 préfets pour les 16 préfectures du pays.
Par décret n°17.328, le président de la République a procédé à la nomination des 71 sous-préfets et des deux responsables des postes de contrôles administratifs que compte la République Centrafricaine.
Une remise à niveau
Les préfets et les sous-préfets nouvellement nommés sont soumis à une formation de remise à niveau, selon le département de l’administration du territoire, « nous avons souhaité réunir les personnalités nommées aux postes de préfets et de sous-préfets pour leur donner des éléments d’approche sur la gestion des préfectures et des sous-préfectures. L’objectif est de les mettre sur le même point d’égalité avant qu’elles ne puissent entrer en fonction. Nous avons parlé de la gouvernance, de la gestion des collectivités et des relations avec les autres services de l’Etat »,explique le Directeur Général des collectivités au ministère de l’administration du territoire, Justin Bandio.
Pour le moment, il est difficile de connaitre la date du début de redéploiement des nouvelles autorités nommées par le chef de l’Etat. Ces préfets et sous-préfets sont les premiers nommés après le processus électoral qui s’est soldé par le retour à l’ordre constitutionnel de la République Centrafricaine. Les défis qui attendent ces nouvelles autorités dans les provinces sont énormes étant donné que plus de la moitié du pays est encore contrôlée par des groupes armés qui, malgré leur participation au processus DDRR, continuent d’alimenter les violences qui occasionnent de nombreux déplacements. Aussi, ces préfets et sous-préfets, pour l’essentiel, atterriront dans des localités où les fondamentaux du fonctionnement des services de l’Etat, sont détruits. Le Directeur Général des collectivités territoriales évoque des cas de zones où les bâtiments administratifs sont hors d’usage et les archives détruites. Dans ces conditions, le redéploiement de l’Autorité de l’Etat reste un défi majeur pour le pouvoir de Bangui qui fait de cela, à juste titre d’ailleurs, son cheval de bataille.
Incertitude sur le déploiement rapide
Selon des sources dignes de foi, l’Etat manque des moyens nécessaires pour procéder au redéploiement rapide des sous-préfets nommés. « Il y a un problème de moyens pour déployer tout le monde dans un bref délai mais nous sommes en discussion avec les partenaires pour que tout le monde puisse rejoindre son poste », explique le Directeur Général de la décentralisation.
Le gouvernement centrafricain compte sur la Minusca et le PNUD pour que les nouvelles autorités puissent être déployées. « Nous devons faire toute l’opération avec nos partenaires qui souhaitent que les sous-préfets puissent être sur le terrain afin de rassurer les uns et les autres », confie la même source. La Minusca s’est dite prête à accompagner le processus de redéploiement des autorités afin de permettre le rapprochement de l’Etat auprès des administrés. Mais ce redéploiement de l’Autorité de l’Etat ne peut se limiter aux sous-préfets et préfets. Il faut bien que les forces publiques suivent afin de permettre à ces autorités de travailler convenablement. Il est vrai que ces derniers mois, le gouvernement a redéployé quelques gendarmes et policiers dans l’arrière-pays mais ces derniers restent limités tant en nombre qu’en moyen d’opération ce qui pose un réel problème d’efficacité de l’autorité de l’Etat qui est en train d’être redéployée.