Le conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide attendu en RCA
Par RFI Publié le 05-10-2017 Modifié le 05-10-2017 à 22:57
Le secrétaire général des Nations unies est attendu à Bangui du 24 au 27 octobre. Avant lui, c'est son conseiller spécial pour la prévention du génocide, Adama Dieng, qui se rend en Centrafrique ce vendredi 6 octobre pour une semaine. Une visite importante alors que les récents propos d'un haut responsable de l’ONU sur des « signes avant-coureurs de génocide » en RCA continuent de faire débat, et surtout que la situation humanitaire et sécuritaire n'a cessé de s'aggraver cette année.
A New York, on assure que cette visite d'Adama Dieng a été prévue bien avant les propos, en août, du chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, sur des « signes avant-coureurs de génocide ».
Des propos qui avaient suscité le débat. La Centrafrique est-elle oui ou non en situation pré-génocidaire ? Il y a quelques jours à Genève, le président Touadéra avait estimé, lui, que le mot « génocide » n'était pas justifié.
L'utilisation du terme « génocide » - qu’elle soit justifiée ou non - a déjà été faite pour qualifier la situation centrafricaine. Des responsables français, américains, et même Adama Dieng, lui-même, en ont évoqué les risques en 2013 avant l'opération Sangaris, ou en 2014, avant la création de la Minusca. Adama Dieng est déjà venu en RCA il y a un an et demi.
Dégradation
Depuis, alors que la crise centrafricaine sort des radars médiatiques internationaux, la situation humanitaire et le niveau des violences se sont considérablement aggravés pour quasiment atteindre la situation de 2014, selon de nombreux acteurs.
« Le mot prévention est le mot important dans l'intitulé de son mandat », explique-t-on dans l'entourage d'Adama Dieng.
Alors que les violences ont embrasé le centre et l'est du pays depuis un an, que des massacres ont été commis dans plusieurs villes, comme Bangassou, le conseiller spécial a un programme chargé. Il doit rencontrer le plus d'acteurs possible : gouvernement, chef de l'Etat, représentants de groupes armés, humanitaires, société civile ou leaders d'opinion. Un déplacement à Bria, théâtre de violences récurrentes est prévu également.
Centrafrique: le retrait du groupe 3R de Bocaranga se fait toujours attendre
Par RFI Publié le 05-10-2017 Modifié le 05-10-2017 à 05:02
Dans le nord-ouest de la Centrafrique, la localité de Bocaranga a des allures de ville fantôme depuis que le groupe 3R l'a investie le 23 septembre. En fin de semaine dernière, une mission Minusca-gouvernement s'est rendue sur place pour parlementer avec le groupe armé et obtenir un retrait. Mais ce départ se fait toujours attendre.
Le général Balla Keita, qui commande la force onusienne, avait donné 3 jours au groupe 3R pour quitter Bocaranga et permettre ainsi le retour des 15 000 habitants qui ont déserté la ville.
Le chef de 3R, Sidiki Abass, lui a quitté Bocaranga dès la semaine dernière, juste avant la venue des ministres et hauts responsables Minusca, et n'est jamais revenu. Ses hommes, eux, sont toujours dans la place. « S'ils s'en prennent aux populations, il y aura une réaction militaire immédiate », assure le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro.
Sur le terrain, les casques bleus poursuivent leurs patrouilles pour protéger certaines installations et les déplacés qui ont choisi de rester. Que se passera-t-il si les éléments de 3R restent et ne s'en prennent pas aux civils ? « On va voir », répond la Minusca.
« Un délai a été donné à 3R pour se retirer, pour l'instant on observe », commente la ministre de la Défense, Marie Noelle Koyara. « Le chef de la force de la Minusca était avec nous à Bocaranga il y a quelques jours, la Minusca a touché du doigt la souffrance de la population et il n'y a pas de raison de ne pas lui faire confiance », ajoute-t-elle. En théorie, l'ultimatum a expiré mais une période de flottement s'est ouverte.