APA-Brazzaville (Congo) octobre 20, 2017 à 13:15 - La 8ème Réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, tenue sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) jeudi à Brazzaville, a pris fin en recommandant de « neutraliser les bandes armées et les rapatrier dans leurs pays respectifs pour une paix durable dans la région. »
Le communiqué final de cette réunion lu par le ministre congolais des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Jean Claude Gakosso, a listé une trentaine de recommandations, soulignant la complexité de la situation de la paix et de la sécurité dans la région des Grands lacs particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC), en Centrafrique, au Soudan du Sud, au Burundi et au Kenya.
Au sujet de la RDC, les chefs d’Etat participant à cette réunion ont recommandé la neutralisation des forces négatives qui opèrent dans ce pays et le rapatriement des membres des groupes qui ont été désarmés.
La rencontre, après avoir noté le retard pris dans la mise en œuvre de l’Accord politique du 31 décembre 2016, souligne que ce dernier reste un cadre fiable pour mettre fin à la crise politique en RDC. Elle exhorte par conséquent les autorités de la RDC à poursuivre la mise en œuvre des mesures de confiance pour instaurer les conditions propices au bon déroulement du processus électoral.
Les participants à la rencontre recommandent par ailleurs la publication rapide d’un calendrier électoral et le budget correspondant tel que prévu dans l’Accord du 31 décembre 2016, en veillant à ce que les lois électorales requises soient adoptées et publiées.
S’agissant du Burundi, du Soudan du Sud et de la Centrafrique, la réunion a condamné les violations des cessez-le-feu et demandé aux groupes armées qui y opèrent de cesser les hostilités et de s’engager à régler leurs différends par la voie politique, dans le cadre de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation.
A sujet du Kenya, la réunion assure être informée des efforts de préparation de l’élection présidentielle qui doit se tenir le 26 octobre et exprime sa solidarité avec le peuple du Kenya tout en invitant toutes les fractions concernées à « tout faire pour la tenue des élections libres, crédibles et transparentes ».
Le Président Denis Sassou N’Guesso, président de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs et président du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre, se rendra rapidement à Nairobi pour soutenir les efforts visant à créer les conditions favorables à la tenue de l’élection présidentielle.
La rencontre a déploré l’augmentation considérable du nombre de déplacés dans la région des Grands Lacs au cours de l’année écoulée, le nombre total s’établissant aujourd’hui à plus de 7 millions et celui des réfugiés et demandeurs d’asile à 3,5 millions.
Les chefs d’Etat présents à Brazzaville ont aussi souligné la nécessité d’assurer la sûreté et la sécurité des civils et exhorté les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à continuer de répondre aux besoins humanitaires urgents et à trouver des solutions durables pour les personnes déplacées, les réfugiés et les demandeurs d’asile.
Ils ont approuvé la demande de l’Ouganda d’abriter la 9ème réunion de haut de niveau du mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région.
Conférence des Grands Lacs : La stabilité en Centrafrique est une préoccupation
PAR FLEURY AGOU LE 20 OCTOBRE 2017
Brazzaville, la capitale congolaise a abrité le 19 octobre la 7e Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de cette organisation Sous-régionale se sont aussi penchés sur la crise centrafricaine.
Réunis à Brazzaville, les décideurs politiques des pays membres de cette région d’Afrique ont examiné ses défis sécuritaires et de développement. Au nombre des dossiers examinés lors de cette rencontre figure celui de la RCA.
Nombreux étaient les intervenants de marque à interpeller sur l’instabilité sécuritaire en Centrafrique qui ne cesse de se dégrader. Sur la crise centrafricaine et en RDC, le représentant du secrétaire général de l’ONU dans la région des Grands-Lacs, Said Djinnit, a estimé qu’une action « vigoureuse » est « nécessaire » pour « neutraliser les forces négatives ».
A son tour, le président angolais Joao Manuel Gonçalves Lourenço et président sortant de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a indiqué jeudi qu’ « il était temps d’oublier les divergences inter-religieuses encore existantes en République centrafricaine pour que le pays retrouve enfin le chemin du développement et du progrès social ».
Devant ses recrudescence de la violence en RCA et en RDC qui a des répercussions dans la Sous – région, son successeur, Denis Sassou N’Guesso a précisé que « …seules des actions concertées et transfrontalières peuvent promouvoir, de manière durable, la paix, dans ce pays frère » tout en indiquant que « le processus de retour à la paix suit son cours normal en RCA » même si « des menaces subsistent encore et requièrent une attention soutenue des acteurs».
Le Président centrafricain, F.A Touadera et ses homologues étaient à Brazza, notamment : les présidents du Congo, Denis Sassou Nguesso, de la RDC, Joseph Kabila, de l’Angola, Joao Manuel Gonçalves Lourenço, du Rwanda, Paul Kagamé, et de la Zambie, Edgar Lungu.
La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) a été créée en 2000 à la suite des nombreux conflits politiques qui ont marqué la Région des Grands Lacs. Elle réunit douze pays : la RDC, l’Angola, le Burundi, la Centrafrique, le Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan, le Sud-Soudan, la Tanzanie et la Zambie.