Centrafrique : « Les relations de plus en plus tendues entre Touadera et Méckassoua », selon Didacien Kossimatchi
Par Judicael Yongo le 13 juillet 2017
BANGUI, 13 Juillet 2017(RJDH) —Didacien Kossimatchi, un des proches de Faustin Archange Touadera a accusé le président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Méckassoua « de conspiration de coup d’Etat » lors d’une rencontre avec la presse ce 13 Juillet à Bangui.
Cette accusation portée par Didacien Kossimatchi intervient dans un contexte de décrispation entre les deux institutions à savoir l’Exécutif et le législatif. Elle est la conséquence logique d’une série d’arrestation des personnes soupçonnées proches de Méckassoua par la police politique, la Section de Recherche et d’Investigation (SRI).
Selon Didacien Kossimatchi, le président de l’Assemblée nationale n’est pas compatible à la politique de rupture de Faustin Archange Touadera. « Méckassoua est un poison pour la République Centrafricaine », a-t-il laissé entendre, avant de dire qu’une conférence de presse sera tenue pour dénoncer les manœuvres de l’ombre.
Il a en outre précisé que des infiltrations tout azimute ont été constatées ces derniers temps dans la ville de Bangui et ses environs. « Des mercenaires tchadiens ougandais et congolais de la RDC et ses environs ont infiltré le pays et sont logés dans des résidences de certains hommes politiques bien identifiés. Une dizaine de mercenaires étrangers appréhendés ont confirmé qu’ils sont à la solde du Président de l’Assemblée Nationale Abdou Karim Méckassoua et de beaucoup de gens pour une mission précise » a-t-il conclu.
Joint par le RJDH, un proche de Méckassoua a qualifié de ragot les accusations de Didacien Kossimatchi « il a quel mandat pour parler au nom et en lieu du gouvernement ? Hier c’était les anciens premiers ministres Anicet Georges Dologuélé, Me Nicolas Tiangaye, les personnalités politiques telles que Me Crépin Mboligoumba et Ferdinand Alexandre Nguendet, aujourd’hui, c’est Méckassoua, alors n’ont-ils pas porté plainte ? C’est du ragot auquel personne ne peut accorder de crédit », a indiqué ce proche sous couvert de l’anonymat.
Cette accusation intervient après la démission d’une proche de Touadera nommée à la direction générale de la télévision nationale qui dit ne pas supporter les relations difficiles entre les deux personnalités.
Centrafrique : MSF France présente les services médicaux dans son nouveau centre à Bangui
Par Nina Verdiane Niabode le 13 juillet 2017
BANGUI, 13 juillet 2017 (RJDH)–Dans un entretien avec RJDH, Elsa Sotto, la coordonnatrice du projet d’urgence chirurgicale de MSF (France) confirme la collaboration entre le gouvernement centrafricain et son organisation, après leur relocalisation. Elle a aussi présenté les services médicaux disponibles dans leur nouvelle structure sanitaire.
RJDH : Mme la coordonnatrice, bonjour !
Elsa Sotto : Bonjour
RJDH : L’équipe MSF France vient de relocaliser son hôpital, pouvez-vous nous dire quels sont les services médicaux disponibles dans cette nouvelle structure hospitalière ?
Elsa Sotto : Tous les services médicaux ont été transférés et l’hôpital est 100% fonctionnel depuis le 26 juin 2017. Nous avons donc aujourd’hui une salle d’urgence, un service d’hospitalisation, un bloc opératoire avec deux salles de la radiologie et laboratoire, un service de chirurgie orthopédique et un service de kinésithérapie. Ce sont exactement les mêmes services qui existaient à l’hôpital général.
RJDH : Votre relocalisation fait suite à la demande du Ministère de la Santé Publique voulant récupérer les locaux du CNHUB. Continuez-vous à collaborer le Gouvernement centrafricain ?
Elsa Sotto : Oui, nous continuerons à collaborer évidemment avec le gouvernement centrafricain à travers le Ministère de la Santé Publique qui est notre principale partenaire dans nos interventions. Au niveau de Bangui, dans le projet ici à Bangui nous collaborons toujours avec la direction générale du CNHUB, d’ailleurs nous utilisons toujours la zone de traitements de déchets de cet hôpital car nous n’avons pas la capacité ici à notre nouvelle structure vu qu’il est impossible de détruire les déchets en zone résidentielle. Donc en effet, nous développerons toujours des partenariats avec le gouvernement. Les besoins à Bangui restent importants et notre volonté est de continuer à y répondre.
RJDH : Dites-nous Madame la Cheffe de mission quelle est la capacité d’accueil de ce nouvel hôpital MSF SICA ?
Elsa Sotto : Actuellement, nous avons la capacité d’accueil de 60 lits. Toutefois, dans un projet de chirurgie traumatique, ce n’est pas le niveau d’hospitalisation qui définit la capacité d’accueil de l’hôpital, c’est notre service des urgences qui a la possibilité d’accueillir 10 patients à la fois qui nous permet de connaitre notre capacité. Par exemple mensuellement nous recevons plus de 600 patients dont 75% sont souvent hospitalisés. Mais aussi notre projet compte 275 personnels nationaux à raison de 1 médecin pour 13 patients.
RJDH : Quels sont les projets actuels de MSF France dans le pays ?
Elsa Sotto : nous travaillons donc aujourd’hui ici à Bangui et nous avons trois autres projets situés à Carnot, Paoua et Bria et nous venons juste d’achever une campagne de vaccination qui a eu lieu dans l’ensemble du pays autour des sites de notre intervention.
RJDH : Quels sont les chantiers qui vous attendent dans le pays ?
Elsa Sotto : au niveau du projet dont je suis la coordonnatrice, nous avons effectivement des chantiers qui nous attendent. Nous sommes en train de finaliser la construction d’un nouveau stock de pharmacie et nous allons continuer à améliorer notre nouvelle structure de SICA en ajustant d’autres services.
RJDH : Quelles sont les difficultés que vous, en tant que humanitaire avez actuellement sur le terrain ?
Elsa Sotto : ici à Bangui, la situation des humanitaires est plus aisée contrairement à nos collègues qui travaillent dans les provinces et qui sont victimes de nombreuses tracasseries au quotidien et qui les empêchent de travailler. Il serait dommage que le travail des humanitaires soit entravé car la population centrafricaine a besoin de cet aide dans cette situation de crise. Malgré tout cela, nous continuerons à apporter notre aide tout en respectant notre indépendance et notre neutralité
RJDH : Madame la Coordonnatrice je vous remercie
Elsa Sotto : c’est moi qui vous remercie !
Centrafrique : Des jeunes barricadent l’avenue David Dacko pour réclamer l’enlèvement des ordures
Par Bienvenu Matongo le 13 juillet 2017
BANGUI, 13 juillet 2017(RJDH)–Les jeunes du quartier Sapéké dans le 2eme Arrondissement ont barricadés ce matin l’avenue David Dacko au niveau de l’église Gremboutou pour exiger à la Mairie de Bangui d’enlever les ordures entassés devant l’école Saint-Jean.
« Nous sommes devant une école, ce n’est pas normal qu’on puisse mettre un bac à ordures qui est débordé depuis quelques temps », s’est insurgé Dieu Béni Koyéngué, le représentant de la jeunesse du quartier Sapéké.
Pour lui, face à cela, nous les jeunes de la localité ont mené des démarches et monter des micros projets soumis à la Mairie Centrale pour évacuation des ordures, malheureusement la Mairie de Bangui n’as pas réagi. « Persuadés que garder les ordures positionnées devant l’école ne toucherait aucune autorité, nous avons décidé de les rendre visibles en les déversant sur la voie publique. La nuit, la population du secteur n’arrive pas à bien dormir à cause des moustiques provoqués par ses ordures. Pour éviter le pire, nous avons souhaité agir pour que des précautions soient prises. Nous espérons qu’ils vont être interpellés et vite réagir », a-t-il déclaré.
Ganaonda Eddy Marien, Conseiller municipal a déploré cette situation. « C’est déplorable pour la simple raison que la Mairie centrale avec tout ce que le pays a connu est en train de se restructurer, de s’organiser, de reprendre les choses en main comme auparavant. Je comprends le mécontentement de la population, mais également de mon côté, en tant que Conseiller municipale, j’invite les jeunes à comprendre les difficultés financières auxquelles sont confrontées la Mairie», a-t-il expliqué.
Saisi de la situation, le Ministre de l’Intérieur et de l’Administration du Territoriale, Jean-Serge Bokassa s’est rendu sur les lieux et quelques minutes après deux camions Benne de la Mairie et un tracteur sont arrivés sur les lieux pour évacuer ses ordures. Cette pratique est train de devenir la méthode de revendication populaire à Bangui