Centrafrique Les drones français à Bambari en appui à la Minusca
Par Fleury Agou le 23 mai 2017
BANGUI, 23 mai 2017 (RJDH)–Annoncer depuis septembre 2016 par l’ancien Ministre de la Défense de François Hollande Jean Yves Le Drian, la défense française annonce que ces engins sont déjà déployés à Bambari au centre du pays pour appuyer la Minusca.
A la fin de l’opération Sangaris, l’ancien Ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian a promis le déploiement des drones en Centrafrique pour renforcer les actions des forces de la Minusca. Ces drones sont opérationnels au centre du pays alors que 6 forces des nations unies ont perdu la vie dans un affrontement au sud du pays ce mois de mai.
Huit mois après son annonce, un site d’information sur les questions militaires, notamment le blog du ministère de la defense.blogs.ouest-france.fr a publié que « les drones SDTI du 61e RA sont prêts à voler dans le ciel centrafricain » avant d’ajouter que « l’Onu confirme désormais leur déploiement, tout comme l’EMA français qui précise toutefois que les modalités pratiques (dans le cadre d’un MoU) ne sont pas encore tout à fait réglées mais que les vols sont imminents. Une annonce conjointe est attendue ».
Après la Monusco, le Sud Soudan, ces drones seront-ils efficaces?
Depuis octobre 2016, des combats intenses ont opposé d’anciens alliés de la Séléka, le FPRC allié aux Anti-Balaka et l’UPC. Ces violences dans la Ouaka, la Basse-Kotto et la Haute-Kotto ont accentué la crise humanitaire. La semaine passée, une attaque d’un nouveau groupe armé se réclamant autodéfense a causé environ 115 morts à Bangassou. La Minusca a usé de ses moyens aériens pour venir à bout de ces assaillants « organisés tactiquement ». La nouvelle valeur ajoutée de l’ex opération Sangaris mettra-t-elle fin aux actions hostiles des mouvements armés ?
En RD Congo, la Monusco dispose de ces engins sans pilotes depuis 2013, mais les groupes armés continuent de piller et de tuer. Au Sud Soudan, malgré leur présence il y a six (06) mois, les Casques Bleus ne jugulent pas la violence. En Centrafrique, l’Opération Sangaris avait de moyens militaires efficaces sur le terrain mais le pays reste instable. Outils très indispensable aux renseignements, les drones ne constituent pas la clé de la sécurité et ne sera pas une réponse à l’« immobilisme » de la Minusca. C’est le même centre de décision comme du temps de Sangaris : l’approche vis-à-vis des groupes armés n’a pas changé, il faut seulement appliquer le mandat de la force onusienne.
Sur ces objets Thierry Vircoulon, spécialiste de la région et chercheur à l’IFRI, a déclaré à lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr qu’« on peut avoir des yeux dans les airs mais il faut aussi avoir des gens actifs sur le terrain et les drones ne règlent pas le problème de passivité des casques bleus ».
Développé par Sagem, le drone tactique Sperwer décolle au moyen d’une catapulte. D’une endurance de 4 à 5 heures, il affiche un rayon d’action de 80 km. Doté de plusieurs capteurs, il transmet des images en direct via un terminal RVT. Enfin, il peut voler à une altitude de plus de 3.000 mètres avec une vitesse de près de 170 km/h.
Centrafrique : Les moustiques résistent aux insecticides à Bangui, selon une étude de l’Institut Pasteur de Bangui
Par Fridolin Ngoulou le 23 mai 2017
BANGUI, 23 Mai 2017 (RJDH)—Les moustiques sont résistantes aux insecticides, cela implique le changement de la stratégie de lutte contre le paludisme. C’est le résultat d’une étude réalisée en collaboration avec l’Institut Pasteur de Bangui, dont la synthèse a été rendue publique ce 18 Mai.
Le paludisme en Centrafrique figure au premier rang des causes de mortalité et de morbidité. Cependant, outre des moustiquaires imprégnées, la lutte anti-vectorielle est l’une des approches pour réduire la transmission de cette infection. L’étude a touché les quartiers Ouango, Gbanikola, Yapélé, PK10, Petevo, Centre-ville et Cattin.
Afin d’estimer le niveau de sensibilité de ces vecteurs et mettre en évidence les mécanismes impliqués dans la résistance aux insecticides des populations d’An. gambiae ont été collectées en 2014 dans sept quartiers de la ville de Bangui. Cette étude a été menée conjointement par des chercheurs de l’Université de Denver aux Etats-Unis, d’Abomey-Calavi au Bénin et l’Institut Pasteur de Bangui.
La Méthodologie adoptée pour arriver à cette conclusion est scientifique selon l’Institut Pasteur « Au laboratoire, les auteurs ont procédé premièrement aux bio-essaies c’est-à-dire à l’exposition de ces populations d’An. gambiae aux insecticides pour évaluer leur mortalité après 24 heures. Ensuite, des analyses moléculaires et biochimiques ont été réalisées pour comprendre les mécanismes à l’origine de cette résistance », précise l’Institut Pasteur de Bangui.
Les résultats des bio-essais indiquent que toutes les populations d’An. gambiae testées sont résistantes au DDT et aux pyréthrinoïdes puisque le taux de mortalité enregistré après 24 heures a été inférieure à celle de la souche de référence dite (souche sensible) utilisée lors des tests. « En revanche, ces populations étaient toutes sensibles au malathion et au fénitrothion, exceptée une population collectée sur l’un des sept quartiers (Gbanikola). A cet effet, le malathion et le fénitrothion pourront être proposés pour la lutte contre An. Gambiae », soutient l’Institut Pasteur de Bangui.
L’étude relève que les principales causes de résistance identifiées chez ces populations d’An. gambiae sont la présence de la mutation kdr-w (L1014F) dans tous les sites et la quantité élevée d’enzymes de détoxification chez les moustiques analysés, tel que le Cyt P450, le GST et les estérases connues pour empêcher l’action de l’insecticide et donc réduire son efficacité chez le moustique.
L’institut Pasteur de Bangui et les chercheurs proposent à ce que de nouvelles études soient menées rapidement pour identifier de nouvelles stratégies de lutte contre le paludisme en RCA.
L’élimination du paludisme d’ici 2030, est l’un des objectifs fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En Centrafrique, selon les données officielles, le Paludisme représente 70% du taux de morbidité.
Lire : https://parasitesandvectors.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13071-016-1965-8
Centrafrique : La brasserie augmente le prix de la bière castel
Par Judicael Yongo le 23 mai 2017
BANGUI, 23 Mai 2017(RJDH)—Le prix de la bière Castel a été revu en hausse par la Brasserie MOCAF. Cette augmentation est faite en commun accord avec le gouvernement.
Cette augmentation, selon Thierry Lancien, Directeur Général de la MOCAF ne concerne que la bière Castel, « nous avons augmenté seulement la bouteille de la bière de Castel à 700frs contre 650 Fcfa avant », explique t-il.
Le ministère du commerce aurait donné son aval pour cette augmentation que la brasserie justifie par le poids des charges, « nous avons fait cela pour faire face aux nombreuses charges qui pèsent sur nous aujourd’hui », confie le numéro 1 de Mocaf.
A la radio nationale, la semaine dernière le ministre du commerce a lui-même annoncé cette augmentation du prix de la bière de la Mocaf. Alors que la brasserie dit n’avoir augmenté que le prix d’une seule bière, la quasi-totalité des grossistes et revendeurs l’ont généralisé. Sur toutes les bières, ils ont ajouté 50 Fcfa, situation que la Mocaf dénonce, « nous regrettons ce comportement.
Les consommateurs interrogés exigent le respect du prix réglementaire fixé par les autorités. La brasserie promet une grande sensibilisation sur la question la semaine prochaine, « nous allons faire une sensibilisation pour que les prix soient respectés », promet le DG de Mocaf.
Entre 2000 et 2017, le prix de la bière en Centrafrique est augmenté de 45% par la seule brasserie que compte le pays.