Par Rédaction The Associated Press
BANGUI, République centrafricaine 15 mai 2017 | 14:16 — Des centaines de rebelles armés ont accepté de se retirer de Bangassou, une ville de la République centrafricaine qu’ils ont attaquée pendant la fin de semaine, tuant un Casque bleu et chassant des centaines de personnes, a annoncé l’ONU lundi.
Les négociations avec la milice chrétienne ont été dirigées par le cardinal de la ville de Bangui, Dieudonné Nzapalainga. La mission onusienne a annoncé en milieu de journée lundi que les rebelles avaient accepté de se replier.
Un Casque bleu marocain a été tué samedi quand quelque 700 rebelles ont attaqué le quartier musulman de Bangassou et une base de l’ONU.
Plusieurs résidents avaient été contraints de se barricader chez eux. Plus de 1000 personnes s’étaient réfugiées dans une mosquée, 1500 dans une cathédrale et 500 dans un hôpital, selon des organisations caritatives.
Médecins sans frontières rapporte que 21 autres personnes ont été blessées, mais prévient que le bilan sera connu seulement une fois l’accès à la région rétabli. La situation semblait calme lundi, après que les Casques bleus eurent fait état de tirs sporadiques dimanche soir.
Un porte-parole de la mission onusienne a dit que les rebelles bloquaient toutes les routes et avaient entrepris de démolir les ponts avant la conclusion de l’entente.
Les combats s’intensifient dans l’est de la République centrafricaine depuis quelques mois. Cinq Casques bleus ont été tués près de Bangassou le 8 mai, et des affrontements interconfessionnels ont fait au moins 37 morts près d’Alindao les 6 et 7 mai, selon la Croix-Rouge.
La Centrafrique est plongée dans les violences interconfessionnelles depuis 2013 et les affrontements se poursuivent dans les régions qui échappent au contrôle du gouvernement.
Centrafrique : évacuation d'un millier de civils réfugiés dans une mosquée
15/05/2017 (Reuters)
Pris au piège depuis deux jours dans la mosquée de Bangassou, sud-est de la Centrafrique, plus de 1 000 civils ont été libérés, lundi, par la Minusca. Ils fuyaient des attaques de miliciens sur fond de guerre de territoires.
Depuis deux jours, Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, est le théâtre d'attaques de centaines d'hommes armés non identifiés. Un millier de civils, qui avaient trouvé refuge dans une mosquée de la ville, a pu être évacué lundi 15 mai, selon le porte-parole de la Minusca, la Mission des Nations unies en Centrafrique. "Je vous confirme que la mosquée est vide. Les 250 hommes qui étaient encore à l'intérieur cet après-midi ont été exfiltrés", a précisé Hervé Verhoosel.
Selon l'ONU et des travailleurs humanitaires, les miliciens ont tué au moins 20 à 30 habitants de Bangassou en trois jours. Ils semblaient viser spécifiquement les membres de la communauté musulmane, selon ces mêmes sources citées par Reuters.
Les soldats onusiens ont réussi à rétablir le calme dans une partie de la ville dans la soirée de dimanche, mais des combats se poursuivaient lundi dans d'autres secteurs, a indiqué Hervé Verhoosel.
En moins d'une semaine, six soldats de la paix, quatre Cambodgiens et deux Marocains, ont été tués dans cette localité située à environ 470 kilomètres à l'est de la capitale Bangui, près de la frontière avec la République démocratique du Congo.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "scandalisé" par ces attaques. La France, de son côté, estime qu'elles pouvaient "constituer des crimes de guerre". "Toute la lumière devra être faite sur ces actes odieux, qui peuvent constituer des crimes de guerre et dont les auteurs doivent être traduits en justice", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay.
En 2013, la Centrafrique a basculé dans la violence et le chaos après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-balaka majoritairement chrétiens. Depuis, la situation a évolué mais reste profondément instable. Des groupes armés qui se battent pour le contrôle des territoires et des ressources ont proliféré dans le pays.
Avec Reuters
Un millier de civils exfiltrés d'une mosquée en Centrafrique
Actualisé avec libération des civils réfugiés dans une mosquée)
15/05/2017 | 18:25 par Serge Léger Kokopakpa
Le millier de civils qui avaient trouvé refuge dans une mosquée de Bangassou, en Centrafrique, pour échapper à des attaques de miliciens chrétiens anti-balaka, ont pu en être exfiltrés sains et saufs, a annoncé lundi un porte-parole de l'Onu.
"Je peux confirmer que la mosquée est désormais vide. Les derniers 250 hommes qui étaient à l'intérieur jusqu'à cet après-midi ont été exfiltrés", a déclaré à Reuters Hervé Verhoosel, porte-parole de la mission de l'Onu en Centrafrique (Minusca).
Les soldats de la Minusca ont dû ouvrir le feu sur les combattants anti-balaka qui encerclaient la mosquée, a-t-il ajouté.
Selon l'Onu et des travailleurs humanitaires, les miliciens ont tué au moins 20 à 30 habitants de Bangassou en trois jours et semblaient viser spécifiquement les membres de la communauté musulmane de cette ville du sud-est du pays.
Un camp de l'Onu a aussi été pris pour cible et des casques bleus supplémentaires ont été déployés à Bangassou.
Les soldats onusiens ont réussi à rétablir le calme dans une partie de la ville dans la soirée de dimanche mais des combats se poursuivaient lundi dans d'autres secteurs, a précisé Hervé Verhoosel.
"La situation est extrêmement déplorable et nous faisons tout pour reprendre rapidement le contrôle de Bangassou", a déclaré le chef de la mission, Parfait Onanga-Anyanga, lors d'une interview à Reuters.
Interrogé sur le nombre de victimes civiles, il a dit "envisager des chiffres qui pourraient facilement atteindre 20 à 30" décès. Nombre de combattants sont des enfants soldats qui semblent sous l'emprise de drogues, a-t-il ajouté.
La région de Bangassou, frontalière de la République démocratique du Congo, avait jusqu'à présent été relativement épargnée par les violences dans lesquelles la Centrafrique s'est enfoncée en 2013.
Mais la situation s'est brutalement dégradée cette semaine après l'attaque d'un convoi de l'Onu dans laquelle cinq casques bleus ont été tués.
Selon les travailleurs humanitaires, les milices constituées sur fond de rivalités ethniques et religieuses ont tiré avantage du départ, au cours des derniers mois, des soldats français et ougandais qui étaient déployés dans la région à la fin de leur mission.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, s'est dit "scandalisé" par les attaques contre la Minusca.
Le Premier ministre centrafricain, Simplice Sarandji, a condamné ces attaques dans un communiqué lu dimanche à la radio d'Etat et promis que leurs auteurs auraient à rendre des comptes devant la justice. (avec Emma Farge à Dakar; Julie Carriat et Tangi Salaün pour le service français)