HRW fustige le rapport de l’ONU sur les viols sexuels commis par des Casques Bleus en Centrafrique
http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 9 MARS 2016
Dans un communiqué de presse publié le 4 mars dernier, Human Rights Watch (HRW), a critiqué le rapport des Nations-Unies sur les viols sexuels commis par des casques bleus en Centrafrique et ailleurs. Ce nouveau rapport, selon HRW, expose les failles de la justice et de la protection des victimes par l’ONU.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a dans son rapport annuel, évoqué les 69 allégations d’abus sexuels qui ont été enregistrées en 2015, soit une augmentation de 17 cas par rapport à 2014. Cette augmentation s’explique essentiellement par les 22 cas rapportés concernant la Minusca, d’après ledit rapport.
HRW souligne le fait que le secrétaire général de l’ONU ait publié officiellement pour la première fois, les nationalités des soldats de la paix soupçonnés d’abus et d’exploitation sexuels alors qu’ils portaient le casque bleu de l’ONU.
Sarah Taylor, responsable de plaidoyer auprès de la division Droits des femmes à Human Right Watch juge que la « réputation de l’ONU en ce qui concerne la protection des civils est en jeu ».
« Le rapport du Secrétaire général lève le voile sur les sévices commis par les soldats de la paix, mais les pays qui fournissent des contingents aux opérations de maintien de la paix devront poursuivre leurs actions contre les auteurs de ces exactions», déclare-t-elle.
Pour HRW, « l’ONU devrait faire preuve de leadership pour mettre un terme à l’exploitation et aux abus sexuels partout dans le système, du siège à New York aux missions sur le terrain dans les zones de conflit. Les gouvernements devraient arrêter de faire bonne figure devant ce problème pour prendre des actions concrètes comme améliorer la formation de leurs troupes et sanctionner les responsables d’abus ».
HRW appelle donc l’ONU à concrétiser les engagements précédents comme surveiller régulièrement l’état d’avancement des enquêtes et des poursuites judiciaires par les pays fournisseurs de contingents, créer un poste de cadre responsable pour toutes les missions sur le terrain afin d’assurer les meilleures pratiques à la fois pour les enquêtes et la protection des victimes.
L’ONG insiste pour que l’ONU puisse assurer une formation systématique des soldats de la paix sur la politique de « tolérance zéro » vis-à-vis de l’exploitation et des abus sexuels ; garantir le rapatriement rapide des unités responsables de crimes et indiquer clairement aux pays fournisseurs de contingents que leur capacité à rendre compte des crimes perpétrés par les soldats de la paix sera un critère essentiel pour décider ou non d’accepter davantage de leurs troupes au sein des missions de maintien de la paix de l’ONU.
Le rapport l’ONU a documenté en Centrafrique le meurtre de 333 enfants et la mutilation de 589 autres dans des attaques depuis 2013. Il estimait en 2014 qu’entre 6.000 et 10.000 enfants étaient associés à toutes les parties au conflit et plus de 500 cas de viols et autres formes de violences sexuelles ont été documentés par l’ONU depuis 2011.
« Avec le nouveau pouvoir, il faut aller très vite vers la normalisation du pays » dixit Mme M’Boua Léa Koyassoum Doumta
http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 9 MARS 2016
La célébration de la journée internationale de la femme sous le thème planète 50=50 d’ici 2030, le cas des viols commis sur les filles mineurs en Centrafrique sont les principaux qui ont été abordés lors d’une interview que Mme M’Boua Lea Koyassoum Doumta a accordée au RJDH le 8 Mars dernier.
RJDH: Madame M’boua Doumta Bonjour!
M.D: Bonjour RJDH!
RJDH: Nous célébrons aujourd’hui la journée internationale de la femme autour du thème « Planète 50=50 d’ici 2030. Est ce que cela est réalisable en Centrafrique?
M.D: Merci pour cette opportunité que vous m’offrez pour débattre du thème international de cette journée qui parle de l’égalité entre homme et femme. Ce thème est un objectif qui est fixé à tous les pays du monde.
Il appartient à la République Centrafricaine de voir dans quelle mesure nous pouvons atteindre cet objectif. Je suis optimiste parce qu’il y’a cent ans, nous n’avons pas le droit de nous exprimer, nous n’avions que des devoirs mais les choses ont évolué et avec tout ce que nous avons comme exemples positifs des réalisations des femmes, je ne vois pas pourquoi on améliorerait pas les choses pour que les femmes rurales soient aussi sur le même niveau que les hommes.
RJDH: Vous êtes optimiste, est ce que les conditions objectives sont réunies par les gouvernants afin d’atteindre cet objectif en 2030?
M.D: Il ne s’agit pas que de gouvernement il s’agit aussi des familles. Je pense qu’il est important que nous éduquions nos enfants sur les mêmes pieds d’égalité. Mais lorsque le garçon a plus d’opportunité que la fille, c’est là où le bas blesse. Cela fait déjà des années que notre pays parle de concept genre. Je me souviens en 2004, j’étais ministre des affaires sociales. J’ai nommé un homme Bagayassi comme directeur général de la promotion de la femme et il a fait un très bon travail, il a même sorti une loi pour protéger les femmes contre les violences.
Le gouvernement a sa responsabilité, les familles ont leurs responsabilités et les médias aussi.
RJDH: La présence des forces internationales notamment la Sangaris et la Minusca s’est soldé par de nombreux cas de viols sur les filles. Entant que femme politique centrafricaine et surtout membre du parlement quelle approche faite vous de cette situation?
M.D: C’est de manière régulière qu’on écoute parler d’abus sexuels sur les mineurs et par des personnes qui sont censées assurer notre protection. Cela veut dire que le recrutement n’est pas bien fait, à cela s’ajoute aussi l’encadrement au niveau des familles car certaines fille disent qu’ils n’ont pas à manger voilà pourquoi elles se livrent.
Il faut apprendre à nos enfants la valeur de la pudeur. Mais se laissez tricoter par des gens qui viennent nous protéger, c’est ce que je déplore et j’interpelle les parents à mieux éduquer leurs enfants, leur apprendre à connaitre et maitriser leur corps.
Les Nations -Unies ont été très lentes dans leurs enquêtes pendant ce temps où le mal est fait. Donc, il est question de prendre des dispositions pour que cela ne se répète pas.
RJDH. Vous êtes présidente par intérim du PUN. Comment est ce que vous arrivez à gérer ce parti entant femme?
M.D: Je me suis engagé dans ce parti par conviction, je sais que ce n’est pas facile de gérer un parti. Mais quand vous avez une conviction vous ne baissez pas les bras, et si j’ai été membre du gouvernement à trois reprises, c’est à cause de ce parti. J’ai une dette morale envers le président fondateur Jean Paul Ngoupandé qui nous a montré le chemin. Nous ne voulons pas que ce qu’il a semé à savoir la valeur de la famille qui est la base de la société puisse rester. Malgré qu’il ne soit plus de ce monde, il faut que sa femme, ses enfants puissent voir une République Centrafricaine ou les familles vivent dans l’harmonie.
RJDH: Comment entrevoyez-vous le paysage politique centrafricain après ces séries d’élections ?
M.D: Je voudrais exprimer ma satisfaction quant à l’exploit que le peuple centrafricain à réaliser d’abord en choisissant notre constitution, ensuite en élisant un chef d’Etat et bientôt des députés. Donc notre pays est entrain de revenir dans l’égalité constitutionnelle. Avec le nouveau pouvoir, il faut aller très vite vers la normalité. Si les centrafricains ont choisi ce chef d’Etat, je pense qu’ils sont près à l’accompagner chacun dans son domaine respectif parce que ce pays nous appartient à nous tous. Il faut que nous oublions la période sombre que nous avons traversée et que les orphelins, les veuves, les veufs de ce pays puissent voir ce pays meilleur où le vivre ensemble est notre mot clé.
RJDH: Nous vous remercions!
M.D: Merci à vous RJDH!
Propos recueillis par Bienvenue Marina Moulou-Gnatho
Des réfugiés centrafricains au Cameroun reviennent progressivement dans la Nana Mambéré
http://rjdh.org/ PAR FIRMIN YAÏMANE LE 9 MARS 2016
Certains Centrafricains qui se sont réfugiés au Cameroun depuis le déclenchement de la crise militaro politique en décembre 2012, reviennent progressivement dans la Nana Mambéré. C’est le cas du village Lambi-Pont, situé à 200 km de la ville de Bouar, dans la sous préfecture d’Aba que plusieurs réfugiés ont déjà regagné.
Plusieurs réfugiés centrafricains au Cameroun ont opté pour le retour dans leurs villes respectives. Massa Sani, délégué des retournés a indiqué que leur retour est facilité par la cohésion sociale qui devient une réalité dans cette partie du pays « Tous les retournés ont été bien accueillis par la population de Lambi-Pont qui est en majorité chrétienne. Elle même avait réclamé le retour des réfugiés. Beaucoup ont repris leurs activités et le muézin de la mosquée de la ville appelle à la prière 5 fois par jour », a t-il expliqué.
Le commandant de brigade de la gendarmerie d’Aba, Adjudant Guerembringa Fulbert, se réjouit de la volonté de la population de laisser les autres rentrer « Je suis fière de la cohésion sociale qui revient au village Lambi-Pont. C’est un modèle pour les autres régions », a apprécié le commandant.
C’est depuis le déclenchement de la crise militaro politique en décembre 2013, que certains Centrafricains des deux communautés se sont réfugies au Cameroun fuyant les exactions des groupes armés non conventionnels.