Le conseil d’Etat se déclare incompétent sur la requête de la concertation élargie relative à l’annulation de certains décrets
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 25 NOVEMBRE 2015
Le conseil d’Etat s’est déclaré incompétent sur la requête de la concertation élargie des partis, associations politiques et personnalités politiques indépendantes, demandant l’annulation des décrets fixant le chronogramme électoral et convoquant le corps électoral. Rendu le mardi dernier, cet arrêt est considéré par les requérants comme un déni de justice.
Joseph Bendouga, président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique (MDREC), membre de cette concertation, s’insurge contre cette décision qui, selon lui n’a aucune motivation rationnelle « je pense que le conseil d’Etat vient de rater une occasion de redresser le processus électoral. C’est une honte, cette décision là. Nous sommes déçus parce que les juges n’ont pas eu le courage de dire le droit privilégiant leur critère au détriment de la vie de la nation » a-t-il expliqué.
Contacté par le RJDH, Crépin Mboli Goumba, président du présidium de la concertation, n’a pas souhaité faire de commentaire. Ce dernier considère toutefois, cette décision comme une porte fermée sur le terrain de la justice. Le président estime que le seul recourt reste le terrain politique. Pour Joseph Bendouga, il faut saisir la cour constitutionnelle même si, ce dernier n’y croit pas du tout « nous sommes en train d’écrire l’histoire ce pays. Je pense que si la concertation décide, il va falloir saisir la cour constitutionnelle de transition même si nous n’avons pas l’assurance qu’elle peut agir autrement » confie t-il.
De sources concordantes, la concertation élargie est décidée à engager des actions politiques après cet échec sur le plan du droit.
Le personnel de la SOCATEL menace de perturber la venue du Saint Père à Bangui
PAR NERVA NGANG NDOUNGA LE 26 NOVEMBRE 2015
Le retard de 32 mois de salaires est à l’origine de ce mécontentement. La menace de perturbation de la visite du Souverain Pontife a été prise lors de la dernière Assemblée Générale des Syndicats de la société centrafricaine de télécommunication (SOCATEL) tenue le lundi 23 novembre 2015. Cette menace intervient à trois jours de l’arrivée du Pape en Centrafrique et consiste à perturber la communication à l’international.
A l’issue de cette Assemblée Générale, qui réunissait les deux syndicats de ladite structure, à savoir le Syndicat Autonome des Télécommunications (SYNATEL) et le Syndicat Chrétien des Travailleurs des Télécommunication (SCTT), le personnel de la Socatel décide de perturber les communications téléphoniques à l’international lors de la visite du Pape.
Selon Julien Elysée Ngalakpa, Secrétaire Adjoint du Synatel, « étant donné que la venue du Saint Père c’est déjà un week-end alors les jours suivants c’est toujours les fériés. La fête de la proclamation de la RCA, et tout ça, si le personnel n’est pas motivé, on ne sait pas de quelle manière on pourra mettre la main sur eux pour couvrir cet évènement de taille ».
Cette menace qui intervient quelques jours avant la visite du Pape se justifie par le non-paiement de leurs trente et deux mois de salaires. «C’est une question de salaire, les travailleurs ont revendiqué, pour réclamer cinq (5) mois sur les trente-deux (32) mois qu’ils totalisent depuis plusieurs années », nous a confié Julien Elysée Ngalapka.
Il a par la même occasion lancé un cri de raz-bol à l’endroit des autorités politiques et ecclésiastiques de Centrafrique. « Les travailleurs de la Socatel disent maintenant que l’Archevêque de Bangui est devenu le sapeur-pompier de la RCA, s’il peut s’impliquer pour venir éteindre ce feu là en intervenant auprès de la Présidente de transition afin qu’elle puisse jeter un petit coup d’œil sur ces petits enfants, car retour à l’école = retour à la paix », a-t-il dit.
C’est depuis le mois de mai 2015 que le mouvement de grève du personnel de la Socatel paralyse les activités au sein de cette structure paraétatique. Pour le personnel, en cas d’échec de négociation, le boycotte de la venue du pape reste l’unique moyen de faire entendre leur voie.
Le personnel de L’ANE font face à des difficultés à Bouar
PAR FIRMIN YAÏMANE LE 26 NOVEMBRE 2015
L’Autorité sous préfectorale des élections de Bouar éprouve des sérieuses difficultés dans l’exercice de leurs fonctions. Plusieurs cas d’omissions sur la liste électorale ont été enregistrés. Les électeurs de ladite ville s’inquiètent de cette situation.
D’après Daniel Alola, président des autorités sous préfectorales des élections les listes ont été affichées sans aucun moyen financier, « alors que dans chaque centre de Bouar, une personne devrait être disponible toute une journée afin de ne pas laisser ces affiches vandalisés et aussi de collecter les réclamations des compatriotes».
Selon ce dernier, plusieurs cas d’omissions ont été signalés. « Face à cette situation, six (6) centres sur les quinze (15) sont opérationnels et ont affichés leurs listes. Les centres cités ci-après à savoir du lycée de Bouar, de l’école Persévérance, de la Mairie, du quartier Mamadou Sara et de l’école préfectorale fille, ont enregistré des cas d’omissions. De même pour l’école préfectorale Garçon», a-t-il dit.
« Les citoyens omis attendent avec impatience l’affichage de leurs listes. A cet effet, les 6 centres qui n’éprouvent pas cette difficulté, dépendent seulement de six (6) membres déployés pour surveiller pendant 6 jours. Mais ils n’ont aucun moyen pour surveiller les affiches et d’enregistrer les réclamations des concitoyens», a ajouté Daniel Alola.
L’affichage des listes électorales dans les provinces a débuté la semaine dernière.
Des mesures sécuritaires avant l'arrivée du Pape
http://www.radiondekeluka.org/ mardi 24 novembre 2015 12:55
Le ministère de la Sécurité Publique vient d’annoncer de nouvelles dispositions pour assurer la sécurité de la visite du Pape François à Bangui. Le chef de ce département, le général Pierre Chrisostome Sambia, dans une interview accordée ce lundi 24 novembre à Radio Ndeke Luka, appelle les centrafricains à cesser toutes formes de violences.
« La visite du Pape est la visite de la dernière chance. Sachons la prendre à bras le corps, car d'elle découlera la miséricorde divine que nous attendons, peuple centrafricain, musulmans, chrétiens, animistes de Bangui. Mettons tout en œuvre pour que la visite du Pape ne connaisse aucun incident même mineur. Qu'il ne soit versé pendant cette visite aucun sang de quelque compatriotes que ce soit ».
Le membre du gouvernement demande aux conducteurs de taxis et taxis-motos d’observer plus de discipline et de respecter les règles de conduite.
« Par ailleurs, tous les conducteurs de taxis, de taxis-motos devront se conformer à toutes les dispositions antérieures qui règlementent la circulation routière dans la capitale », a-t-il averti, attirant par la même occasion l'attention des conducteurs des taxis-motos : « Les conducteurs de taxis-motos qui circuleront au-delà de 18 heures s'exposeront à une immobilisation sans autres formes de procès ».
Par ailleurs le ministère de la Sécurité Publique appelle les commerçants à libérer certaines rues et avenues de Bangui ainsi que les abords des édifices étatiques et des ambassades. « Le ministère de la Sécurité Publique invite toutes les populations à dégager les passages sur les axes principaux depuis l'aéroport, le marché Combattant, l'avenue Omar Bongo, la place des Nations Unies, l'avenue Barthélémy Boganda, l'avenue Koudoukou, le rond point zéro, à libérer les devantures des édifices, ambassades, représentations diplomatiques, banques », a martelé général Sambia qui opte pour la facilitation d'une meilleure mobilité des agents de sécurité.
« Il nous faut rendre la circulation fluide afin de faciliter une intervention aussi rapide que possible des forces de sécurité intérieure. La ministère de la sécurité Publique rappelle à toutes et à tous qu'il n'est pas toujours aisé de faire usage de la force afin de pousser les citoyens à bien agir et à bien se comporter »
Dans son appel à la population, le ministre Pierre Chrisostome Sambia annonce enfin que les kermesses, les bals publics et autres distractions de masse sont interdites et cela jusqu’aux prochaines élections.
Un appel du CNT à la population
Le Président du Conseil National de Transition (CNT, le parlement provisoire), Alexandre Ferdinand Nguéndet, invite le peuple centrafricain à se réconcilier et à bannir l'esprit de vengeance au profit de la paix et de la concorde nationale. L'invitation du parlementaire provisoire est adressée ce lundi 24 novembre au siège du CNT à Bangui à l’approche de la visite du Pape François.
« La violence et ses corollaires que sont la haine et l'esprit de vengeance continuent de sévir. C'est pourquoi, le voyage du Saint Père à Bangui est la dernière chance pour notre pays de réconcilier tous ces enfants, de jeter les bases de la véritable refondation de notre nation. Aussi voudrais-je exhorter les différentes communautés à être réceptives au message de paix et de réconciliation que le Souverain pontife viendra nous délivrer. Je vous propose pour la survie de notre pays, la réconciliation.Martin Luther King nous apprend que la haine est aussi néfaste à la personne qui hait. L'esprit de vengeance ne règle rien. L'amour est la seule force capable de transformer un ennemi en ami. Avec l'amour, nous devenons capable par notre vie et nos paroles d'avouer à nos ennemis ou adversaires que nous continueront de nous aimer. Faisons-le pour la République Centrafricaine ».