Nairobi - AFP / 14 novembre 2015 13h01 - Plusieurs pays d'Afrique, dont certains eux-mêmes frappés par l'extrémisme islamiste, ont exprimé samedi leur solidarité avec la France après les attentats de Paris qui ont fait au moins 128 morts et appelé à renforcer la coopération contre le terrorisme.
Les réactions les plus fortes sont venues du Nigeria et du Kenya, victimes respectivement des shebab somaliens et du groupe Boko Haram.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a été très choqué et profondément attristé en apprenant que des innocents avaient été victimes d'attentats terroristes haineux et lâches, a rapporté un communiqué de ses services.
M. Buhari condamne les attentats barbares qui représentent une insulte inacceptable à toutes les valeurs humaines et aux normes de la civilisation.
Il a appelé toutes les nations éprises de paix dans le monde à intensifier la coopération multilatérale et la collaboration au niveau de l'action pour mettre rapidement fin au fléau du terrorisme international.
Le Nigeria affronte depuis six ans les islamistes armés de Boko Haram dont l'insurrection a fait quelque 17.000 morts.
Au Kenya, le président kényan Uhuru Kenyatta a déclaré que le peuple et le gouvernement du Kenya se tiennent au côté de la France en ce moment où notre humanité commune a été attaquée.
Les Français ont rendu célèbre l'appel +Liberté, Egalité, Fraternité+ qui reflète les valeurs communes que les Kényans partagent avec eux et qui sont attaqués par les terroristes, à Paris et à travers le monde, souligne M. Kenyatta.
Ces ennemis de l'humanité (...) tentent de justifier le meurtre d'innocents par une foi pervertie, ils rejettent l'acceptation de la diversité des croyances et des cultures dans une humanité commune, préférant une identification étroite, intolérante et haineuse, a-t-il lancé.
Depuis que son armée est entrée en octobre 2011 en Somalie pour combattre les shebab, le Kenya a été le théâtre régulier d'attaques, dont plusieurs de grande ampleur: centre commercial Westgate de Nairobi (au moins 67 morts), localités de la région côtière de Lamu (une centaine de morts) et Université de Garissa (148 morts).
Ailleurs en Afrique de l'Est, le Premier ministre de l'île Maurice, Aneerood Jugnauth, a également condamné le plus sévèrement possible cet acte terroriste.
Le combat contre le terrorisme doit continuer, a-t-il affirmé à l'AFP, en exprimant sa solidarité avec le gouvernement français et la population française.
De son côté, le président du Gabon, Ali Bongo, a exprimé toute (sa) solidarité au peuple français touché une nouvelle fois par des attaques terroristes abjectes.
Face à l'horreur de ces actes qui touchent la France, ce sont tous les peuples libres du monde qui sont visés, a ajouté le président gabonais sur Twitter.
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NDLR : Toute la rédaction de Centrafrique-Presse condamne avec la plus grande fermeté ces odieux attentats et tueries aveugles et insensées de Paris ayant oté la vie à d'innombrables victimes innocentes et faisant plusieurs blessés graves. Elle adresse ses condoléances les plus attristées aux familles françaises éprouvées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Le monde solidaire après une "attaque contre l'humanité"
Dirigeants politiques et religieux, artistes et sportifs du monde entier ont affiché leur solidarité avec la France après les attentats qui ont fait au moins 128 morts vendredi soir. Ces attaques ont suscité une vague d'horreur et d'émotion.
Apportant la seule note discordante après ces attaques revendiquées par le groupe Etat islamique, le président syrien Bachar al-Assad a estimé que la France avait contribué à l'"expansion du terrorisme" en intervenant dans le conflit qui secoue son pays.
Les dirigeants européens étaient quant à eux mobilisés en première ligne, les gouvernements britannique, allemand et italien tenant des réunions de crise samedi. "L'Europe est avec la France et le peuple français", a twitté la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, faisant part de sa "douleur" et de son "effroi".
Les terroristes ne vaincront pas
Le Premier ministre britannique David Cameron a dénoncé les "attentats terroristes terrifiants et écoeurants". Il a promis que son gouvernement fait "tout ce qui est possible pour aider".
"Comme tous les Italiens, je sais aujourd'hui que les terroristes ne vaincront pas. Que la liberté est plus forte que la barbarie. Que le courage est plus fort que la peur", a déclaré le Premier ministre italien Matteo Renzi.
Un avis partagé par son homologue espagnol Mariano Rajoy. "Aujourd'hui nous sommes tous la France", les terroristes "peuvent nous faire du mal comme ils nous en ont fait hier mais ils ne vont pas nous vaincre", a-t-il proclamé.
Valeurs universelles
"Nous pleurons avec vous", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à l'adresse du peuple français, auquel elle a promis de "mener le combat ensemble contre ces terroristes".
A Washington, Barack Obama a affirmé que ces attentats "ne sont pas seulement une attaque contre Paris" mais "une attaque contre toute l'humanité et nos valeurs universelles". Le président américain a cité en français la devise républicaine "Liberté, Egalité, Fraternité", en affirmant que ces valeurs étaient partagées par le peuple américain.
S'unir contre l'extrémisme
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a appelé la communauté internationale à "s'unir contre l'extrémisme" et à "apporter une réponse forte aux actions des terroristes". Son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a pour sa part estimé que ces attentats "justifient" d'intensifier la lutte contre l'Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attaques.
Face aux proclamations des djihadistes, l'imam de la mosquée Al-Azhar, plus prestigieuse institution de l'islam sunnite, Ahmed Al-Tayeb, a condamné les attaques "odieuses" et a appelé "le monde entier à s'unir pour faire face à ce monstre" du terrorisme.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir a pour sa part condamné des "attaques terroristes odieuses", estimant qu'elles constituent une "violation de toute éthique, toute morale et toute religion".
"Crimes contre l'humanité"
Le président iranien Hassan Rohani a reporté un voyage prévu en Europe et qualifié les attentats de "crimes contre l'humanité". Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé un "consensus de la communauté internationale contre le terrorisme".
"Israël se tient au côté du président François Hollande et du peuple français dans la guerre commune contre le terrorisme", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Par ailleurs, de nombreuses personnalités célébrités du sport et du spectacle ont exprimé leur solidarité sur les réseaux sociaux, partageant le mot-dièse #PrayForParis. "La haine ne vaincra jamais", a twitté l'actrice Salma Hayek en français, anglais et espagnol.
(ats / 14.11.2015 13h34)