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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 15:42

 

 

 

31/07/15 (AFP )

 

De nombreux musulmans revenus vivre dans l'ouest de la Centrafrique, après les massacres intercommunautaires qui avaient secoué le pays en 2013-2014, sont aujourd'hui "menacés" et "contraints à abandonner leur religion", dénonce vendredi Amnesty International dans un rapport.

 

Après avoir "contraint des dizaines de milliers de musulmans à fuir l’ouest de la République centrafricaine, les milices anti-balaka (majoritairement chrétiennes et animistes, ndlr) s’en prennent désormais à l’identité religieuse des centaines de musulmans qui sont restés ou revenus", a déclaré Joanne Mariner, d’Amnesty International, citée dans le document.

 

Dans cette région, "les milices armées anti-balaka empêchent des musulmans (...) de pratiquer leur religion ou de s'en revendiquer en public", affirme le rapport, qui parle de "nettoyage ethnique" dans l'ouest durant la crise.

 

Selon le document, des personnes "ont été menacées de mort afin qu’elles se convertissent au christianisme" et "les musulmans sont pris pour cible en toute impunité" dans les zones où la force de maintien de la paix de l'ONU est absente.

 

"Nous n’avions pas d’autre choix que de rejoindre l’Eglise catholique. Les anti-balaka ont juré de nous tuer si nous ne le faisions pas", témoigne un jeune homme de 23 ans dans la préfecture de Sangha-Mbaéré.

 

D'autre part, Amnesty a recensé des zones où "les prières sont interdites, les tenues traditionnelles musulmanes ne peuvent être portées librement et la reconstruction de mosquées, dont on estime que 400 ont été détruites dans tout le pays, n’est pas autorisée".

 

"Nous devons nous cacher, prier rapidement et discrètement. Les prières collectives du vendredi sont impossibles", confirme un négociant musulman à Mbaiki.

 

Amnesty International appelle la communauté internationale à "renforcer la présence des forces de maintien de la paix afin de mieux protéger la population des milices anti-balaka".

 

Parmi les dizaines de milliers de musulmans qui ont fui les violences en 2014, "nombreux sont ceux qui souhaiteraient rentrer chez eux un jour mais attendent de pouvoir le faire en toute sécurité et durablement", souligne Amnesty.

 

"Leur sécurité, leur liberté de religion et les autres droits doivent être protégés", conclut l'ONG.

 

La Centrafrique avait plongé dans la plus grave crise de son histoire après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.

 

Les exactions commises par la Séléka ont ensuite débouché sur la création de milices chrétiennes, les anti-balaka, qui s'en sont alors pris aux civils musulmans, déclenchant des violences inter-religieuses faisant des milliers de victimes.

Centrafrique: dans l'ouest, des musulmans forcés d'"abandonner" leur religion (Amnesty)
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