Revue de Presse des Hebdos
http://www.atlantico.fr 14 Mai 2015
Cette semaine, dans nos hebdos, on a mal à notre armée, mal à notre école, mal à notre politique, mal à notre Histoire, mal à notre identité, mal à nos immigrés... Mais à part ça madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien ! De fait, le ton a changé depuis peu. On râle, on réagit, mais on est moins dans la complainte.
Horreur et déshonneur de soldats français en Centrafrique : des faveurs sexuelles d’enfants contre des biscuits
Eloi, 8 ans, raconte qu’un soldat lui a dit : « suce d’abord mon bangala ». Et il l’a fait. Face aux accusations de viols d’enfants en Centrafrique, cette semaine « L’Obs » fait son enquête. Une enquête journalistique en parallèle de l’enquête militaire « menée dans le plus grand secret ». « L’honneur sali de l’armée française » titre le journal. Et c’est vrai que c’est le genre d’affaire qu’on a honte à voir sortir : « De décembre 2013 à mai 2014, des soldats français venus s’interposer dans la guerre civile - qui a déchiré la Centrafrique - auraient troqué des faveurs sexuelles auprès d’enfants affamés contre des rations alimentaires ». En tout, il y aurait « 14 militaires français à ce jour dénombrés comme possibles suspects.
Les identités de trois d’entre eux sont connus ».
On comprend en lisant ce reportage et ses descriptions très précises que l’affaire est grave. Des adultes étaient au courant de ces crimes, mais le secret a été gardé par peur : « Comment aurions-nous pu intervenir contre des militaires ? Ils ont des armes. Nous, on n’est que des pauvres déplacés. On avait personne pour nous écouter ».
Pour recadrer le contexte, « quand la France lance Sangaris, en décembre 2013, une mécanique génocidaire est en marche en Centrafrique. Il n’y a plus d’Etat ». L’objectif est alors de restaurer la sécurité et de mettre un terme aux affrontements interethniques. 18 mois plus tard, les résultats restent « fragiles » mais « la mission a permis de rétablir la paix ». Les habitants aujourd’hui se confient : « On n’a pas tout de suite compris ce qu’ils faisaient sur place. On se disait qu’ils aimaient bien les petits. Ils leur demandaient de leur apprendre quelques mots de sango, leurs donnaient des bonbons, des biscuits, de l’eau, les faisaient rentrer dans la cabane… » Et puis des enfants ont commencé à parler des viols… Le 7 mai dernier, une information judiciaire a donc été ouverte par le parquet de Paris.