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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 21:32

 

 

Chronologie

 

Par Le Monde Afrique

 

LE MONDE Le 29.04.2015 à 22h18 • Mis à jour le 30.04.2015 à 17h03

 

Des militaires français sont accusés d’avoir abusé sexuellement d’enfants dans un centre pour déplacés situé dans l'aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine, entre décembre 2013 et juin 2014. Retour sur la situation qui prévalait dans le pays à cette période.

 

 MARS 2013 : la chute de Bozizé

 

Le président François Bozizé est renversé par la Séléka, une coalition de plusieurs factions rebelles (essentiellement des musulmans, le pays comptant 80 % de chrétiens) qui avaient pris les armes fin 2012. Michel Djotodia, musulman membre de la Séléka, s'autoproclame président pour une période de transition de trois ans.

 

Des groupes d'autodéfense chrétiens – les antibalaka, « anti-machette » en sango –, qui avait déjà été formés ponctuellement par l'ancien dirigeant Bozizé, se regroupent. Les clivages religieux deviennent saillants et alimentent un cycle de ripostes dont les civils sont les premières victimes.

 

Fin 2013, les troubles politiques et sécuritaires ont entraîné une crise humanitaire : sur les 4,6 millions d'habitants de la République centrafricaine, 2,3 millions sont en « situation d'assistance humanitaire », selon l’ONU.

 

Le 5 décembre 2013, dans une allocution télévisée, le président François Hollande annonce le début d’une intervention militaire française en République centrafricaine (RCA) : l’opération Sangaris. Une opération « coup de poing », selon son entourage, censée durer six mois et mobiliser 1 200 hommes. Dans son discours, François Hollande justifie cette action par le « devoir d'assistance et de solidarité [de la France] à l'égard d'un petit pays, la Centrafrique, pays ami, le plus pauvre du monde, qui nous appelle au secours (…) »

 

  « La France est attendue pour éviter une catastrophe humanitaire, elle sera là. J'ai pleine confiance en nos soldats pour cette opération. »

 

Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) vient alors d’adopter une résolution ouvrant la voie à une opération de maintien de la paix en RCA. Esseulée, la France tente depuis six mois de mobiliser ses partenaires du Conseil de sécurité, peu enclins à engager des hommes dans le chaos de l’ancienne colonie française. L'adoption de la résolution onusienne donne finalement mandat à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite de l’Union africaine (Misca) de déployer près de 6 000 hommes « pour une période de douze mois » et autorise les forces françaises « à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l'accomplissement de son mandat ».

 

Sur place, la population s’entredéchire. Rémy Ourdan, envoyé spécial du Monde, raconte alors, le 31 décembre :

 

“Il devient presque impossible pour un musulman de vivre dans un quartier chrétien, pour un chrétien dans un quartier musulman, et pour l'un comme pour l'autre de circuler librement. Même des blessés ont été attaqués sur le chemin du centre de soins, et des hôpitaux ont été pris pour cible. La ville s'est ainsi tachetée d'une soixantaine de camps de déplacés, principalement autour des lieux de culte, et jusqu'au vaste camp de l'aéroport de Bangui-M'Poko, qui vient de franchir la barre des 100 000 réfugiés.”

 

“Des Banguissois chrétiens s'y entassent dans des conditions épouvantables, sans tentes, sans nourriture, sans latrines. Pour un camp qui jouxte un aéroport facile d'accès et protégé par une force militaire étrangère, en l'occurrence l'armée française, l'aide internationale fait notablement défaut.”

JANVIER 2014 : démission de l’ex-rebelle Djotodia

 

Michel Djotodia est contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à empêcher les tueries entre « ex-séléka » et miliciens « anti-balaka ». Les membres du Conseil national de transition (CNT) élisent Catherine Samba-Panza comme nouveau chef d'Etat de transition le 20 janvier. celle qui était jusque-là la maire de Bangui devient la première femme présidente de Centrafrique.

 

Une partie des 100 000 personnes réfugiées près de l'aéroport de Bangui est ravitaillée. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies distribue des moustiquaires, des matelas, des couvertures et du savon. Le Programme alimentaire mondial fournit, lui, du riz, de l’huile et du sucre. La présence des militaires français est contestée par certains habitants dans la capitale centrafricaine.

 

FEVRIER 2014 : la France reconnaît des « difficultés »

 

Le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, dit envisager une opération « plus longue que prévue ». L'Assemblée nationale et le sénat votent en faveur de la prolongation de l'opération militaire Sangaris. Alors premier ministre, Jean-Marc Ayrault admet des « difficultés » qui restent « considérables ». La France porte son contingent de soldats à 2 000 hommes. Ceux-ci commencent à se déployer en province, notamment en direction du Cameroun et du Tchad. Beaucoup de musulmans, victimes de représailles, continuent eux de fuir :

 

A Bangui, une centaine de personnes vivant dans l'immense camp de déplacés qui jouxte l'aéroport partent se réfugier dans l'aérogare, après des tirs contre les soldats français. Dans un rapport, l’Unicef se dit « horrifié » par la situation des enfants en RCA.

 

 AVRIL 2014 : la frilosité de l’Union européenne

 

Appelés à collaborer avec la Mission internationale africaine (Misca) et Sangaris, certains pays européens envoient, à reculons, quelques centaines de soldats en Centrafrique, au sein de la mission « Eufor-RCA ». Les soldats de la force Eufor-RCA prennent le relais de ceux de la force française Sangaris. Dans les faits, la force européenne « Eufor-RCA » est alors composée d'environ 150 hommes, essentiellement des militaires français issus de Sangaris et des soldats du contingent estonien.

 

 JUIN 2014 : fin des massacres de grande ampleur

 

Six mois après leur déclenchement, l'action des forces internationales a permis de mettre un terme aux massacres de grande ampleur. Mais la République centrafricaine (RCA), en crise profonde depuis des décennies, est loin d'avoir retrouvé la stabilité. La situation humanitaire demeure catastrophique. A Paris comme à Bangui, l’espoir d’une opération brève, qui n’avait « pas vocation à durer » selon François Hollande, s’est envolé.

 

Le Monde Afrique


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Soldats français accusés d’abus sexuels : la situation en Centrafrique entre 2013 et 2014
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