Daouda GUEYE | 01/12/2014 | 11H32 GMT
Venu prendre part au sommet de la Francophonie l’ancien ministre des affaires étrangères sous le magistère d’Abdoulaye Wade a interpelé les responsables de la francophonie sur les problématiques brûlantes qui interpellent aujourd’hui l’Afrique en particulier et les pays du Sud en général. Saluant l’initiative de l’organisation du sommet à Dakar pour une deuxième fois, Cheikh Tidiane Gadio n’en a pas moins souligné l’urgence à plancher sur la maladie à virus Ebola à côté des problèmes de succession.
«On parle de succession aujourd’hui mais le plus important, c’est Ebola, si le monde s’était mobilisé quand on avait cinq ou dix cas en Guinée, peut-être qu’on en serait pas là. Maintenant, on frôle les 6000 morts et tout le monde est mobilisé, on ne va pas venir jusqu’à Dakar et occulté le sujet. Il faut qu’on parle d’Ebola», a dit Cheikh Tidiane Gadio.
L’ancien ministre également s’est préoccupé du sort qui sera réservé aux jeunes et aux femmes, estimant qu’on ne leur avait pas aménagé un espace pour leur permettre de s’exprimer et étaler leurs difficultés et celles du continent alors que «femmes et jeunes», ce sont les thèmes principaux de ce sommet. Mais, «ils risquent d’être occultés ou noyés par d’autres thèmes», prévient Dr Gadio.
Les jeunes doivent prendre la parole à ce sommet car ils renferment une mine d’informations sur la situation du continent et les défis auxquels, il est confronté, «on ne peut pas faire un sommet pour les jeunes sans les jeunes. Quel est le moment où les jeunes africains auront la parole dans ce sommet et que les chefs d’Etat vont s’asseoir pour les écouter ? Le cas échéant, ils en apprendront énormément sur le continent».
Idem pour les femmes, on ne peut pas utiliser leur nom seulement parce que c’est sexy et sans leur donner la parole.
Néanmoins, le responsable de MPCL luy jot jotna vante le mérite du Sénégal d’avoir organisé un deuxième sommet de la Francophonie, une première en Afrique.
« Le Sénégal a une tradition d’organisation de ces grandes rencontres internationales. On a eu deux sommets de l’Oci, aujourd’hui un deuxième sommet de la Francophonie c’est sans précédent dans l’histoire des pays africains et du monde d’ailleurs. Donc, on a déjà un grand sommet, eu égard à la participation des chefs d’Etat, de la mobilisation et on a des sujets très sérieux comme la paix et la sécurité en Afrique ».
Parlant de paix, le Dr Gadio a regretté l’absence à ce sommet de la présidente de transition de Centrafrique (Catherine Samba-Panza, Ndlr) qui, selon lui, devrait être invitée par la Francophonie, car la situation en Afrique centrale est une tragédie moderne et qu’elle n’a pas fait de coup d’Etat ni opéré un tripatouillage de la constitution mais, elle a été plutôt sollicitée.
«Je regrette l’absence de Mme Samba-Panza, elle aurait dû être là, elle aurait dû être invitée, non pas par le Sénégal, mais par la Francophonie… la Centrafrique est au cœur des tragédies africaines modernes. Elle a sa place car, elle n’a pas fait de coup d’Etat, ni de changement constitutionnel, elle a été invitée et sollicitée par son pays pour aider».