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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 02:13

 

 

 

 

Depuis janvier 2014 où à N’djaména, contre toute attente, il a aussi été contraint à la démission par les chefs d’état de la CEEAC comme l’ancien chef d’état de la transition Michel Djotodia, l’ancien premier ministre, Me Nicolas Tiangaye a jusqu’ici, en dépit des nombreuses critiques et attaques de toutes parts, refusé d’accorder quelque interview à quelque organe de presse que ce soit et observé un strict silence qui commençait à devenir très pesant.

 

A présent, il décide de rompre ce lourd silence en acceptant de répondre à quelques questions que Centrafrique-Presse à bien voulu lui poser et pour revenir sur le bilan du laps de temps où il a dirigé les affaires du pays après les fameux Accords de Libreville et jouer au véritable VRP pour la RCA, le chef d’état de la transition et non moins chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia n’inspirant à l’époque pas confiance à la communauté internationale pour cause de putsch.

 

Me Nicolas Tiangaye qui dirige aussi le parti Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS), formation politique membre de la plateforme de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT), donne ce jeudi 4 décembre une conférence de presse à l’Hôtel Ledger Plaza de Bangui et fera également la semaine prochaine, la rentrée politique de son parti.

 

La Rédaction

 

 

 

CAP : Après votre démission forcée et celle de Michel DJOTODIA  en janvier 2014, c’est la première fois que vous acceptez de vous exprimer et de rompre le silence que vous vous êtes imposé depuis lors?

 

Nicolas TIANGAYE : Ce n'est qu'un silence apparent puisque je participe avec mon parti politique, la Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS) aux activités de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT) pour apporter notre soutien au processus de transition afin que notre pays  retrouve la paix et renoue avec la légalité constitutionnelle. Mais c'est vrai, c'est la première fois que j'accorde une interview en prélude à la rentrée politique de mon parti le 06 décembre 2014.

 

CAP : Reprenons les choses depuis le début. Comment expliquez-vous la chute de BOZIZE?

 

Nicolas TIANGAYE : L'accord politique de Libreville du 11 janvier 2013 avait offert à François BOZIZE l'opportunité de rester au pouvoir jusqu'à la fin de son second mandat non renouvelable en 2016. Piètre stratège, il n'avait pas su évaluer le rapport de force militaire qui était en sa défaveur et faire preuve de flexibilité tactique au plan politique. En  violant de façon ostentatoire l'accord politique de Libreville notamment en déclarant le 15 mars 2013  à l'occasion de la commémoration de l'anniversaire de son coup d'état, qu'il se présenterait à nouveau à l'élection présidentielle de 2016, au mépris de la Constitution et dudit accord, il avait ainsi précipité  sa propre chute.

 

De toutes les façons, la confrontation armée pour la conquête du pouvoir était irréversible puisque BOZIZE  et ses partisans ne cessaient de dire qu'ils étaient arrivés au pouvoir par la force et dans le sang et qu'ils ne partiront que par la force et dans le sang. Leur vœu avait été bel et bien exaucé. La gloutonnerie politique et la soif inextinguible du pouvoir de BOZIZE l'avaient perdu.

 

CAP : On vous accuse, vous et Martin ZIGUELE d'avoir amené les SELEKA au pouvoir…que répondez-vous ?

 

NT : Lorsque les SELEKA avaient déclenché les hostilités le 10 décembre 2012 à N'délé contre les Forces Armées Centrafricaines (FACA),  en l'espace de quelques jours seulement, ils étaient arrivés à Damara  après avoir parcouru plus de 600 Km sans rencontrer de résistance. Cette  progression fut d'une rapidité sans précédent dans l'histoire des rébellions. Cela veut dire qu'il y avait eu une débâcle militaire.

 

La première question qui devait se poser comme c'est le cas dans tous les pays du monde en pareilles circonstances, c'est d'établir la responsabilité des chefs politiques et militaires pour que dans l'avenir une telle humiliation ne se reproduise plus.

 

BOZIZE était le Président de la République et il avait l'obligation constitutionnelle de défendre le pays, sa population et l'intégrité du territoire national. Il était le Chef Suprême des Armées, et en même temps Ministre de la Défense Nationale; son fils aîné était le Ministre délégué à la Défense Nationale.

C'est à eux et aux autres chefs militaires que le peuple centrafricain devait demander des comptes et non à TIANGAYE et à ZIGUELE qui n'étaient pas aux commandes de l'Etat.

 

Or ceux qui portent l'entière responsabilité de cette humiliante défaite militaire prétendent que c'est nous qui avions amené les SELEKA au pouvoir. Les acolytes de BOZIZE et une poignée insignifiante de colporteurs inconscients de ragots qui répandent ces grossiers mensonges sont incapables d'apporter la moindre preuve de leurs fantaisistes allégations.

 

Ils sont incapables de dire à quel moment, à quel endroit, et comment, c'est à dire par quels moyens nous avons amené les SELEKA à Bangui. Or le peuple veut des réponses claires à ces trois questions pourtant très simples: où? Quand? Comment?

 

L'un des experts ès-sciences  mensongères qui propagent ces inepties avait même inventé une date  et une photo. Il avait prétendu que c'est le 22 novembre 2012 que nous avions, ZIGUELE et moi, rencontré DJOTODIA à N'Djamena. Pure affabulation. Cet obscur conseiller de BOZIZE était incapable de montrer la photo de la prétendue rencontre.

 

Avait-il oublié que pendant cette période les opposants étaient interdits de quitter le territoire centrafricain? Avait-il oublié que j'avais été plusieurs fois refoulé à l'aéroport de Bangui? Avait-t-il oublié qu'on m'avait retiré mon passeport diplomatique sous prétexte que l'ancien Président du Conseil National de Transition que j'étais n'avait pas le droit d'en posséder un? Avait-il oublié que pendant cette période BOZIZE avait interdit l'évacuation sanitaire du président PATASSE au point de précipiter sa mort?

 

 Les faits parlent pour nous. Nos passeports délivrés à l'époque sont là pour prouver qu'à cette date nous n'étions pas au Tchad . Ces passeports (le mien étant ordinaire) peuvent être consultés à tout moment par quiconque souhaiterait les voir, quoique la charge de la preuve incombe à notre accusateur public.

 

Nos partis avaient, en guise de droit de réponse sur le site "Centrafrique Libre", confondu cet affabulateur en précisant qu'il s'agissait "de délires mégalomaniaques qui peuplent la cervelle d'un mythomane qui prend ses fantasmes oniriques pour la réalité politique et que sa pathologie doit sans doute intéresser les psychiatres".

 

Depuis lors, ce personnage instable et versatile, champion toutes catégories de vagabondage politique a cessé ses rodomontades et autres galéjades.

 

En tout état de cause, le soutien à une rébellion se matérialise sous 3 formes:

 

1/ Le financement;

 

2/ La fourniture d'armes;

 

3/ Le recrutement des combattants.

 

Nous attendons toujours que nos détracteurs présentent au peuple centrafricain qui n'est pas dupe, les preuves que Martin ZIGUELE et moi, avions financé les SELEKA, fourni des armes et recruté des hommes pour cette coalition rebelle. 
 

 

CAP : Cela signifie que vous n'aviez pas eu de contact avec les SELEKA avant l'attaque de NDELE le 10 décembre 2012 ?

 

NT : Non et absolument non ! Nous avions vu les responsables de la coalition SELEKA pour la première fois le 11 janvier 2013 à Libreville au sommet de la CEEAC. Personne ne peut prouver le contraire.

Aucune rébellion armée au monde ne demande l'avis ou l'autorisation des partis politiques  dont elle n'a pas le soutien pour déclencher une lutte armée. François BOZIZE lui-même avait-il obtenu l'autorisation des partis politiques de l'opposition de l'époque pour lancer son offensive contre le pouvoir du Président PATASSE?

 

Quand il avait pris le pouvoir, est-ce que le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) avait accusé les partis politiques de l'opposition qui combattaient le régime du Président PATASSE d'avoir imposé BOZIZE au peuple centrafricain, d'avoir été les complices des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis contre notre peuple par les ex-libérateurs?

 

Martin ZIGUELE et moi sommes des démocrates qui se battent depuis plusieurs  décennies par des moyens pacifiques et nous n'avons pour seules armes que les 3 P: la Pensée, la Parole et la Plume. Nous luttons contre les 3 M : le mensonge, la manipulation et la médiocrité.

 

CAP : Vos détracteurs prétendent aussi que vous  aviez soutenu les SELEKA à leur arrivée à Bangui

 

NT : Nous avions, au sein de notre plateforme politique, condamné cette prise de pouvoir par des voies non constitutionnelles. Au demeurant, à l'arrivée des SELEKA au pouvoir, certains partis politiques avaient organisé au vu et au su de tout le monde une marche de soutien au profit de cette coalition. Nos partis avaient refusé de participer à cette marche. Le problème, c'est que tout le monde aujourd'hui devient amnésique et personne ne parle de ceux qui avaient organisé et participé à cette marche de soutien et qui occupent actuellement des positions de premier plan dans certaines institutions de la Transition. La raison est simple : diaboliser au maximum par le mensonge Nicolas TIANGAYE et Martin  ZIGUELE pour des motifs qui n'ont rien à voir avec les intérêts de nos populations.

 

CAP : Certains affirment également que vous aviez collaboré avec eux pour diriger le pays

 

NT : Très bien. Qu'est-ce qu'on entend par collaboration? Cela traduit une méconnaissance du processus politique de la Transition. La clé de voûte de la transition est sans conteste l'accord politique de Libreville du 11 janvier 2013  qui consacre une gestion consensuelle et inclusive du pouvoir comme schéma de sortie de crise. Après la chute de François BOZIZE, d'autres actes fondateurs de la transition étaient venus renforcer cet accord: la Déclaration de N'Djamena du 18 avril 2013 et la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013 ; d'où la mise en place d'un Gouvernement d'Union Nationale de Transition et après la chute de François BOZIZE, d'un Conseil National de Transition regroupant toutes les forces politiques et sociales du pays y compris les partis de l'ancienne majorité présidentielle dont le KNK de François BOZIZE. La diaspora n'avait pas été oubliée.

 

Outre les injures, invectives et récriminations malveillantes, nos adversaires ne présentent pas d'autres schémas alternatifs de sortie de crise.

 

Retenez que contrairement aux supputations distillées ça et là, sur les 135 membres que compte le Conseil National de Transition (CNT), mon Parti la CRPS n'a qu'un seul représentant. Il en est de même du MLPC de Martin ZIGUELE. Et c’est curieusement le KNK  qui a pourtant deux conseillers nationaux,  qui ne cesse de gesticuler.

 

Eux aussi ont participé à l'élection de Michel DJOTODIA comme Chef de l'Etat par acclamation, en violation flagrante de l'article 50 alinéa 4 de la Charte Constitutionnelle de transition qui impose le vote à bulletin secret lorsqu'il s'agit d'élections de personnes.

 

Sachez également que le MLPC n'avait qu'un seul ministre dans les gouvernements successifs que j'avais formés et au sein desquels je n'avais nommé aucun membre de mon propre parti par souci d'équilibre politique et encore moins un membre de ma famille ou de mon ethnie.

 

Tous les segments de la société centrafricaine ont été représentés dans toutes les institutions de la transition. Si c'est cela la collaboration, alors tout le monde a été collaborateur des SELEKA.

 

CAP : Aviez-vous des collaborateurs SELEKA  dans votre Cabinet?

 

NT : La Primature  était la seule structure de l'Etat où aucun SELEKA n'avait occupé de poste de responsabilité jusqu'à la fin de mes fonctions. Pour moi, c'était un choix politique.

 

CAP : On vous reproche aussi de ne pas condamner les exactions des SELEKA

 

NT : Un proverbe chinois dit que si quelqu'un ne veut pas voir un éléphant, il suffit de ne pas le regarder. Non seulement j'avais condamné les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par les SELEKA, mais mieux, j'avais encore envisagé des actions contre eux:

 

1/ J'étais la première personnalité politique à avoir demandé publiquement et officiellement le désarmement forcé de la coalition SELEKA le 15 mai 2013 devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies c'est à dire un mois et vingt deux jours seulement après sa prise de pouvoir. Non seulement cette initiative salvatrice prise pour mettre un terme aux souffrances de notre peuple n'avait pas reçu de soutien, mais j'avais été vilipendé et traité d'irresponsable par le Président du Conseil National de Transition et le Secrétaire Général du KNK. Personne n'avait réagi.

 

Alors que le pays n'avait ni armée, ni gendarmerie, ni police pour protéger nos populations qui étaient massacrées, martyrisées, pillées, humiliées, comment des responsables politiques pouvaient-ils s'opposer à l'intervention des forces internationales comme seule alternative pour porter secours à leurs frères et sœurs égorgés, leurs pères et mères assassinés, leurs femmes et filles violées? C'est à ceux-là que notre peuple doit poser la question suivante: pourquoi étiez-vous contre le désarmement de la coalition SELEKA?

 

2/ J'avais également demandé aux Nations Unies la création de commissions d'enquête pour que les auteurs des crimes contre nos populations civiles soient poursuivis et jugés. Deux commissions d'enquête onusiennes sont à pied d'œuvre actuellement.  Je me réjouis de ce que tôt ou tard, ces criminels répondront de leurs actes devant la justice.

 

CAP: C’est sans doute ces prises de position qui ont tendu vos relations avec la SELEKA… !

 

NT : Les menaces de mort proférées à mon encontre par les " généraux" SELEKA  à la Section des recherches et d'investigations (SRI) où je m'étais rendu le 3 décembre 2013 à la demande de Michel DJOTODIA et dont les images avaient été largement diffusées sur les chaines de télévision françaises, l'attaque et le pillage par eux de ma résidence le 5 décembre 2013 alors que j’étais en mission à Paris ainsi que la torture et l'assassinat de mes gardes de corps au Camp de Roux les 5 et 13 décembre 2013, ôtent toute crédibilité aux accusations fantaisistes sur ma prétendue complicité avec la coalition SELEKA.

 

CAP: Vos adversaires vous reprochent de n'avoir pas démissionné !

 

NT : Là-dessus, une mise au point s'impose. D'abord je ne suis pas un aventurier qui cherche un poste ou susceptible de s'y accrocher puisqu'en mai 1996 déjà, j'avais décliné le poste de Premier Ministre que m’avait proposé le Président PATASSE. A l'époque, j'étais Bâtonnier de l'ordre des Avocats et Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l'Homme dont j'étais le fondateur.  Ensuite, je n'étais pas un Premier Ministre nommé discrétionnairement par François BOZIZE et Michel DJOTODIA et donc révocable ad nutum, c'est à dire à tout moment puisque ma nomination tirait sa source et sa légitimité dans l'accord politique du 11 janvier 2013 de Libreville qui avait concédé ce poste à l'opposition démocratique dont j'étais le coordonnateur.

 

Ceci dit, ma démission n'aurait pas changé le rapport de forces au plan politique puisque ce serait un membre de l'ancienne opposition démocratique qui m'aurait remplacé et qui se heurterait à la même hostilité de la coalition SELEKA.

 

Enfin, pourquoi mes détracteurs n'avaient pas demandé la démission de Michel DJ0TODIA puisque les exactions sur nos paisibles populations étaient commises par les SELEKA dont il était le chef et non par une milice du Premier Ministre? En réalité l'argument de ma démission faisait objectivement le jeu de la coalition SELEKA en vue de la monopolisation de tout  l'espace politique par cette dernière.

 

 CAP: En définitive, quel jugement portez-vous sur les institutions de la Transition?

 

NT : Notre pays traverse la crise la plus aiguë de son histoire. Même dans nos pires cauchemars,  nous n'avions jamais imaginé que nous pouvons vivre une telle tragédie. Pour avoir connu et vécu les difficultés et la complexité de la crise, je me garde de porter des jugements de valeur sur les autorités qui ont la charge de conduire dans des conditions très difficiles la transition même si la vigilance des centrafricains dans la gestion de cette crise est nécessaire.

 

Plusieurs leviers qui devraient les aider dans leur tâche font défaut, notamment l'absence de capacité opérationnelle de nos forces de défense et de sécurité pour faire face à l'insécurité qui constitue le problème majeur de la crise. En saluant l'effort de la Communauté internationale pour pacifier notre pays, on peut cependant relever des différences d'approche dans la compréhension des résolutions des Nations Unies et l'exécution du mandat onusien pourtant placé sous le Chapitre 7 de la Charte et qui implique l'usage de la force pour régler l'épineux problème du désarmement des forces négatives à savoir les SELEKA et les ANTI-BALAKA. C'est pourquoi, je suis consterné d'entendre parler de "mesures de confiance" signées exclusivement par les Commandants de la Force Sangaris et de la Fomac, donc inopposables aux autorités centrafricaines, pour contourner la mise en œuvre d'un mandat impératif de l'ONU. Le désarmement sera forcé ou bien il ne sera pas. C'est le sens de mon intervention alarmiste à l'Assemblée Générale de l'ONU le 26 septembre 2013 lorsque je déclarais que " c'est aujourd'hui ou jamais qu'il faut agir, car demain il sera trop tard et la communauté internationale ne pourra plus, face à l'Histoire, s'exonérer de ses responsabilités politiques et morales".

 

 Par ailleurs l'absence de recettes propres et l'ampleur de la crise humanitaire nécessitent la mobilisation d'importantes ressources financières qui ne sont pas à la portée de notre pays. Et ce n'est pas la faute des dirigeants de la Transition.

 

CAP: Pour finir, que retenez-vous de votre passage à la primature ?

 

Le peuple centrafricain a beaucoup souffert et continue de souffrir. Le pays n'avait pas de force défense et de sécurité pour protéger nos populations. Au plan financier, il ressort d'un rapport de mission établi par le Cabinet d'audit 2AC mandaté par l'Union Européenne que la situation consolidée de la trésorerie  de l'Etat centrafricain à la date du 28 février 2013 était de 44,3 millions de Fcfa.

 

Notre pays était considéré comme un non Etat, un Etat fantôme, un Etat fictif, un semblant d'Etat.

Aucun Chef de Gouvernement n'avait été confronté à une telle tragédie avant moi. C'est à l'aune de ces difficultés et obstacles que nous devons avoir une lecture objective de la situation de notre pays. Mais c'est à nous de consentir les sacrifices pour nous réconcilier et sauver notre pays. Personne ne le fera à notre place. Il n'y a pas et il n'y aura pas de messie ou d'homme providentiel pour sauver la RCA. On aura beau changer les hommes et les femmes, on ne changera pas pour autant la nature de la crise. Après ma nomination aux charges de Premier Ministre, j'avais, en insistant sur la notion de sacerdoce, déclaré que c'est collectivement que nous allons sauver la Patrie ou c'est collectivement que nous périrons.

 

Pour ma part j'avais servi mon pays avec dévouement et patriotisme, sans moyens, avec ma volonté certes et aussi avec les erreurs et les faiblesses inhérentes à la nature humaine. Mais j'avais toujours agi dans l'intérêt supérieur de la nation sans trahir ce peuple qui m'a tout donné et qu'en retour, je me fais le devoir de servir encore pour le reste de ma vie.

 

J'exhorte mes compatriotes à ne pas désespérer et à avoir foi en l'avenir de notre pays.

L' ANCIEN PREMIER MINISTRE MAITRE NICOLAS TIANGAYE SORT ENFIN DE SON SILENCE
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