http://www.lunion.presse.fr/ Par Mathilde ESCAMILLA 21/10/2014
Il arrive tout juste des États-Unis. Au début du mois de septembre, Alex Ouamonguene est devenu le pasteur de l’église protestante de Vitry-le-François. Rencontre avec ce ministre du culte, animé par la foi depuis son adolescence centrafricaine.
La porte s’ouvre en grand. Il pénètre d’un pas ample dans la Maison de l’Évangile, dite L’Espérance. Pour surprendre son interlocuteur du jour, Alex Ouamonguene l’apostrophe par quelques phrases en anglais, un large sourire lui éclairant le visage. Il a le sens du contact direct qui fait tomber immédiatement les barrières. L’entame en anglais n’était qu’un jeu, car le français se trouve impeccablement maîtrisé chez cet homme à l’expérience cosmopolite.
Depuis quelques semaines, Alex Ouamonguene exerce le pastorat de l’Église protestante de Vitry-le-François. Il assure les prédications lors du culte dominical, et conduit les réunions de prière et les études bibliques chaque mercredi. Le nouveau venu arrive tout droit des États-Unis, où il a passé 14 années.
Il rencontre Dieu, à 12 ans
Nommé pasteur, il a obtenu un visa de séjour temporaire d’une durée d’un an. « J’ai toujours envisagé de m’installer en France. Nous allons prier pour que Dieu agisse ici, dans la vie des gens », assure-t-il, soucieux de rendre aux autres ce qu’il a lui-même reçu. Alex Ouamonguene a trouvé la foi adolescent, alors qu’il vivait en République centrafricaine. « J’ai rencontré plusieurs missionnaires français, venus prêcher en Afrique. La première fois, c’était à l’âge de 12 ans, durant une réunion d’évangélisation. Mon père était malade ; il souffrait d’un type de diabète avancé. J’ai vu la puissance de Dieu se manifester au travers de la parole déterminée du prédicateur, raconte-t-il. Lorsque le missionnaire a demandé s’il y avait des malades dans la salle, mon père s’est levé. La prière l’a guéri, alors que son état nécessitait des injections quotidiennes. »
Ce miracle a décidé de la vocation d’Alex Ouamonguene. Le jeune garçon qu’il était s’est engagé résolument dans la voie du protestantisme. Il a fait ses classes pour pouvoir, à son tour, diffuser la sainte parole. « Je dois quelque chose à la France. Je veux restituer ce que les missionnaires ont apporté aux miens. Ils ont ouvert des écoles, multiplié les conférences et les expositions qui ont beaucoup contribué à répandre la parole de Dieu. » L’enfant d’alors s’est absorbé dans l’évangélisation et le témoignage des croyants. En grandissant, il a naturellement embrassé la carrière d’évangéliste, empoignant le bâton du pèlerin et s’en allant prêcher sous les tentes itinérantes. « La gloire de Dieu se voyait dans le pays en conflit, malgré le danger, et la mort qui frappait. »
Un bac de gestion en poche, incité par un missionnaire américain, Alex Ouamonguene est parti poursuivre ses études au Nigeria. Il y a obtenu une maîtrise spécialisée dans le ministère pastoral. Durant quatre ans, il a établi une navette entre ce pays d’Afrique et les États-Unis. L’Amérique lui a offert l’opportunité de valider un doctorat et de perfectionner son prédicat. Il s’y est installé.
Alex Ouamonguene a exercé sept ans dans le Colorado, puis sept ans au Texas. Cette longue période s’est entrecoupée de séjours réguliers en France ; un trimestre chaque année, à venir soutenir ses collègues. « Je venais à Vitry-le-François, j’allais à Nancy, à Marseille… J’ai parcouru comme cela toute la France. »
Il est donc désormais devenu le pasteur attitré de l’Église de Vitry. Après l’itinérance, voici venu le temps de la sédentarisation dans un poste dédié à une communauté de fidèles ; un arrêt effectif mais d’une durée indéterminée. « Je demande à Dieu de m’aider à rendre à la France ce que les Français m’ont apporté… Le monde est malade, il a besoin de retrouver le chemin de la foi… »