APA Bangui (Centrafrique) - 2014-08-05 16:40:00 - Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké a démissionné mardi, suite à la signature le 23 juillet dernier à Brazzaville (Congo) d’un accord de cessation des hostilités entre les protagonistes de la crise centrafricaine, a annoncé la radio nationale.
«La présidente de transition a demandé et obtenu du Premier ministre, chef du gouvernement de transition, sa démission et celle de son gouvernement pour permettre la mise en oeuvre effective des engagements émanant du Forum de Brazzaville», indique un communiqué officiel
Nommé le 25 janvier dernier, André Nzapayéké, 62 ans, est un ancien cadre de la Banque africaine de développement, et de la Banque de développement des Etats d'Afrique centrale (BDEAC)
Centrafrique: le Premier ministre démissionne suite à l'accord de paix de Brazzaville
05/08/14 (AFP)
Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké a démissionné mardi, suite à l'accord de paix conclu fin juillet à Brazzaville entre protagonistes de la crise et censé relancer la transition dans le pays, a-t-on appris de source officielle.
"La présidente de transition (Catherine Samba Panza) a demandé et obtenu du Premier ministre, chef du gouvernement de transition, sa démission et celle de son gouvernement pour permettre la mise en oeuvre effective des engagements émanant du Forum de Brazzaville", a annoncé un porte-parole de la présidence sur les ondes de la radio d'Etat.
Ces dernières semaines, la présidente avait préconisé à plusieurs reprises le réaménagement du gouvernement "sur des critères de technocratie, de région et de compétence, mais qui intègrent aussi la dimension politique et les nouvelles donnes issues du forum de Brazzaville", a expliqué le porte-parole.
"Elle avait annoncé que ledit réaménagement se ferait dans l'esprit de Brazzaville de large ouverture et de réconciliation nationale", a-t-il rappelé.
Sous la pression des pays de la région et de la communauté internationale, un fragile accord de cessez-le-feu avait été paraphé le 23 juillet dans la capitale du Congo voisin par des chefs de l'ex-rébellion Séléka et des délégués des miliciens anti-balaka, ainsi que par des représentants politiques, religieux et de la société civile.
Le gouvernement de transition, nommé fin janvier après l'élection de Mme Samba Panza, et formé surtout de techniciens, s'est avéré impuissant face aux bandes armées qui continuent de s'affronter dans le pays, et incapable jusqu'à présent de redresser un Etat failli depuis des décennies.
Début juillet, la France et l'ONU avaient déploré une transition "en panne", et une situation politique "nettement détériorée".
A Bangui, qui connaît une relative accalmie après les violences intercommunautaires de ces derniers mois, la composition du futur cabinet suscite depuis plusieurs jours de nombreuses interrogations concernant l'arrivée possible de représentants des groupes armés --ex-Séléka à dominante musulmane et milices anti-balaka majoritairement chrétiennes-- dans le prochain gouvernement.
RCA: la démission du Premier ministre pour un gouvernement élargi
par RFI 05-08-2014 à 22:51
En Centrafrique, le Premier ministre André Nzapayéké remettra formellement sa démission à la chef de l'Etat, Catherine Samba Panza, mercredi 6 août en fin de matinée. La présidence a annoncé en fin d'après-midi qu’elle avait demandé à son chef de gouvernement sa démission.
L’entourage d’André Nzapayéké évoque des pressions de la communauté internationale pour exiger son départ. Ce mardi, le Premier ministre a donc fini par céder. Il remettra officiellement sa démission ainsi que celle de son gouvernement, mercredi 6 août, à 11h00, à la présidente Catherine Samba-Panza.
Pour autant, André Nzapayéké n’avait pas l’intention de partir aussi tôt, à peine plus de six mois après avoir été nommé, le 25 janvier dernier. Selon ses proches, tout s’est joué fin juillet, à Brazzaville, lors de la signature de l’accord de paix entre anti-balaka et Seleka. A ce moment-là, « il a fallu faire des concessions et sa démission en faisait partie », explique son entourage.
Les Seleka ont souvent affirmé que le poste de Premier ministre leur avait été promis en contrepartie du départ de l’ex-président Michel Djotodia à Ndjamena. Parallèlement, à Paris, certains diplomates évoquaient, depuis plusieurs mois, la possibilité d’un départ d’André Nzapayéké dans un souci de réconciliation, pour être - peut-être - remplacé par un Premier ministre de confession musulmane.
Ce mardi après-midi, le porte-parole de la présidence expliquait que cette démission était destinée à « faciliter la mise en œuvre effective des accords de paix de Brazzaville ».
« Il faut élargir le gouvernement et prendre en compte la dimension politique des groupes armés », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Gaston Mackouzangba. Selon lui, il en va de la « poursuite du processus de paix et de réconciliation nationale ».
Des noms qui circulent
Dans la presse, comme dans les cercles politiques, des noms circulent comme celui de Karim Meckassoua qui vient d’ailleurs de rentrer à Bangui. C’est un musulman, mais c’est aussi un ancien ministre de l’ex-président Bozizé, souvent considéré comme proche de la France mais rien n’est encore joué. En janvier déjà, son nom était pressenti. Il n’avait finalement pas été désigné.
Et puis, d’autres noms sont également évoqués et quoi qu’il en soit, la présidence fait savoir qu’elle entend respecter l’esprit de Brazzaville. Avant toute décision, les Forces vives, présentes au forum de Brazzaville, seront consultées. Dès mercredi, Catherine Samba-Panza recevra chaque entité - pendant une demi-heure chacune - pour écouter les propositions de chacun.
La présidence espère ensuite d’être en mesure d’annoncer, dès cette semaine, le nom du nouveau Premier ministre centrafricain.
"Il faut élargir le gouvernement et prendre en compte la dimension politique des groupes armés"
Gaston Mackouzangba Porte-parole du gouvernement de Centrafrique
05/08/2014 - par Pierre Pinto