Bangui - AFP / 05 août 2014 10h44 - De violents accrochages ont opposé lundi soldats français et combattants de la Séléka à Batangafo, dans le nord de la Centrafrique, faisant plusieurs morts dans les rangs de l'ex-rébellion, a-t-on appris mardi auprès de la force africaine Misca.
Des soldats français de l'opération Sangaris en mission de reconnaissance ont été pris à partie lundi par des ex-Séléka à leur entrée dans le centre de Batangafo, a déclaré à l'AFP un officier de la Misca, sous couvert d'anonymat.
Les militaires français ont riposté, faisant usage d'armes lourdes et recevant le soutien d'avion de chasse Rafale, et plusieurs combattants de la Séléka ont été tués, selon cette même source, qui n'a pas fait état de victime du côté français.
L'accrochage a duré plusieurs heures, et les fortes détonations ont effrayé de nombreux habitants qui ont fui en brousse ou se sont réfugiés vers les sites des déplacés, a ajouté l'officier. Le calme est revenu dans l'après-midi.
A environ 300 km au nord de Bangui, la ville de Batangafo avait été la semaine dernière le théâtre de violents affrontements entre combattants de l'ex-Séléka et miliciens anti-balaka à dominante chrétienne. Au moins 25 personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées, selon un dernier bilan.
Près de 10.000 habitants avaient fui ces combats pour se réfugier à l'hôpital, au domicile du maire, à la mairie, à la paroisse et en brousse, selon une source humanitaire sur place.
Batangafo, dans la préfecture de l'Ouham, est sous le contrôle de l'ex-Séléka et de Peuls armés, comme toute la moitié nord du pays. La région marque cependant la limite avec les territoires où opèrent les anti-balaka (toute la partie sud et ouest du pays) et est aujourd'hui une zone d'affrontements.
Les principaux protagonistes de la crise centrafricaine -- l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane et les milices anti-balaka -- ont signé fin juillet à Brazzaville un accord de cessez-le-feu.
Il est le premier accord du genre signé après huit mois d'interminables massacres, exactions et pillages en tous genres qui ont mis le pays à feu et à sang, et ont achevé la faillite total de l'Etat.
A l'exception des violences à Batangafo, ce fragile cessez-le-feu semble pour le moment à peu près respecté.
Depuis leur déploiement en RCA en décembre 2013, les soldats français de Sangaris ont été régulièrement pris à partie par les combattants des deux camps.
(©)