Brazzaville (AFP) - 19.08.2014 14:16 6 Le président du parlement provisoire de Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguendet, a demandé mardi à Brazzaville de "surseoir" à la mise en place d'un nouveau gouvernement dans son pays, estimant que le Premier ministre désigné récemment ne fait pas l'unanimité.
Mahamat Kamoun a été nommé Premier ministre le 10 août, en remplacement d'André Nzapayeké, dans le souci de former un gouvernement "élargi" et de se conformer ainsi à l'esprit des accords de cessation des hostilités signé à l'arraché le 23 juillet à Brazzaville.
"La concertation c'est ce qui a manqué dans la désignation du Premier ministre; c'est ce qui a posé problème au niveau des institutions et des entités importantes qui ont signé les accords de Brazzaville", a déclaré M. Nguendet, président du conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire.
Il s'exprimait face à un groupe des journalistes au sortir d'un entretien de deux heures avec le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, qui avait convoqué les différents acteurs de la crise afin de d'accélérer la formation d'un gouvernement "élargi".
"Il est urgent que toutes les institutions et toutes les entités se retrouvent pour qu'on se parle. (...) S'il faut faire des sacrifices pour que le peuple centrafricain puisse avoir la sérénité, il faut le faire. Le temps passe certes, mais le principe de la transition c'est la concertation", a souligné M. Nguendet.
Au total, une dizaine de personnalités représentant le CNT, l'ex-rébellion Séléka, les milices anti-balaka, les partis politiques et la société civile ont fait le déplacement dans la capitale congolaise, où elles doivent discuter séparément avec le médiateur, selon le protocole de la présidence du Congo.
De confession musulmane, haut-fonctionnaire spécialiste des finances, le nouveau Premier ministre est surtout un proche de Mme Samba Panza, après avoir travaillé sous les régimes de François Bozizé (renversé en mars 2013) et Michel Djotodia, le chef de l'ex-Séléka, au pouvoir jusqu'à janvier 2014.
La Centrafrique est maintenant sans gouvernement depuis une quinzaine de jours. Sa formation bute notamment sur la question de la représentation des groupes armés en son sein. L'ex-rébellion Séléka refuse pour le moment d'y participer, affirmant que son avis n'a pas été pris en compte.
Fin juillet, les protagonistes de la crise centrafricaine avaient signé dans la capitale congolaise, sous forte pression internationale, un fragile accord de cessez-le-feu, plusieurs fois violé depuis lors.
Blocage dans la formation du nouveau gouvernement de Transition : Brazzaville bis pour desserrer le verrou
19/08/14 (Afrique Actualité)
La formation du nouveau gouvernement de Transition ayant désormais à sa tête Mahamat Kamoun, tarde à se mettre en place. Les tractations pour la mise en place de ce gouvernement ne semblent pas aboutir, alors qu'il avait été annoncé pour le week-end dernier au plus tard. La difficile unanimité autour du premier ministre Mahamat Kamoun et la publication attendue du nouveau gouvernement sont les principaux verrous dans cette nouvelle crise, après l'obtention de la cessation des hostilités par les différents groupes belligérants le 23 juillet dernier.
Lundi, une équipe de 7 personnes composées de certains leaders des entités signataires de l'accord de Brazzaville ayant abouti au changement du gouvernement Nzapayéké, s'est envolée pour Brazzaville en vue de débloquer la formation du nouveau gouvernement de Transition.
Ces représentants émanent de certaines entités significatives du pays à savoir, le Conseil National de Transition (parlement provisoire), la plate-forme Alliance des partis politiques de l'ancienne opposition démocratique (AFDT), la plate-forme des partis de l'ancienne majorité présidentielle (GPP-RTL), le groupe des partis sans plate-forme, l'ex coalition Séléka, le mouvement Antibalaka et, le Groupe de travail de la société civile.
Démarche contestée
À Bangui, des voix s'élèvent pour dénoncer « cette méthode qui conduit nécessairement à la division et qui n'est pas de nature à favoriser une Transition consensuelle et apaisée », lit-on dans un communiqué des partis politiques de l'entité « Ancienne Majorité » (GPP-RTL), signé de son coordonnateur Laurent Ngon Baba.
Le GGP-RTL qui se dit indigné d'apprendre qu' « une infime partie des forces vives de la Nation, cooptée on ne sait sur quelle base, s'est rendue à Brazzaville pour rencontrer le médiateur Denis Sassou Nguesso », attire l'attention des autorités de Transition quant au « strict respect du caractère inclusif de toute concertation sur le processus en cours et sur l'obligation de préserver la cohésion sociale. »
La démarche est aussi contestée par le mouvement des Patriotes Antibalaka. Selon son conseiller politique Alfred Le Grand Ngaya, « cette cooptation est une manœuvre crapuleuse susceptible d'engendrer d'autres troubles. La Coordination nationale Antibalaka demande au médiateur international de ne pas se signifier sur cette délégation au nom du Mouvement Antibalaka, » prenant à témoin l'opinion nationale et internationale sur ces comportements dits « mesquins » de la part de certaines autorités de Transition.
À Bangui, des réactions au sujet de la mise en place du nouveau gouvernement de Transition se font toujours enregistrées.
Joseph Béndounga, président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance du Centrafrique (MDREC), pense que l'élasticité dans la mise en place du nouveau gouvernement prouve que Catherine Samba-Panza est dépassée par les événements.
Pari
« La triste réalité centrafricaine est que la présidente de la Transition est dépassée par les événements. Le sommet des chefs d'Etat de l'Union Africaine à Malabo en Guinée Equatoriale a fait ce constat. Un constat antérieurement fait par les Centrafricains, les partenaires au développement et les ONG exerçant en République Centrafricaine », a relevé Joseph Bendounga.
Ce mardi matin, rien n'a toujours filtré de la rencontre. « Nous avons juste été reçu individuellement par le vice-médiateur. La médiation nous demande de fléchir nos positions en acceptant d'intégrer le nouveau gouvernement. Il n'y a rien de plus jusque-là », a confié depuis Brazzaville Gervais Lakosso, président du Groupe de travail de la société civile centrafricaine qui fait partie de la délégation, alors qu'il avait refusé d'aller à Brazzaville en juillet dernier.
Le Médiateur de la crise centrafricaine le président congolais Denis Sassou Nguesso réussira-t-il à relever ce nouveau pari ?
http://afriqueactualite.com/politique/afrique/1752-rca-bloca...
Une délégation centrafricaine en conclave avec le médiateur Denis Sassou N'Guesso à Brazzaville
APA-Brazzaville (Congo) - 2014-08-19 13:52:27 - Une délégation d’hommes politiques centrafricains est présentement en conclave à Brazzaville avec le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, médiateur dans la crise en RCA, pour tenter d’aplanir les divergences nées de la nomination de Mahamat Kamoun au poste de Premier ministre et parvenir à la formation d’une équipe gouvernementale, a indiqué mardi à Brazzaville une source à la présidence congolaise.
La même source a affirmé que la délégation d'hommes politiques centrafricains dont la composition n'a pas été révélée, est arrivée lundi dans la capitale congolaise et « le but de la rencontre avec le président congolais est de parvenir à aplanir les divergences nées de la nomination de Mahamat Kamoun au poste de premier ministre, nomination qui constitue un frein à la formation d'un gouvernement de consensus tel que retenu à l'issue du forum sur la crise en RCA tenue en juillet dernier ».
Au terme de cette rencontre, le médiateur Denis Sassou N'Guesso et la délégation centrafricaine devraient parvenir à un accord pour la formation d'un gouvernement qui fait l'unanimité de tous notamment les ex-Selékas et les anti-balakas afin de relancer le processus de transition dans ce pays qui semble bloqué depuis la nomination de l'actuel premier ministre.
La présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, qui était l'hôte du président Sassou N'Guesso lors des festivités du 54ème anniversaire de l'indépendance du Congo à Sibiti, chef lieu du département de la Lékoumou (sud-ouest du Congo), le 15 août dernier, avait promis de « calmer les esprits pour une poursuite sans faille de la transition en RCA ».