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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 10:42

 

 

 

 

REVUE DE PRESSE AFRIQUE

 

A la Une: la signature de l'accord de Brazzaville

 

Frédéric Couteau (RFI) jeudi 24 juillet 2014

 

 Un accord de cessez-le-feu, donc, pour la Centrafrique. Un accord qui reste très fragile, souligne le site d’information La Nouvelle Centrafrique : « après moult tergiversations, menaces de rupture des discussions, absences répétées, les Seleka ont finalement signé en début de soirée l’accord de fin des hostilités avec les anti-balaka et quatre autres groupes armés. […] L’image restera sans doute dans les mémoires, relève La Nouvelle Centrafrique. Mohamed-Moussa Dhaffane pour les Seleka et Patrice Ngaïssona, pour les anti-balaka, sont venus signer l’accord, main dans la main. »

 
Pour ce qui est du contenu, rapporte le site centrafricain, l'accord consiste en « neuf articles obligeant les parties signataires à cesser les crimes, les exécutions sommaires, les tortures ou les incendies de villages. Plus de barrages illégaux : le pouvoir central doit avoir accès à l’ensemble de l’étendue du territoire. Les signataires, en outre, s’engagent à cantonner leurs hommes, à cesser les administrations parallèles. »

 
Commentaire de La Nouvelle Centrafrique : « Le document de paix, basé uniquement sur la bonne foi de ses signataires, sera très vite mis à l’épreuve sur le terrain. Du côté anti-balaka, sans ligne de commandement, et surtout étant une nébuleuse hétéroclite avec de nombreux chefs de guerre en province, beaucoup redoutent déjà que ces derniers n’en tiennent pas compte si leurs intérêts partisans étaient en jeu. Les tergiversations, également, des Seleka ne sont pas non plus une garantie pérenne. »

 
De son côté, le site Centrafrique-presse n’est pas non plus très optimiste. « C’est uniquement pour sauver la face au président congolais et médiateur de la crise centrafricaine Denis Sassou-Nguesso que malgré elle, contrainte et forcée, la délégation de la Séléka a été obligée de co-signer le fameux accord de cessation des hostilités avec les anti-balaka, annoncé avec tambours et trompettes depuis Bangui avant la tenue du forum de Brazzaville ». Dès lors, s’interroge Centrafrique-Presse, « quelles sont les chances qu’un accord signé dans de telles conditions soit mis en œuvre et respecté une fois tout ce beau monde revenu au bercail ? Quasiment nulles ! »

 
Sauver la face ?

 
« Forum de Brazzaville : un accord malgré tout », titre le site Guinée Conakry Infos, qui exprime également ses doutes. En effet, estime le site guinéen, « pour beaucoup, cet accord sert davantage à camoufler l’échec du Forum qu’à faire taire les armes en RCA. Une impression d’autant plus compréhensible que les participants, pressés d’en finir avec ce sommet qui a failli aggraver le problème centrafricain, ne se sont même pas penchés sur la question du désarmement ! […] Pour le président congolais Denis Sassou-Nguesso, il fallait sauver la face à travers ne serait-ce qu’un simulacre de cérémonie de signature de l’accord. […] Catherine Samba-Panza et les autres Centrafricains héritent donc de “la patate chaude” ».
 
« C’est comme le retour à la case départ, estime le site Internet guinéen. Ils devront faire comme si Brazzaville n’avait pas existé. Parce que même les signataires de l’accord d’hier n’y croient que du bout des doigts… Les débats du forum manquant souvent de sérénité, ils ont comme conscience d’avoir davantage répondu aux exigences d’une photo officielle. La véritable cessation des hostilités en RCA n’est que l’aboutissement d’un processus qui reste à reprendre à l’intérieur du pays. La présidente de la Transition devra en être l’initiatrice et la coordinatrice. Pour cela, il lui faudra se montrer à la hauteur des espoirs qu’elle a incarnés lors de son investiture. »
 
Enfin, L’Observateur Paalga affiche, lui, un optimisme mesuré : « Depuis hier, l’espoir est de retour, même si le plus dur reste à venir. En effet, la Séléka a renoncé à ses visées sécessionnistes, en signant ledit accord de cessation des hostilités avec les anti-balaka. En contrepartie, le mouvement sélékiste aurait obtenu le principe de partage du pouvoir. Si tel est le prix à payer pour préserver l’intégrité territoriale de la Centrafrique, c’est tant mieux. […] Reste à Dame Catherine de Bangui, conclut L’Observateur, une fois rentrée au pays, à brûler des cierges pour exorciser à jamais les démons de la violence. Car c’est à l’épreuve du terrain que l’on mesurera le degré de sincérité des parties prenantes à cet accord devant prendre effet à partir de sa date de signature. » C’est-à-dire depuis hier…

 

 

FORUM DE BRAZZAVILLE : Un accord malgré tout

 

24.07.2014 00:22 par www.guineeconakry.info 

 

En dépit de tous les problèmes et de la méfiance qui ont caractérisé la rencontre, les organisateurs du forum autour de la crise centrafricaine ont poussé dans le sens d’un accord. Formellement, ex-Séléka, démarchés toute la journée d’hier, et anti-Balaka se sont engagés en faveur de la cessation des hostilités. Mais pour beaucoup, cet accord sert davantage à camoufler l’échec du forum qu’à faire taire les armes en RCA. Une impression d’autant plus compréhensible que les participants, pressés d’en finir avec ce sommet qui a failli aggraver le problème centrafricain, ne se sont même pas penchés sur la question du désarmement !

 

Ouf ! Pourrait souffler la diplomatie congolaise. En effet, la signature de l’accord formel d’hier est, pour elle, un motif de soulagement. Parce qu’autrement, elle est passée tout près d’un  échec aussi cuisant qu’humiliant. Et c’est d’ailleurs pourquoi, elle s’est investie durant toute la journée d’hier, pour que la délégation des ex-Séléka revienne à la table de négociation.

 

Pour le président congolais, il fallait sauver la face à travers ne serait-ce qu’un simulacre de cérémonie de signature de l’accord. L’important n’est pas de savoir, si l’accord en question aura un quelconque impact sur le terrain. Cela ne regarde plus que les Centrafricains. Pour le Congolais, ce qui importait c’était de sortir de cet engrenage politique, la tête relativement haute.

 

Catherine Samba Panza et les autres Centrafricains héritent donc de ‘’la patate chaude’’. C’est comme le retour à la case-départ. Ils devront faire comme si Brazzaville n’avait pas existé. Parce que mêmes les signataires de l’accord d’hier n’y croient que du bout des doigts… Les débats du forum manquant souvent de sérénité, ils ont  comme conscience d’avoir davantage répondu aux exigences d’une photo officielle. La véritable cessation des hostilités en RCA n’est que l’aboutissement d’un processus qui reste à reprendre à l’intérieur du pays.

 

La présidente de la Transition devra en être l’initiatrice et la coordinatrice. Pour cela, il lui faudra se montrer à la hauteur des espoirs qu’elle a incarnés lors de son investiture. Faire valoir une autorité fondée sur la confiance et l’assurance à destination de tous les acteurs, Catherine Samba Panza devra se montrer réaliste et reconnaître que le sommet de Brazzaville n’a pas produit les résultats escomptés.

 

Conséquemment, elle devra faire des consultations larges auprès de l’ensemble des forces vives de son pays, en vue non seulement d’identifier les principaux maux, mais aussi la démarche qui fera se réconcilier les Centrafricains. Aucun avis ne doit être négligé et toutes les entités sociopolitiques doivent compter.

 

Cela doit être un défi personnel aussi. Pour le relever, elle ne devra se fier qu’à l’intérêt supérieur et ultime de la nation centrafricaine. Elle devra comprendre quand, il faut faire montre d’humilité et de pardon, mais ne jamais flancher quand la fermeté est nécessaire. En agissant de la sorte, elle cessera enfin d’être le ‘’jouet’’ qu’elle a jusqu’ici été entre les mains de ses puissants voisins. Elle éprouvera alors la légitime fierté d’avoir tracé la voie de la paix et de la réconciliation pour son pays.

 

Transformer cet accord à l'arraché en un véritable signe d'espoir, c'est le miracle que les Centrafricains devront accomplir !  

 

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

 

 

 

FORUM DE BRAZZAVILLE SUR LA RCA : Le retour des pyromanes

 

http://lepays.bf/  Jeudi 24 juillet 2014

 

Après avoir suscité beaucoup d’espoir, tant au niveau national qu’international, le sommet de Brazzaville qui réunit les différents protagonistes de la crise centrafricaine, a commencé à piétiner. Une situation de blocage consécutive à l’exigence de la Séléka qui a posé comme condition à toute négociation de sortie de crise, la partition pure et simple du pays. Une partition qui consacrerait le Nord comme un Etat musulman, et le Sud, un Etat chrétien.

 

 Ce n’est pas la première fois que les membres de la Séléka évoquent l’idée d’une partition de la Centrafrique

 

L’idée de partition du pays, lancée par la Séléka, a sans doute fait sourire quelques participants au forum, tandis que d’autres se sont sentis plutôt agacés, voyant à travers elle, une volonté des responsables de la Séléka de faire, qui sait, monter les enchères afin de bénéficier de plus d’égards pendant ces négociations. Toujours est-il que ce n’est pas la première fois que les membres de ce groupe évoquent l’idée d’une partition de la Centrafrique entre un Nord musulman, et un Sud chrétien. Au plus fort de la crise, alors que nombre de musulmans étaient massacrés à la hache par les anti-Balaka, c’est un proche conseiller de Michel Djotodia, Abakar Sabone, qui avait lancé cette idée, comme un ballon de sonde, avant de se rétracter devant la levée de boucliers que cela avait provoquée. Michel Djotodia lui-même s’était démarqué de cette déclaration de son proche conseiller. Pourquoi alors cette idée revient-elle comme principale revendication de la Séléka, juste au moment où Michel Djotodia a été reconduit à la tête de ce mouvement ? Michel Djotodia était-il en réalité à l’origine de cette idée ? L’a-t-il récupérée aujourd’hui afin de revenir au-devant de la scène politique en Centrafrique ? L’on peut, en tout cas, dire que cette revendication est loin d’être anodine et surtout, qu’elle sonne le retour des pyromanes Djotodia et Bozizé

 

La communauté internationale doit rester ferme sur le principe de non-partition de la Centrafrique

 

Cette revendication de la Séléka qui s’apparente à une provocation, mérite pourtant d’être traitée avec la plus grande attention par tous les acteurs et partisans d’une Centrafrique unie, débarrassée de tous les démons de la haine et de l’intolérance.

 

Dans notre parution du mardi 2 juillet dernier, « Le Pays » se demandait avec justesse si l’on pouvait parvenir à une sortie de crise en Centrafrique, sans les parrains que sont Bozizé et Djotodia. On se doutait bien que Michel Djotodia, débarqué du pouvoir par ses pairs de la sous-région, et obligé de quitter la Centrafrique, ne pourrait laisser son ennemi juré, Bozizé, se délecter de cette humiliation. A défaut d’avoir pu gérer la Centrafrique qui, manifestement, dépassait ses compétences, il rêve à présent de revenir gérer un Etat… musulman, qui lui est acquis d’office. Or, si Djotodia s’autoproclame président d’un Etat détaché de la Centrafrique, les anti-Balaka, à leur tour, réclameront le retour de leur mentor, François Bozizé. Et revoilà les pyromanes au-devant de la scène politique centrafricaine. Il serait alors malheureux pour la Centrafrique, que son destin retourne entre les mains de ceux-là mêmes qui sont à l’origine de tous ses malheurs. Pourtant, on a bien l’impression qu’après avoir été écartés de la vie politique centrafricaine, le sort semble s’évertuer à les y ramener et pire, à les imposer au peuple centrafricain. La communauté internationale doit donc rester ferme sur le principe de non-partition de la Centrafrique tout comme sur l’impossibilité d’un retour de Djotodia et de Bozizé dans la vie politique centrafricaine. Et qui dit que ces deux larrons, après avoir tous perdu le pouvoir, ne travaillent pas désormais, la main dans la main, pour revenir chacun, en tant que président d’une partie de la Centrafrique ? Le diable n’est jamais à court d’imagination.

 

Dieudonné MAKIENI

FORUM DE BRAZZAVILLE : Revue de presse
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