04/06/14(Dw-World)
En République centrafricaine ont eu lieu ce mardi les obsèques des victimes de l'attaque de l'Église Notre-Dame de Fatima, dans laquelle 17 personnes ont péri le 28 mai dernier à Bangui. Le pouvoir dénonce un complot. Face aux violences qui continuent d'agiter le pays, la présidente de transition, Catherine Samba-Panza avait dénoncé une manipulation. Même réaction de son Premier Ministre, André Nzapayeke qui a parlé, lui, d'un «complot planifié». Il a suggéré que des brebis galeuses se trouvaient même au sein de l'exécutif.
Mais de qui s'agit-il concrètement ? Les autorités centrafricaines renvoient la question à une commission d'enquête qui doit faire la lumière sur la situation. Mais depuis, les regards sont tournés vers l'ex-rébellion Seleka et les milices anti-balakas dont des représentants sont impliqués dans l'exécutif. Le Colonel Djouma Narkoyo est porte-parole militaire de la Seleka, il se dit prêt à coopérer : «Nous tous avons écouté ce que la présidente a dit. L'ex-Seleka est prête à prêter main forte à la présidente. Nous sommes prêts à la soutenir dans sa gouvernance.»
Que doit faire le pouvoir de transition?
Faut-il donc aller chercher les fauteurs de trouble parmi les représentants de l'ex opposition démocratique ? Luc Guéla, porte-parole du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), réfute toute accusation : «Non, non, non, nous ne sommes pas impliqués, dans la mesure où nous soutenons les actions du gouvernement. Nous faisons des propositions pour une bonne transition et nous ne pouvons pas aller à l'encontre de ce qui se passe au niveau de la transition.»
L'inclusion au sein de la présidence et la primature d'acteurs de la crise centrafricaine obéissait à une logique de réconciliation. La transition sera-t-elle possible sans ces acteurs ? La réponse de Emmanuel Sandy Cyrus, politologue et membre du CNT, le parlement de transition :
«Il le faut, puisque les représentants de ces différents groupes qui sont dans le gouvernement, au cabinet de la présidence de la République et dans le cabinet de la primature, d'aucuns se posent la question de savoir actuellement si ils sont vraiment représentatifs de leurs groupes respectifs. C'est ça tout le problème. Plus grave encore, la plupart de ces gens sont toujours en contact avec les ailes dures des groupes armés. Ce qui n'est pas du tout un moyen de pacifier le pays.»
Suite au drame de l'église Notre-Dame de Fatima il y a une semaine, la présidente de transition avait martelé que le désarmement allait enfin devenir réalité.
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