13/06/14 (RFI)
Il y a quelques semaines encore la paroisse de Don Bosco dans le nord de Bangui accueillait près de 50 000 déplacés centrafricains. Ils sont dix fois moins aujourd'hui sur le site, mais ceux qui ont tout perdu n’ont pas d’autre choix que de rester.
La pluie et l’accalmie sécuritaire ont poussé la grande majorité des réfugiés à rentrer chez eux, mais certains sont contraints de rester, comme Ange, un ancien haut fonctionnaire qui ne peut pas rentrer chez lui au PK12 : « Je suis là depuis le 5 décembre, j’ai été pillé et j’ai même reçu une balle. Je suis ici avec toute la famille. Ma maison a été détruite et je suis dans l’impossibilité d’aller la reconstruire et ce cas-là est valable pour beaucoup de gens à PK12. C’est pour cela que nous restons ».
Ange espère une aide financière pour reconstruire sa maison et en attendant il reste. L’argument financier est d’ailleurs souvent avancé par les derniers déplacés de Don Bosco. C’est aussi le cas de Marcel. Comme beaucoup, il était locataire de sa maison et en six mois, il a accumulé des dettes qu’il ne peut pas payer. Ce maçon attend désormais de trouver du travail pour pouvoir rembourser et rentrer chez lui : « Si je trouve du travail maintenant, les problèmes seront bien allégés, mais pour le moment, il n’y en a pas et c’est un peu lourd ».
A Don Bosco, la plupart des déplacés ne viennent pas de très loin : quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres, le plus souvent. Ce n’est toutefois pas le cas d’Aristide, il est instituteur dans le camp et il y a trois mois, il est venu à pied de Kaga-Bandoro à plusieurs centaines de kilomètres de Bangui. Il a perdu tout contact avec sa famille réfugiée en brousse : « Je ne sais pas comment rentrer et avec quelles conditions sécuritaires. Il n’y a pas de transports donc mes questions sont sans réponse ».
En attendant de trouver une réponse, Aristide espère ne pas avoir à passer une nouvelle nuit debout à cause de la pluie.
http://www.rfi.fr/afrique/20140613-rca-rencontre-derniers-de...