COMMUNIQUE DE PRESSE
Relatif au carnage de Boguila
Le samedi 26 avril 2014, des hommes armés, que des sources crédibles identifient comme étant des éléments ex-Séléka, ont fait irruption à l’hôpital de Médecins Sans Frontières de Nangha-Boguila dans la préfecture de l’Ouham dont ils ont entièrement pillé le bureau sous la menace des armes.
Dans le même temps, toujours aussi sans raison, sur le même lieu où se tenait une réunion avec des collaborateurs de MSF et une quarantaine de notables de la localité pour discuter de l'accès aux soins de la population, ces bandits armés se sont livrés sur ces personnes à un massacre sans nom. On dénombrera au total 22 civils tués dont trois employés locaux de MSF ainsi que plusieurs blessés.
Rien ne peut justifier une telle barbarie sur des civils non armés et dans un lieu clairement identifié comme étant une structure de santé tenu par un organisme humanitaire tel que Médecins Sans Frontières.
Il va sans dire que cet énième drame est la fâcheuse conséquence de l’inexistence de nos forces de défense et de sécurité et du total abandon des populations de l’arrière-pays et de nos provinces, situation dont tirent profit toutes les hordes et bandes armées de tout acabit qui écument nos villes et régions pour commettre les pires forfaits.
C’est pourquoi, le Bureau Politique du Mouvement de Libération du peuple Centrafricain, une fois de plus, ne peut que condamner fermement un tel carnage que rien ne saurait justifier.
- Il réitère sa conviction profonde que sans un désarmement total de toutes les bandes armées qui opèrent en toute tranquillité, tant dans la capitale que sur le reste du territoire national, il est vain et parfaitement illusoire de croire au retour de la sécurité et de la paix.
- Il s’étonne que les forces internationales déjà présentes sur le sol centrafricain qui, certes ont déjà tant fait et font beaucoup pour stabiliser la situation, tardent à user dans toute sa plénitude du mandat que leur confère la résolution 2127 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui leur demande de protéger les populations civiles et les autorise à procéder, par la force, au désarmement de toutes les bandes armées qui sévissent et tuent actuellement sans raison en toute impunité dans le pays.
- Il en appelle à ceux qui continuent de se revendiquer l’appartenance à l’ex-mouvement Séléka, ainsi qu’à celui des Anti-Balakas, et qui s’enferment toujours dans une spirale de violence aveugle, de cesser de tuer d’innocentes populations civiles, d’incendier les villages et de commettre des exactions car tôt ou tard, ils auront à répondre de leurs crimes.
Fait à Bangui, le 28 avril 2014
Pour le Bureau Politique
Martin ZIGUELE