http://www.leparisien.fr/international/centrafrique-heurts-violents-entre-des-soldats-francais-et-des-hommes-armes-a-bangui-25-04-2014-3794863.php
Publié le 25.04.2014, 22h30 | Mise à jour : 23h16
Un violent accrochage a impliqué des soldats français de l'opération Sangaris, pris à partie par un groupe armé dans un quartier musulman de Bangui jeudi soir, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
«Des soldats français de l'opération Sangaris qui patrouillaient au (quartier musulman) PK5 ont été visés par des tirs d'individus armés non identifiés vers 21h30 (20h30 GMT) et ils ont riposté à ces tirs», a déclaré une source au sein de la force africaine Misca. «Les échanges des tirs se sont poursuivis jusqu'à 1 heure du matin. On ignore le bilan exact de ces échanges de tirs», a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.
D'après les témoignages d'habitants des quartiers voisins, des tirs à l'arme lourde ont été entendus pendant plusieurs heures, tandis qu'un hélicoptère survolait le ciel nocturne de Bangui. «La force a été prise à partie. Un groupe armé a fait feu sur elle», a confirmé une source proche de Sangaris jointe par téléphone.
«Après des tirs de semonce, ce groupe a continué à tirer sur la force qui a à son tour tiré pour les neutraliser», a-t-elle affirmé, sans pouvoir fournir de bilan précis.
Selon le porte-parole de la communauté musulmane du PK5, Abakar Moustapha, l'accrochage a fait cinq morts parmi les habitants du quartier. «Des soldats français inspectaient une maison suspectée d'abriter des armes au quartier camerounais (du PK5) quand ils ont été pris à partie par des jeunes manifestant leur colère», a-t-il expliqué.
«Cette manifestation a dégénéré en échange de tirs entre les Français et certains jeunes armés. Il y a eu cinq morts et plusieurs blessés parmi les habitants du PK5», a assuré Abakar Moustapha.
Un porte-parole de la Croix-Rouge centrafricaine a indiqué que trois blessés par balle avaient été admis à l'hôpital communautaire du PK5 dans la nuit de jeudi à vendredi. La Centrafrique, l'un des pays les plus pauvres du monde, traverse depuis plus d'un an une crise sans précédent qui a fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés.