29/04/14 (20minutes)
Des niveaux de violences très élevés, qui touchent les civils et désormais également les travailleurs humanitaires. Seize civils, dont trois employés locaux de Médecins Sans Frontières ont été tués samedi après-midi lors d’un vol à main armée à l’hôpital de Boguila, géré par l’ONG, au nord de la République centrafricaine (RCA).
Des membres armés de l’ex-Seleka ont entouré l’hôpital alors que se tenait une réunion à laquelle MSF avait convié des leaders communautaires pour discuter de l’accès aux soins, indique l’ONG dans un communiqué. Un groupe d’assaillants a pillé le bureau de MSF sous la menace d’armes, alors que d’autres ont ouvert le feu sans raison dans la foule rassemblée sur le lieu de la réunion où se trouvaient des collaborateurs de MSF et des membres de la communauté, non armés.
Activités suspendues
Un officier de la force africaine Misca a, de son côté, fait état auprès de l’AFP d’au moins vingt-deux morts, soulignant que les assaillants, «assimilés aux ex-Séléka et aux Peuls», ont emporté des ordinateurs et de nombreux autres biens, «fracassant des portes des locaux probablement en quête d’argent».
«MSF travaille souvent dans des zones où la situation est compliquée, où les conflits sont actifs, et a subi des incidents assez sérieux ces dernières années en Centrafrique, comme dans d’autres pays», explique à 20 Minutes Tarak Bach Baouab, conseiller humanitaire au bureau de MSF à Amsterdam. «Mais pas d’une telle ampleur.»
L’association humanitaire a fermement condamné cette «attaque injustifiée», qui l’oblige «à réduire [son] équipe et suspendre [ses] activités à Boguila», et à «évaluer s’il est possible de continuer [ses] activités dans d’autres zones». «Le projet en lui-même est suspendu, et nous ne sommes pas certains d’être capables de le reprendre», souligne Tarak Bach Baouab. Et d’expliquer qu’«il y a des négociations à avoir en local, pour notamment assurer la sécurité des équipes».
Réflexion sur la sécurité
Une lourde perte pour la région, MSF étant la seule organisation internationale humanitaire présente à Boguila pour répondre aux besoins des quelque 45.000 habitants dans la région. Cette localité se situe en effet dans une zone échappant largement au contrôle de la force internationale composée des quelque 5.000 Africains de la Misca et 2.000 Français de l’opération Sangaris.
«Il s’agit d’une région qui n’est pas totalement sécurisée. Parce que nos effectifs (…) ne permettent pas encore de déployer des hommes dans les autres centres que les villes principales comme Bossangoa», à une centaine de kilomètres de Boguila, a expliqué l’officier de la Misca.
«Nous espérons que ce drame provoquera un sursaut des autorités compétentes et des acteurs qui se sont mobilisés cette année, pour qu’ils mènent une réflexion sur la sécurité, afin que les travailleurs humanitaires puissent reprendre ou continuer leur travail dans des conditions satisfaisantes de sécurité», conclut Tarak Bach Baouab.
Bérénice Dubuc
http://www.20minutes.fr/monde/1362797-centrafrique-apres-l-a...
RCA: 16 civils tués dans un hôpital, dont trois employés de MSF
GENEVE, 29/04/14 (Xinhua) -- Au total 16 civils, dont trois employés locaux de MSF ont été tués lors d'un vol à main armée survenu samedi dernier dans un hôpital au nord de la République centrafricaine (RCA), a affirmé lundi Médecins Sans Frontières (MSF).
MSF a condamné lundi fermement une attaque injustifiée contre des civils non armés dans un lieu clairement identifié comme étant une structure de santé de MSF.
"Nous sommes extrêmement choqués et attristés par la violence brutale utilisée à l'encontre de notre personnel médical et de la communauté", a déclaré Stefano Argenziano, chef de mission de MSF en RCA.
"Ce tragique incident nous a obligés à réduire notre équipe et suspendre nos activités à Boguila. MSF maintient son engagement à porter assistance à la population mais nous devons également prendre en compte la sécurité de nos collaborateurs", a ajouté Stefano Argenziano.
L'incident s'est produit quand des membres armés de l'ex-Seleka ont entouré l'hôpital de Boguila alors que se tenait une réunion à laquelle MSF avait convié 40 leaders communautaires pour discuter de l'accès aux soins.
Des hommes armés ont pillé le bureau de MSF sous la menace d'armes. Des coups de feu ont été tirés en l'air. Dans le même temps, d'autres hommes armés se sont approché du lieu de la réunion où se trouvaient des collaborateurs de MSF et des membres de la communauté, non armés. Sans raison, les hommes armés ont commencé à tirer dans la foule, tuant et blessant grièvement des civils.
MSF est la seule organisation internationale humanitaire présente à Boguila pour répondre aux besoins des populations exposées à des attaques mortelles, et sans distinction, par les groupes armés opérant dans la zone. Les événements tragiques de samedi constituent une attaque inacceptable, non seulement contre les civils mais également contre la capacité à délivrer des soins médicaux et une assistance humanitaire.