dimanche 9 mars 2014 par Agence de Presse Africaine - apanews.net
L’organisation de la coopération islamique (OCI) nous a fait confiance dans le dossier centrafricain qui est « extrêmement sensible », a indiqué le Sénégalais Cheikh Tidiane Gadio, récemment nommé envoyé spécial de cette organisation en Centrafrique.
« La Ummah islamique nous fait confiance dans un dossier extrêmement sensible. Mais tout le monde sait que depuis des mois, je me suis engagé en tant que panafricain et à titre tout à fait bénévole dans le règlement de la crise centrafricaine. Et je suis prêt à rester bénévole sur ce dossier. Comme je m’étais engagé dans le dossier malien depuis un an et demi sans répit, je suis prêt à continuer l’engagement sur celui centrafricain sans répit aussi », a dit M. Gadio, dans un entretien avec APA.
Il dit mesurer l’importance de cette mission et la confiance investie dans le Sénégal et en lui pour prendre en charge cette mission. Selon M. Gadio, cette mission ne lui serait pas confiée si elle n’avait pas l’aval des autorités au premier chef desquelles le Chef de l’Etat Macky Sall et le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
« Maintenant il est question d’aller rejoindre tous ceux qui sont sur le terrain, qui ont fait beaucoup d’efforts, beaucoup de sacrifices, beaucoup d’engagements pour aider la Centrafrique à résoudre ses problèmes. Et sous ce rapport, je crois que j’ai du travail, mais à côté de ceux qui étaient déjà là. Et je n’y vais pas sous le rapport d’un musulman qui intervient dans une crise où il y a des musulmans qui ont des problèmes. Non ! J’y vais parce que je suis panafricain, parce que le peuple centrafricain est indivisible dans ses difficultés, dans ses problèmes », a-t-il fait remarquer.
Pour Cheikh Tidiane Gadio, sa mission est d’apporter le concours de la Ummah islamique dans la résolution de la crise.
« Un concours très simple : Le dialogue politique pour la réconciliation nationale, mais avant tout la cessation des hostilités, des tueries pour qu’on puisse engager le dialogue politique, l’assistance humanitaire et la reconstruction économique de la Centrafrique », a précisé Dr Gadio.
« J’ai également reçu un député centrafricain à Dakar. J’ai parlé à beaucoup d’amis de la classe politique centrafricaine bien avant cette nomination. Je me suis même permis d’appeler au téléphone la présidente de transition (Cathérine Samba Panza), parce que je m’honorais qu’une femme soit désignée pour diriger la transition. J’ai discuté avec elle des scenari de sortie de crise qu’elle avait approuvée. Donc comme on dit j’étais resté saisi du dossier moi-même avant que l’OCI ne m’investisse de sa confiance », a-t-il conclu.
La RCA cherche toujours le chemin de la paix
http://www.dw.de/ 10.03.2014
La Centrafrique est encore loin d'un retour à la paix. Les exactions et règlements de compte se poursuivent toujours aussi bien dans la capitale Bangui qu'à l'intérieur du pays.
La communauté musulmane reste, selon les organisations internationales sur place, la principale cible des violences. C'est dans ce contexte que l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a nommé l'ex-ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio comme son envoyé spécial en République centrafricaine.
Une mission dans un contexte tendu
Compte tenu de la situation d'insécurité à laquelle la communauté musulmane est confrontée en Centrafrique, c'est dans l'urgence que l'OCI, a mandaté Cheikh Tidiane Gadio, alors que les musulmans continuent de fuir les exactions. Pas plus tard que ce week-end la présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, a une fois de plus dénoncé les violences dont sont victimes les musulmans. Une réaction suite à l'assassinat à Bangui vendredi de quatre civils appartenant à cette communauté.
Les humanitaires pris pour cible
Outre la communauté musulmane, les organisations humanitaires également ne semblent pas à l'abri des attaques.
Un collaborateur du Comité international de la Croix-Rouge a été tué ce week-end dans le nord du pays, plus précisément dans la ville de Ndélé. Le CICR a lancé un appel au respect des règles de base du droit humanitaire. Mais dans le contexte actuel, pas sûr qu'il soit entendu. Amy Martin est responsable du bureau de la coordination des affaires humanitaires en Centrafrique, elle explique que l'insécurité persiste.
« La situation est inquiétante surtout vers le nord et les zones rurales. Nous avons toujours les groupes armées surtout les anti balaka qui menacent certaines populations. Il y a toujours les éléments des ex seleka qui sont regroupé qui sont repartis vers le Nord-est. Il y a d'autres groupes armés dans le Nord-ouest. On a plusieurs groupes armés qui volent, qui pillent. Pour nous c'est toujours l'insécurité qui joue sur le déplacement de tout le monde. »
Les soldats de la Misca et ceux de la mission Sangaris tentent tant bien que mal d'assurer la protection tant des populations civiles que des humanitaires et de leurs convois.
Vendredi déjà Médecins sans frontières avertissait que les violences, surtout dans le nord de la Centrafrique, entravaient le déploiement de l'aide humanitaire destinée aux populations. L'arrivée de la saison des pluies devrait également compliquer davantage la distribution de l'aide.