par RFI 11-03-2014 à 06:15
L'archevêque de Bangui, monseigneur Nzapalainga, et le président de la communauté islamique de Centrafrique, Omar Kobine Layama, sont en chemin pour les États-Unis pour convaincre les Nations unies et les dirigeants américains de l'importance du déploiement d'une mission onusienne de maintien de la paix.
Sur leur chemin pour New York, monseigneur Nzapalainga et Omar Kobine Layama ont fait escale à Paris où ils ont rencontré le ministre délégué chargé du Développement, Pascal Canfin. Ils lui ont raconté la tournée qu'ils viennent d'effectuer à travers le pays. Les deux religieux ont parcouru pas moins de 1 000 kilomètres dans la Centrafrique profonde, afin d’essayer de mieux comprendre l'état de leur pays.
Ils disent avoir trouvé des signes d'espoir, comme la bonne cohabitation des communautés religieuses à Paoua ou à Bangassou. Mais ils ont aussi trouvé sur leur route la peur, toujours semée par les hommes en armes. « Nous avons vu des villages rayés de la carte, incendiés, des villes vidées des musulmans, beaucoup d’autres encore confrontées à l’insécurité, et beaucoup de seigneurs de guerre encore présents. Les gens vivent encore avec la peur au ventre », rapporte monseigneur Nzapalainga.
Face à cette persistance de l'insécurité, il est urgent, selon les deux leaders, de transformer la force africaine déployée en Centrafrique, la Misca, en une force des Nations unies. « Les effectifs des hommes sur le terrain ne répondent pas à la superficie de ce pays. Il y a aussi un problème logistique auquel la Misca est confrontée. Le Conseil de sécurité ne peut pas rester indifférent à la souffrance d’un peuple, comme le peuple centrafricain, qui est terré dans la brousse. Nous allons demander aux Nations unies de faire de sorte qu’une mission de la paix internationale soit installée en République centrafricaine », explique l’imam Kobine Layama.
Dans l'immédiat, les deux hommes réclament l'application stricte de la résolution 2127. Celle-ci demande aux forces internationales de désarmer les groupes armés, si nécessaire par la force, pour sécuriser les personnes et les biens.