AFP Mis à jour
Le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, a jugé aujourd'hui à Bangui que "la violence a été en partie jugulée" en Centrafrique deux mois après le début de l'opération Sangaris, en soulignant la difficulté de cette mission pour ses soldats.
"Le désarmement a commencé, tant pour les (milices chrétiennes) anti-balaka que pour la Séléka (...), Bangui va mieux et nous sommes sur une pente positive", a affirmé l'amiral Guillaud lors d'une visite au camp M'Poko de l'aéroport de la capitale, où sont installés les soldats de Sangaris, opération déclenchée le 5 décembre après le feu vert de l'ONU. Interrogé sur les critiques récurrentes contre les soldats français, accusés de favoritisme envers les anti-balaka lors des opérations de désarmement, au détriment de la minorité musulmane de Bangui, l'amiral Guillaud a assuré: "nous n'avons pas d'ennemis en Centrafrique". "A Bangui il n'y a pas que des civils musulmans qui sont tués. Il y a des exactions des deux côtés. Nous empêchons aussi les massacres de civils musulmans tous les jours", a-t-il déclaré.
S'adressant à ses soldats, l'amiral a souligné: "votre mission est difficile, sans doute l'une des plus complexes pour un soldat". "Il n'y a pas de ligne de front, il ne s'agit pas de vaincre", mais d'une "mission sans ennemis déclarés".
En Centrafrique, l'armée française se trouve face à "une population divisée avec une violence latente", dans "un pays où l'Etat est en grande difficulté", a ajouté le chef d'état-major, estimant que "la solution à cette crise est avant tout centrafricaine". La Centrafrique s'est enfoncée dans une spirale sans précédent de violences intercommunautaires après la prise du pouvoir en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, à dominante musulmane, et menée par Michel Djotodia.
Depuis le lancement de l'opération française Sangaris le 5 décembre dernier, 1.600 soldats français sont engagés en Centrafrique, en appui aux 5.500 soldats de la force africaine Misca, pour tenter de pacifier le pays. Si la situation sécuritaire s'est progressivement améliorée à Bangui, malgré des explosions de violences sporadiques et des règlements de compte quotidiens entre chrétiens et musulmans, la province, où une grande partie de combattants musulmans Séléka s'est repliée, reste aujourd'hui largement hors de contrôle.