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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 02:30

 

 

 

 

EXCLUSIF

 

 

http://www.lexpress.fr   Par Vincent Hugeux, publié le 09/01/2014 à  12:36

 

Voici ce qui, sauf coup de théâtre, devrait se passer dans les trois prochains jours. Entre le sommet de N'Djamena et l'installation, à Bangui, d'une nouvelle équipe de transition.

 

REUTERS

 

[Exclusif] Pour Michel Djotodia, président de facto d'une Centrafrique (RCA) en lambeaux, N'Djamena est un peu l'autre nom de Canossa. Car c'est dans la capitale tchadienne, théâtre ce jeudi et demain d'un sommet exceptionnel de la Communauté des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), que lui sera signifié son congé. Comme annoncé dès mercredi par L'Express


Une "démission assistée", ironise-t-on dans l'entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. En clair, une éviction, orchestrée par les cadors de la CEEAC -à commencer par son ex-parrain Idriss Déby Itno, maître du Tchad et patron en exercice de cette instance régionale-, en étroite coordination avec la France, hier tutrice coloniale de l'ancien Oubangui-Chari, aujourd'hui chef d'orchestre, via l'Opération Sangaris, de l'ingrate et laborieuse tentative de pacification d'une Centrafrique faillie et dévastée par les vents mauvais de la haine et de la vengeance. Que paye donc Djotodia, qui entraînera selon toute vraisemblance dans sa chute Nicolas Tiangaye, un Premier ministre avec lequel il entretenait des relations oscillant entre le conflictuel et l'exécrable? Avant tout, son incapacité -pourvu qu'il en eût vraiment la volonté- d'entraver les exactions perpétrées par les soudards de la Séléka, cette nébuleuse rebelle hétéroclite dont il fut la figure de proue, et de restaurer un semblant d'ordre.

 

Casting d'un nouveau tandem

 

Voici à quoi devrait ressembler la partition de "l'après", écrite à plusieurs mains. A N'Djamena, les chefs de file de la CEEAC -Déby bien sûr, mais aussi le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Gabonais Ali Bongo Ondimba et le Camerounais Paul Biya- sont censés statuer sur le sort, donc le point de chute, de Djotodia, mais aussi et surtout s'accorder sur le casting du tandem appelé à conduire la transition politique jusqu'à la tenue, avant la fin de l'exercice 2014 conformément aux exigences de Paris, d'un scrutin présidentiel.  

 

Binôme composé de préférence d'un musulman et un chrétien. L'une des hypothèses envisagées consisterait à confier cette succession acrobatique à un officier général au pedigree acceptable par tous les belligérants, pour peu qu'on en dénichât un. "On a le profil, mais pas les noms, concède Jean-Yves Le Drian. Reste donc aux Africains à trouver l'oiseau rare." Ou plutôt le duo de régents providentiels, dont on parierait volontiers qu'il sera adoubé par la France. Une certitude : les "élus" devront s'engager à ne pas briguer la magistrature suprême à la fin de l'année... Acte 2 : l'installation solennelle à Bangui, dès samedi, de la nouvelle équipe. Et ce sous la présidence de "Sassou", médiateur officiel de la crise déclenchée par le renversement en mars 2013 du général-président François Bozizé. L'occasion sans doute d'annoncer le lancement prochain d'une Conférence nationale de réconciliation, à laquelle seraient associés les chefs de file des trois principales confessions du pays : l'église catholique, la galaxie évangélique et l'islam. Initiative aussi indispensable que prématurée, au regard de l'intensité des ressentiments communautaires.  

 

Contenir les dérapages

 

L'impromptu de l'ex-Fort-Lamy ouvre à l'évidence une séquence à hauts risques. Vu de Paris, deux scénarios sont à redouter. D'abord, un regain de violence venu des milices chrétiennes "anti-balaka" et des nostalgiques du régime Bozizé déchu, dopés et enivrés par la disgrâce de l'ennemi Djotodia. Ensuite, une tentative, par l'un des caïds de l'ex-Séléka, de s'emparer de l'ersatz de pouvoir laissé vacant par le sortant. "Voilà pourquoi il faut aller très vite, insiste Le Drian. Dans les deux cas, nous avons les moyens de contenir d'éventuels dérapages. Délicat, mais gérable. Les mesures appropriées sont prises depuis deux jours." Si la Défense exclut de gonfler les effectifs de Sangaris -1600 hommes à ce stade-, le locataire de l'Hôtel de Brienne souligne qu'en cas de besoin, il ne faudrait guère plus de cinq heures pour acheminer des renforts ad hoc. De même, lui et son équipe réfléchissent à l'envoi le moment venu d'un contingent de gendarmes mobiles, formés -à la différence des paras- au contrôle des foules et au maintien de l'ordre.  

 

Conscient qu'il joue sa crédibilité, voire son avenir, Idriss Déby a semble-t-il "lâché", non seulement Djotodia, mais aussi le général autoproclamé et chef milicien Noureddine Adam, connu pour ses postures ouvertement francophobes. Lequel Adam aurait d'ailleurs quitté Bangui voilà peu. Une épine de moins dans l'aile du sangaris, ce papillon choisi pour emblème par l'état-major bleu-blanc-rouge. "Déby doit lui aussi sortir de la nasse, commente un proche de François Hollande. D'où son activisme et le compromis passé avec Sassou Nguesso au regard du leadership régional." 

 

Toujours des accrochages

 

Même si l'épisode de N'Djamena obéit peu ou prou au schéma esquissé ici, l'hypothèque sécuritaire ne sera pas pour autant soldée comme par miracle. Il manque à la Misca -la mission africaine engagée au côté du dispositif Sangaris- environ 2000 soldats pour atteindre le total convenu, à savoir 6000 hommes. De même, on attend toujours le bataillon rwandais appelé à relever les collègues tchadiens, honnis par la majorité chrétienne. Autre impératif: pallier sans tarder les carences logistiques, notamment en matière de moyens de communication, et muscler un état-major défaillant, en dépit du concours de la dizaine d'officiers français mis à sa disposition. Pour autant, Jean-Yves Le Drian juge que "la situation sur le terrain s'améliore". "La tension, avance-t-il, a baissé d'un cran ou deux. Certes, il y a toujours des accrochages, mais plus de massacres." De là à imaginer un retour à la maison des centaines de milliers de déplacés entassés dans des camps dantesques... 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/centrafrique-le-scenario-de-l-apres-djotodia_1312720.html#Z37PE5oM2BQ2H2qE.99

Lu pour vous : Centrafrique : le scénario de l'après-Djotodia
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