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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 00:17

 

 

 

 

 

lundi 20 janvier 2014  par © Agence France-Presse (AFP) 

 

C’est ensemble qu’ils sillonnent une Centrafrique déchirée pour y prêcher la paix et la réconciliation. C’est donc ensemble que l’archevêque et l’iman de Bangui entament une tournée européenne pour réclamer davantage d’aide internationale.

 

Ils préfèrent le terme de "guerre aux aspects religieux" à celui, plus usité, de "guerre confessionnelle". L’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et l’imam Omar Kobine Layama, chef de la conférence islamique, ne peuvent se résoudre à l’idée qu’en Centrafrique, où chrétiens et musulmans cohabitent depuis 1870, des croyants puissent tuer au nom de leur religion. "C’est antibiblique et anticoranique", affirmaient-ils au quotidien "Le Monde" daté du 27 décembre 2013.

 

Depuis que leur pays a basculé dans une spirale de violences, les deux hommes prêchent à l’unisson paix et réconciliation. "Nous sommes tous les deux nés dans un climat de tolérance. Nous avons toujours eu pour habitude de célébrer et de respecter les différentes religions. Noël et le ramadan sont des jours fériés", écrivaient fin décembre les deux chefs religieux dans une tribune commune publiée dans "Le Monde" et le "Washington Post".

 

"Une vision alternative au carnage"

 

Symbole du lien indéfectible qui aujourd’hui les unit : depuis le 5 décembre et la sanglante offensive de la milice chrétienne anti-balaka dans la capitale centrafricaine, l’imam réside en l’église Saint-Paul dont l’archevêque a la charge. Et c’est ensemble qu’ils sillonnent les routes du pays pour prôner la non-violence à leurs compatriotes et leur offrir ainsi "une vision alternative au carnage".

 

Lundi 20 janvier, le binôme a entamé une mini-tournée européenne qui doit les mener à Bruxelles, Londres puis en fin de semaine à Paris, où ils rencontreront le président François Hollande ainsi que ses ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Objectif ? Réclamer davantage d’aide humanitaire et militaire des pays européens.

 

"Nous craignons que faute d’une réponse internationale plus importante, notre pays ne soit condamné aux ténèbres", alertaient-ils déjà dans leur tribune à quatre mains. Les tueries quotidiennement rapportées par les ONG leur donnent raison. Si la sécurité semble se stabiliser à Bangui, du fait de la présence des militaires français de l’opération Sangaris et africains de la Misca, le reste du pays, lui, demeure le théâtre de réguliers bains de sang. La Croix-rouge a annoncé la découverte, vendredi, de 50 corps dans le nord-ouest du pays.

 

De son côté, l’organisation Save the Children a indiqué que depuis vendredi dans la même région au moins 23 civils musulmans, dont trois enfants, ont été tués alors qu’ils tentaient de fuir vers le Cameroun. Samedi, des violences ont également été signalées dans d’autres localités du nord et de l’ouest. À Boali, à 90 kilomètres au nord-ouest de Bangui, des centaines de musulmans étaient réfugiés dimanche dans la paroisse Saint-Pierre après des violences ayant fait sept morts depuis vendredi.

 

"Recoudre un pays en lambeaux"

 

"Le message est clair : 1 600 soldats français et 4400 soldats de la force africaine ne suffisent pas pour faire revenir la sécurité en Centrafrique, pays de brousse plus grand que la France, a lancé ce lundi l’imam Omar Kobine Layama sur les ondes de France Info. Il y a urgence à ce que l’Union européenne envoie des renforts importants pour sécuriser plus d’axes et désarmer plus de miliciens."

 

Ce lundi, les Vingt-Huit ont approuvé le lancement d’une opération militaire de l’Union européenne en Centrafrique. Le nombre de soldats devrait s’élever à environ 1 000 pour aider les forces africaine et française à sécuriser Bangui, notamment la zone de l’aéroport. Par ailleurs, l’UE et l’ONU se sont engagées à débloquer près de 500 millions de dollars pour venir en aide au pays.

 

Mais outre l’urgence humanitaire, le risque d’une partition du pays, où les musulmans resteraient cantonnés au nord et à l’ouest, et les chrétiens au sud et à Bangui, demeure un motif d’inquiétude pour les deux religieux.

 

Le président de transition que le Parlement provisoire doit désigner ce lundi aura ainsi la charge de "recoudre un pays en lambeaux". Deux candidats sont en lice pour un second tour : la maire de Bangui, et le fils d’un ancien président. Au final, "le choix ne doit pas se faire en fonction de la confession du président mais en fonction de ses compétences et de sa capacité à fédérer notre peuple en souffrance, plaident-ils sur France Info. L’enjeu est important. Il faut sauver le pays."

Centrafrique : Les inséparables archevêque et imam de Bangui en Europe pour réclamer de l’aide
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